mardi 14 juillet 2015

Sauvé, le processus de désignation à la présidence de France Télé ? Loin s’en faut..!

De son propre aveu, Olivier Schrameck vient quasiment de répondre à cette interrogation concernant donc la procédure de désignation à la présidence de France Télévisions pour laquelle plutôt « administrativement » parlant le Conseil d’État est saisi dans le cadre de deux recours,  mais aussi « judiciairement » avec le dépôt de trois plaintes. 
 
«Alors faut-il - je vais jusqu'au bout de votre interrogation (*) - faut-il renoncer à une obligation par ce que en de très rares circonstances encore une fois, je vous l'accorde significatives, elle ne paraît avoir été observée. Je le pense pas, je pense qu'elle doit être réitérée et je fais confiance par principe et par raison à la conscience de mes collègues comme je le fais bien entendu et aux collaborateurs du conseil supérieur de l’audiovisuel, pas en cause,  pour respecter à la fois la loi et leur conscience», déclare sous serment, Olivier Schrameck. 
 
(*) La question que lui avait posée le rapporteur relayé ensuite par la présidente de la commission d’enquête du Sénat, était la suivante : « Pour en revenir aux questions récentes qui font débat dans les média, nous lisons les uns et les autres la Presse parfois sans enthousiasme, parfois en le déplorant mais il n'en reste pas moins qu'il arrive à nous yeux et à nos oreilles, toute une série d'informations sur ce qui s'est passé mettant en cause quand même en réalité de fuites importantes et d’éléments qu'on a pu trouver dans la Presse qui posent quand même un certain nombre de de problèmes. Il faut trouver des solutions pour en sortir ».
 
Avec un tel aveu, les membres du Conseil d’État vont-t-il décider que tout a été conforme comme le martèle leur ex-collègue devant les sénateurs alors même  qu’il avait, notamment, indiqué devant les députés « qu’en raison d’un contexte difficile, marqué notamment par la crise sociale très grave qui secouait au même moment un autre pan du service public celui de Radio France, il fallait veiller à veiller à ne pas déstabiliser d’autres entreprises du même secteur ».
 
Rappelons tout de même que Schrameck était en grande partie responsable du contexte de la plus longue grève connue par l’entreprise après que le CSA y ait nommé quelques mois plus tôt Mathieu Gallet le « Pingaud’s boy » !
 
Rappelons encore que comme le révélait le dossier de 12 pages de « Médiapart » : « C’est le 15 avril, en nouvelle séance plénière - selon plusieurs sources qui ont accepté de violer le huis clos –qu’Olivier Schrameck faisait cette déclaration liminaire,  en évoquant en particulier la situation de Marie-Christine Saragosse, la patronne de l'audiovisuel extérieur de la France ».
 
Autrement dit, où il invitait les membres du CSA à ne pas déstabiliser  d’autres entrep^rises du secteur, en retenant  des responsables de sociétés publiques comme Marie-Christine Saragosse, la patronne de l'audiovisuel extérieur de la France dont il évoque le nom,  consacrant ce faisant la rupture  fondamentale d’égalité de traitement entre les candidats !
 
Les membres du Conseil d’État, furent-ils collègues d’Olivier Schrameck (source interne fin de post) jusqu’à ce qu’il soit nommé par François Hollande au CSA le 24 janvier 2013, ne pourront que constater cette première irrégularité dans la liste que dresse Médiapart dans son enquête du 16 mai 2015 signée Laurent Mauduit, intitulée  « France Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités ».
 
En conséquence, ni Jean-Marc Sauvé le vice-président du Conseil, ni Bernard Stirn le président de la section contentieux, quand bien même ils présentaient, le 13 mars 2012 aux côtés d’Olivier  Schrameck, le  rapport du Conseil d’État (photo ci –après) ne pourront occulter la fait comme le dit Schrameck que « la procédure ne paraît avoir été observée »
 


Inobservation qui faisait d’ailleurs s’interroger « Médiapart » et écrire: « Comment une Delphine Ernotte, qui a fait toute sa carrière au sein d’Orange, et qui ne connaît strictement rien aux métiers de l’audiovisuel et de l’information pourrait-elle avoir la moindre chance, face à des vieux routiers de cette profession ? Ou s’il s’agit de privilégier une candidature féminine, comment pourrait-elle avoir la moindre chance face par exemple à Marie-Christine Saragosse, qui connaît tout de l’audiovisuel public ? Mais la vérité, dont à l’époque personne ne se doute, c’est que Delphine Ernotte a de très puissants appuis. Ou plutôt, par une conjonction hétéroclite d’intérêts, elle a de très influents amis qui aimeraient beaucoup la voir atterrir à la présidence de France Télévisions… »
 
Et comme si ce seul point ne suffisait déjà pas à lui seul à prononcer l’annulation, Médiapart et tout récemment « Atlantico » parlent de l’intervention, non plus d’un membre du CSA mais de deux avec l’implication en prime d’un haut fonctionnaire de Bercy chargée du contrôle financier de France Télévisions comme du CNC d’ailleurs.
 
Extraits
 
«  Médiapart » du 16/06/15 « France Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités » : « * Acte IV – Sylvie Pierre-Brossolette en campagne - Si, contre toute attente, la candidature de Delphine Ernotte s’annonce sous des auspices favorables en ce début d’année 2015, ce n’est pas seulement parce que ce clan lui vient en appui. C’est aussi parce qu’un membre du CSA, en l’occurrence Sylvie Pierre-Brossolette, va se ranger dans son camp, sans le montrer trop publiquement.
 
Soumise à une obligation d’impartialité, l’intéressée ne peut, certes, pas l’afficher ouvertement. Mais la vérité, c’est que Sylvie Pierre-Brossolette fait très vite son choix. Et ce choix a pour nom… Delphine Ernotte !Et de cela, une anecdote en témoigne. Menant une campagne effrénée, l’un des candidats, Didier Quillot, rencontre comme tous ses rivaux les huit membres du CSA pour se présenter. Mais il demande aussi à rencontrer plus d’une centaine de personnalités de la vie publique parisienne, pensant que cela peut contribuer à assoir la légitimité de sa démarche et enrichir le projet qu’il prépare. Dans le lot, en passant par la communicante Anne Méaux, il demande à rencontrer le milliardaire François Pinault, pensant sans doute qu’il serait utile qu’il expose son ambition à un homme d’affaires influent, qui de surcroît est l’un des visiteurs du soir du chef de l’État.
 
Or, peu de temps après, surprise ! Le même Didier Quillot, selon un membre de son équipe, découvre que Delphine Ernotte a eu vent de sa démarche – allez savoir comment ! – et effectue la même. Mais cette fois, ce n’est pas Anne Méaux qui intervient ; c’est Sylvie Pierre-Brossolette qui demande à François Pinault, propriétaire de son ancien journal, Le Point, de recevoir la directrice générale d’Orange pour la France."
 
« Atlantico » publié le 1er juillet, intitulé  « Au CSA et à France Télévisions, le feu couve » : « Et puis, il y a ce psychodrame qui ne cesse de hanter les murs du CSA. La cause : le choix du successeur de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions. Pendant de longues semaines, à partir du printemps, intrigues, coups bas, volte-face, conciliabules souterrains, se sont succédés. 
 
1°) Il y a eu ceux qui comme Sylvie Pierre-Brossolette - ce qu’a révélé Mediapart - ont œuvré pour que Delphine Ernotte soit nommée présidente de France Télévisions. 
 
Une rencontre capitale, puisqu’elle permettait à la candidate de connaître au plus près la situation financière de l’entreprise… »
 
Il y aurait déjà là, doublement matière à invalider l’opaque processus et ainsi, ne pas basculer tout bonnement vers les procédures pénales assorties d’une instruction judiciaire avec les auditions, là aussi sous serment, qui viseront tout un tas de protagonistes dans cette affaire !
 
Ainsi,
- « Satmag » sous la plume de Serge Turpin qui écrit le 4 mai 2015 dans son enquête sur les effets collatéraux de cette invraisemblable « mascarade »: «Les deux nouveaux conseillers du CSA nommés en début d’année, sans expérience des médias, ont suivi l’avis de leur président.  Quant à Sylvie Pierre-Brossolette, elle voulait faire le point et, pour différentes raisons, elle souhaitait le départ de Rémy Pflimlin. Seuls, les quatre anciens du CSA qui connaissent bien leurs dossiers, voulaient un vrai professionnel des médias à la tête de France Télévisions, pour éviter de faire la même "erreur" que pour la nomination du patron de Radio France.
On sait aussi que ces conseillers ont subi des pressions dont certaines venant de leur corps d’origine, corps qu’ils réintégreront après leur départ du CSA.
Pour que Pascal Josèphe ne puisse pas être désigné, un de ces patrons appelé un(e) conseiller(e) pour lui demander (fermement) de céder et de voter Delphine Ernotte.
On le voit, cette nomination n’a pas été exempte de défauts et les influences politiques n’ont jamais été si fortes. Il est probable qu’une commission d’enquête soit nommée par l’Assemblée cette semaine pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. »
 
- Ou encore « Médiapart » dans sa quasi conclusion « Contre toute attente, le 23 avril en fin d’après-midi, Florence Mariani-Ducray qui s’était se ralliée à la candidature de Pascal Josèphe, rend les armes en faisant  passer le nombre de voix à  5 sur 8.
 
Triste épilogue ! En piteux état, l’audiovisuel public n’avait guère besoin d’une semblable élection, marquée par autant d’irrégularités, qui en disent long sur les systèmes de connivence et de réseaux d’influence qui gangrènent notre démocratie… »
 
verront comme l’ensemble des français espérons-le, qu’un État de Droit et surtout une Démocratie, ne peuvent se satisfaire dans même dans « de rares circonstances, significatives » (dixit Schrameck )   de l’inobservation des règles et de l’approximation dans l'application de leurs principes...

Rien ne fait qu'un manquement quel qu'il soit deviendrait "l'exception qui confirme la règle"  et ferait qu'il ne puisse plus être contestée  a postériori sur l’air du « c’est passé, fait maintenant, on n’en parle plus » !!!!!



 

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