Le
14 novembre dernier, le blog CGC Média mettait
en ligne la nouvelle condamnation de France Télévisions – la 4ème
– dans l’affaire Kiefer vs FTV.
Ce jugement du 2/11/16 faisait suite aux 3 premiers allant tous dans le même sens où l’entreprise de télé publique était régulièrement
condamnée, entre autres, pour "faute
inexcusable".
Après 10 ans de
procédure Thierry Kiefer qui dès 2005 devenait le premier salarié à faire condamner France Télévisions pour harcèlement moral
au travail (plus exactement, pour "exécution déloyale du contrat de travail"
et "harcèlement moral de gestion"), n’allait semble-t-il pas
rester la seule victime du genre.
Chacun pensait
l’ex Orange et son entourage (qui se restreint de jour en jour) aurait compris
le message pourtant clair des juridictions successives !
Il faut
croire que non. L’adage qui dit que l’histoire se répète peut, ici, à nouveau pleinement
s’appliquer.
Jeudi 1er juin 2017, France Télévisions en la
personne de Delphine Ernotte ès qualité ainsi que deux directeurs en charge des
Ressources Humaines de France 3, se retrouvaient devant le Tribunal
Correctionnel de Paris, pour « Discrimination,
Harcèlement et abus de CDD ».
De quoi
s’agit-il ? Trois journalistes :
1 femme et 2 hommes, CDD pendant plus de 10 ans y ont engagé une procédure commune où
ils dénoncent leur maintien dans la
précarité et une carrière entravée par la discrimination.
L’audience est
certes renvoyée à la mi-octobre – le représentant de France 3 expliquant, sans rire, que des discussions étaient bien
engagées et peut-être proches d’une solution pour les deux des demandeurs !
Le deux
demandeurs ? Et la seule femme demanderesse s’étonna la Présidente !?
La seule effectivement qui contrairement
à ce qu’osait prétendre France Télé, n’a fait l’objet d’aucune proposition !
La Présidente avant de prononcer le renvoi a tout de même pointé à
l'adresse de France Télévisions "la gravité des faits" :
"On parle là de harcèlement et de discrimination".
Nouvelle illustration
d’un phénomène qui continue à se produire dans une entreprise publique, quasiment
en toute impunité pour les auteurs de tels délits et en dépit de toutes les
alertes lancées !
Le féminisme à France Télé que
revendique haut et fort Ernotte, c’est peut-être un étendard mais en réalité il
est bouffé aux mites !
Le « Bondyblog »
était présent à l’audience…le blog CGC Média qui vous tiendra évidemment au
courant des suites de cette affaire comme il l’a fait assez régulièrement pour
Thierry Kiefer, vous
propose de vous rendre sur le site et d’y découvrir l’article.
Extrait
« Entre 2004 et 2014, la
journaliste Wafa Dahman travaille pour 38 bureaux de France 3. En 10 ans,
elle a cumulé 450 contrats de travail.
Pourtant, ses demandes de titularisation sont ignorées, elle est exclue
de castings de présentation et subit l’insulte d’un collègue. Lorsqu’elle
alerte ses responsables en 2012, elle se voit écartée des plannings.
Aujourd’hui, elle assigne au pénal France Télévisions pour “discrimination,
harcèlement et abus de CDD”.
Il est bientôt 16 heures ce 1er juin à la 31ème chambre correctionnelle du
Tribunal de Grande Instance de Paris. Wafa Dahman est épuisée par ce long
parcours judiciaire qu’il l’amène aujourd’hui jusque-là. En face, son ancien employeur : France Télévisions. L’ancienne
rédactrice de France 3 le poursuit pour plusieurs motifs : abus de CDD,
discrimination et harcèlement. Un dossier lourd.
Durant l’audience, la journaliste ne
se démonte pas. “Pas
une tentative de discussion, pas un mot, pas un écrit de la part de France
Télévisions. Pourquoi m’avoir ignorée des négociations ?”
demande-t-elle avec force à Olivier Godard, DRH de l’entreprise publique.
Delphine
Ernotte, présidente de France Télévisions, est également visée par la plainte
mais est absente.
“Ça
n’est pas faute d’avoir interpellé à plusieurs reprises France Télévisions”, ajoute son avocat, Maître Sylvain Roumier, avocat en
droit des médias depuis 20 ans. La réponse de la partie adverse est gênée,
d’abord inaudible. “Eh bien, envisageons des négociations
maintenant”, bredouille
Maître Borten.
L’audience
s’achève plus tôt que prévu. “Je
ne sais pas si ces négociations vont réellement avoir lieu, j’attends de voir”,
avance prudente Wafa Dahman, en sortant
de la Cour. Dans ce procès, elle
n’est pas la seule à avoir assigné France Télévisions. Deux confrères JRI
aussi, et pour les mêmes motifs. Mais contrairement à eux, l’ancienne journaliste de l’entreprise publique a complètement été
ignorée dans le processus de discussions. La raison ?.... »
Devinez…Qu’est-ce
qui peut bien pousser la direction de France Télé à mener des négociations avec deux hommes mais pas avec
une femme ?
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