mardi 6 juin 2017

Qu’est-ce qui peut bien pousser la direction de France Télé à mener des négociations avec deux hommes mais pas avec une femme ?




Ce jugement du 2/11/16 faisait suite aux  3 premiers allant tous dans le même sens où l’entreprise de télé publique était régulièrement condamnée, entre autres, pour "faute inexcusable".

Après 10 ans de procédure Thierry Kiefer qui dès 2005 devenait le premier salarié à faire condamner France Télévisions pour harcèlement moral au travail (plus exactement, pour "exécution déloyale du contrat de travail" et "harcèlement moral de gestion"), n’allait semble-t-il pas rester la seule victime du genre.

Chacun pensait l’ex Orange et son entourage (qui se restreint de jour en jour) aurait compris le message pourtant clair des juridictions successives !

Il faut croire que non. L’adage qui dit que l’histoire se répète peut, ici, à nouveau pleinement s’appliquer.

Jeudi 1er juin 2017, France Télévisions en la personne de Delphine Ernotte ès qualité ainsi que deux directeurs en charge des Ressources Humaines de France 3, se retrouvaient devant le Tribunal Correctionnel de Paris, pour « Discrimination, Harcèlement et abus de CDD ».
De quoi s’agit-il ? Trois  journalistes : 1 femme et 2 hommes, CDD pendant plus de 10 ans y ont engagé une procédure commune où ils dénoncent  leur maintien dans la précarité et une carrière entravée par la discrimination.

L’audience est certes renvoyée à la mi-octobre – le représentant de France 3 expliquant, sans rire, que des discussions étaient bien engagées et peut-être proches d’une solution pour les deux des demandeurs !

Le deux demandeurs ? Et la seule femme demanderesse s’étonna la Présidente !? La seule effectivement qui contrairement à ce qu’osait prétendre France Télé, n’a fait l’objet d’aucune proposition ! La Présidente avant de prononcer le renvoi a tout de même pointé à l'adresse de France Télévisions "la gravité des faits" : "On parle là de harcèlement et de discrimination".

Nouvelle illustration d’un phénomène qui continue à se produire dans une entreprise publique, quasiment en toute impunité pour les auteurs de tels délits et en dépit de toutes les alertes lancées !

Le féminisme à France Télé que revendique haut et fort Ernotte, c’est peut-être un étendard mais en réalité il est bouffé aux mites !

Le « Bondyblog » était présent à l’audience…le blog CGC Média qui vous tiendra évidemment au courant des suites de cette affaire comme il l’a fait assez régulièrement pour Thierry Kiefer, vous propose de vous rendre sur le site et d’y découvrir l’article.




Extrait

« Entre 2004 et 2014, la journaliste Wafa Dahman travaille pour 38 bureaux de France 3. En 10 ans, elle a cumulé 450 contrats de travail. 


Pourtant, ses demandes de titularisation sont ignorées, elle est exclue de castings de présentation et subit l’insulte d’un collègue. Lorsqu’elle alerte ses responsables en 2012, elle se voit écartée des plannings. Aujourd’hui, elle assigne au pénal France Télévisions pour “discrimination, harcèlement et abus de CDD”.


Il est bientôt 16 heures ce 1er juin à la 31ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Wafa Dahman est épuisée par ce long parcours judiciaire qu’il l’amène aujourd’hui jusque-là. En face, son ancien employeur : France Télévisions. L’ancienne rédactrice de France 3 le poursuit pour plusieurs motifs : abus de CDD, discrimination et harcèlement. Un dossier lourd.
 

Durant l’audience, la journaliste ne se démonte pas. Pas une tentative de discussion, pas un mot, pas un écrit de la part de France Télévisions. Pourquoi m’avoir ignorée des négociations ?” demande-t-elle avec force à Olivier Godard, DRH de l’entreprise publique. 


Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, est également visée par la plainte mais est absente.


 “Ça n’est pas faute d’avoir interpellé à plusieurs reprises France Télévisions, ajoute son avocat, Maître Sylvain Roumier, avocat en droit des médias depuis 20 ans. La réponse de la partie adverse est gênée, d’abord inaudible. “Eh bien, envisageons des négociations maintenant”, bredouille Maître Borten.


L’audience s’achève plus tôt que prévu. “Je ne sais pas si ces négociations vont réellement avoir lieu, j’attends de voir”, avance prudente Wafa Dahman, en sortant de la Cour. Dans ce procès, elle n’est pas la seule à avoir assigné France Télévisions. Deux confrères JRI aussi, et pour les mêmes motifs. Mais contrairement à eux, l’ancienne journaliste de l’entreprise publique a complètement été ignorée dans le processus de discussions. La raison ?.... » 


Devinez…Qu’est-ce qui peut bien pousser la direction de France Télé à mener des  négociations avec deux hommes mais pas avec une femme ?  

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