vendredi 2 octobre 2015

"La rançon d'un certain amateurisme" écrit "Capital" sur le CSA de Schrameck.

Olivier Schrameck n'est plus directeur de cabinet comme il l'était jusqu'en 2002 au service de Lionel Jospin, non. Il "ne gère donc plus la France"....tout juste l'audiovisuel et visiblement, il est loin, très loin d'y parvenir.

"Capital" s'interroge sous la plume de Claire Bader  "CSA : Mais à quoi sert le gendarme de la télé?"
(article mis à jour le 01/10/15 à 18:37)..

Si la question se pose- et elle se pose- c'est bien évidemment parce qu'au lieu d'avoir rendu l'instance inattaquable et exemplaire, lorsque François Hollande l'y a nommé en janvier 2013, Olivier Schrameck n'a fait que l'opacifier et y placer la suspicion en permanence, au moins par manque de transaparence, à la moindre occasion. 

Le blog CGC Média vous propose de découvrir l'article en question.

"Doté de nouveaux pouvoirs, dont l'hypersensible nomination du PDG de France Télévisions, le Conseil supérieur de l'audiovisuel est assailli de reproches. La rançon d'un certain amateurisme... malgré des salaires plantureux. 

Pourvu qu'elle réussisse ! Au CSA, on croise les doigts. Fin août, Delphine Ernotte a pris la présidence du groupe France Télévisions. Un sacré pari pour l'institution qui l'a nommée : l'ex-directrice exécutive d'Orange est novice dans l'audiovisuel

Alors les sages déroulent à nouveau leur argumentaire. Sylvie Pierre-Brossolette met l'accent sur «la connaissance du numérique» de l'élue; Nathalie Sonnac table sur «ses compétences de gestionnaire»; quant au président, Olivier Schrameck, il défend sa méthode. «Ce choix est le résultat d'une longue procédure. Nous nous sommes renseignés sur les personnalités de 33 candidats, nous avons lu avec une extrême attention leurs projets stratégiques, et nous avons mené plus de 17 heures d'audition.» 

Pas le droit à l'erreur. La dernière fois que le CSA a choisi un profil de manager - Mathieu Gallet, il y a un an, prenait la tête de Radio France - cela s'est mal passé. Le jeune réformateur a déclenché la plus longue grève de l'histoire de la Maison ronde : 28 jours. Le tout sur fond de dépenses inconsidérées en moquette et boiseries. Mme Ernotte, elle, doit vite faire oublier le brouhaha autour de sa nomination. 

Manque de transparence, favoritisme : trois plaintes (dont deux classées sans suite) ont été déposées et deux recours au Conseil d’État restent pendants ! (ainsi  une nouvelle procédure depuis le 14/09/15, ndlr) 

François Hollande pensait éteindre toutes les polémiques en rendant au CSA le pouvoir de nommer les patrons de l'audiovisuel public. C'est raté. De même le nouveau rôle de régulateur économique confié au Conseil provoque-t-il des remous.

Un jour, il refuse le passage en gratuit de LCI et de Paris Première. Le lendemain, le Conseil d’État retoque sa décision. 

Quand il attribue à Pascal Houzelot une fréquence gratis pour créer "Numéro 23", une chaîne de la diversité, le microcosme s'interroge. Quand le même Houzelot la met en vente 88 millions d'euros trois ans plus tard, sans avoir tenu ses engagements éditoriaux, on crie au scandale. 

Le CSA se tromperait-il tout le temps ? Où est-ce le lot de tout arbitre dans un monde cathodique par nature hystérique ? «Le CSA dispose d'importants pouvoirs, il doit les assumer, sermonne Patrick Bloche, président des affaires culturelles à l'Assemblée nationale. Le renouvellement naturel des mandats, deux tous les deux ans, va permettre de professionnaliser le collège.»

Pour l'instant, c'est un drôle de comité de huit profils divers (trois journalistes, deux conseillers d'Etat, une économiste, un ancien sénateur et un ingénieur) bombardés là un peu par hasard. Exemples, Sylvie Pierre-Brossolette, ancienne dirigeante du «Point», s'est vu proposer le poste au détour d'un déjeuner de travail par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale. La haut fonctionnaire Francine Mariani-Ducray a été mobilisée au pied levé par l'Elysée. Patrice Gélinet, présentateur de «2 000 ans d'histoire» sur France Inter, a reçu un coup de fil de son ami Michel Boyon, l'ancien président du CSA. Même Olivier Schrameck jure n'avoir jamais pensé à ce siège. «La proposition m'a été faite très peu de temps avant l'échéance par le président de la République», raconte l'ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin. 

Sont-ils formés ? Oui, trois jours dispensés par l'Institut national de l'audiovisuel pour avoir quelques notions sur les fréquences. Reste donc aux 280 agents du CSA, juristes et techniciens, la charge de les briefer. «Pendant un an, on est dans le bleu», admet Patrice Gélinet. Sur la façon de mener les auditions, pas davantage de mise à niveau. Un candidat à la présidence de France Télé qui disait prendre le métro s'est vu demander: «Pourriez vous énumérer les stations de la ligne 12 ?»

Si encore un galvanisant esprit d'équipe les unissait... Mais à force de fuites dans la presse, c'est plutôt la méfiance qui prévaut. «Tout le monde accuse tout le monde de parler», glisse Mémona Hintermann. De quoi troubler la sérénité des débats, comme l'admet à demi-mot Olivier Schrameck. Ici, le moindre désaccord peut tourner à l'altercation. Lors d'une visite du Premier ministre égyptien au CSA, Mémona Hintermann et Nathalie Sonnac se sont ainsi vivement querellées. L'ex-grand reporter s'était inquiété auprès du visiteur du respect des droits de l'homme au Caire. Une attitude inopportune aux yeux de sa collègue universitaire. «Je ne suis pas là pour subir des avanies, confie à froid la journaliste. Si mon travail devient impossible, je peux très bien démissionner... »

Serait-elle blasée ? Chaque sage dispose d'un immense bureau (avec vue sur la Seine pour les plus anciens), d'une assistante, de 7.000 euros annuels pour ses frais de représentation et, surtout, de 9.000 euros net par mois. Enfin, les conseillers se partagent un pool de trois chauffeurs, le président ayant un factotum personnel.  

Olivier Schrameck émarge, lui, à 12.000 net et est entouré d'un directeur de cabinet et d'un dircab adjoint, comme un ministre. Quand il reçoit ses homologues européens, c'est toujours grand style : soirées au palais Garnier (10.000 euros) ou à la Philharmonie de Paris (20.000 euros) pour conclure les travaux. Résultat ? A l'heure où d'autres autorités indépendantes sabrent dans les coûts, le CSA a gardé son confortable budget, de 35 millions d'euros. [et la retransmission de  l'audition des tierssur le projetr de cession de Numéro 23, le 28 septembre dernier aurait coûté trop cher?! (dixit)...mais c'est se moquer du monde! ndlr] «Parce que nous avons de nouvelles missions à assurer», plaide Schrameck. Une seule consolation, ses conseillers travaillent vraiment. La moindre des choses ? «Ce n'était pas le cas de tous leurs prédécesseurs», sourit un collaborateur. 

Les chiffres qui fâchent
- 28 jours de grève à Radio France depuis l'arrivée de Mathieu Gallet 
- 5 recours contre le choix de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions 
- 88 millions d'euros, le prix de vente de Numéro 23, un canal donné gratis par le CSA trois ans plus tôt. 

À la tête du CSA, Olivier Schrameck, défend son poste : 

Olivier Schrameck préside le CSA depuis janvier 2013. Les uns lui reprochent d'avoir trop de pouvoir, les autres d'être sous influence.
En mai devant les députés, il déclare : "Le délibéré du CSA n'a manqué à aucun de ses devoirs fondamentaux".
En juillet à Capital, il nous confiait : "Nous avons mené plus de 17 heures d'audition pour France Télévisions".

Claire Bader

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