Déclaration
liminaire des élus SNPCA-CGC lue au CE Siège France Télévisions des 11 et 12 janvier 2018, à l’attention
de la direction.
C.E. Siège : "Non au
tripatouillage"
Les salariés de
l’établissement de Malakoff appartiennent au C.E. siège de France
Télévisions et comptent bien y rester ! Du moins, est-ce la position
d’une écrasante majorité de ceux qui se sont adressés à nous suite à
l’information que nous avons rendue publique le 19 décembre dernier. Information
qui a fait suite à une annonce faite par la direction comme par hasard, la
veille des fêtes de fin d’année, dans une réunion au cours de laquelle
vous avez déclaré vouloir casser le CE-Siege actuel en deux partie en traitant l'établissement
de Malakoff à part.
Quel beau cadeau de Noël de la direction aux salariés du
Siège ! Mais surtout : Quel
cynisme surtout d’agir de la sorte au moment où les salariés concernés s’apprêtaient
à partir en congés de fin d’année… Bonjour la « trêve hivernale » !
Neuf ans après la
mise en œuvre de l’entreprise unique France Télévisions suite au souhait de la
tutelle de constituer un pôle audiovisuel français comprenant les chaines
France 2, France 3, France 4, France 5 et l’ex Réseau France Outre-mer, la
direction n’aurait d’autre préoccupation à présent que de chercher à déstructurer
cette entreprise telle qu’elle constituée plutôt que de se concentrer par
exemple à renforcer nos offres télés, radios et numériques !
Cette casse annoncée
commencerait par la sortie des salariés de Malakoff du CE-Siège visant à les positionner
dans une instance à part… Pire, selon le projet remis en début de semaine par
écrit aux Organisations Syndicales, une petite partie des salariés de la rue
Danton resteraient malgré tout rattachés au C.E. siège quand la majorité serait,
elle, mise de côté !
Pourquoi donc ? Si
seulement c’était pour une raison claire…Que nenni ! Personne n’est dupe
de ce tripatouillage de circonstance contre lequel nous nous battrons avec tous
les arguments possibles y compris juridiques !
Les objectifs sont
assez simples à entrevoir…il ne faut aps sortir de Saint Cyr pour les appréhender:
Dans un premier temps :
diviser pour mieux régner ! Ce projet s’il était mené à son terme, créerait
indubitablement des tensions fortes entre celles et ceux qui continueraient de bénéficier
du C.E. du Siège et les autres qui se retrouveraient dans une
« instance » dépourvue de tous moyens ! A qui profite le
crime mesdames et messieurs de la direction ?
Quid par exemple des
anciens moyens dévolus à l’ancien C.E. de Malakoff qui ont été fondus dans ceux
du Siège ? Le C.E. du Siège redonnerait-il à Malakoff ses propriétés
foncières par exemple ? Irréaliste, Ingérable !
Que dire également des
salariés ex-siège qui travaillent désormais à Malakoff ou ceux de Malakoff qui
travaillent désormais au sein de la maison MFTV ? Ce serait alors la
« guerre » entre eux et avec les responsables des instances pour
savoir de laquelle d’entre elles ils relèvent.
Les directions
successives depuis plus de 10 ans n’ont cessé de vanter les mérites et la force
d’appartenir à un groupe commun, à une entreprise commune, avec pour
conséquence des va-et-vient des personnels entre les chaines ! Pourtant, maintenant
vous voudriez faire machine arrière et ce alors que vous ne cessez avec la
gestion RH des personnels, de mettre en avant l’entreprise unique pour les inviter
à faire mobilité ? Quel antagonisme avec votre projet de réorganisation de la
filière par exemple ?
La sortie des
salariés de Malakoff du CE-Siège serait là UNE PREUVE ÉVIDENTE QU’IL EST
IMPOSSIBLE DE VOUS FAIRE CONFIANCE ET QUE NI PAROLE, NI ENGAGEMENTS, NE SONT
RESPECTÉS !
Dans un second temps…plus
pernicieusement !
Derrière ce projet, c’est un véritable plan social qui se
cache pour éliminer, non seulement France Ô mais à moyen terme l’ensemble du
Pôle outre-mer de France Télévisions avec à la clé des économies et une
réduction des effectifs et ETP du groupe : - 1600 personnes !!!
Comble du comble pour
nous salariés d’une entreprise de service publique: c’est un cadeau énorme fait
au secteur privé qui se développe dans nos territoires ultramarins qui, ce
faisnt, pourrait ainsi récupérer une large partie de nos missions actuelles…
En sortant Malakoff
du C.E.-Siège, la direction de France Télévisions s'apprêterait soi-disant à
redonner "l'indépendance" au pôle outre-mer (ex-RFO) pour en réalité couper le lien qui unit ce
pôle avec le reste de France Télévisions.
Au moment où le
gouvernement réfléchit à un grand pôle audiovisuel français commun entre France
Télévisions, Radio France, France Média Monde et l’INA, FTV s'apprêterait à se
séparer des télés et radios publiques d’outremer !
Dès lors, comment
imaginer une seule seconde que les dirigeants de cette structure
"indépendante" (ex-RFO) auront les moyens de négocier des moyens
financiers, humains, techniques, stratégiques avec l’État pour le bon
déroulement des missions de service public TV, radio et numérique face à un
mastodonte qui LUI sera LE GRAND SERVICE PUBLIC DE L’AUDIOVISUEL FRANÇAIS ?...
et qui dira « Le service public, c’est nous ?!? »…
Ce serait alors la
mort annoncée de nos antennes locales au profit du SEUL secteur privé...
Toutes celles et ceux
qui se réjouissent aujourd'hui en interne à Malakoff comme outremer de ce
retour tant phantasmé à « l'indépendance de
pôle Outre-mer » et
du retour à « l’ex-RFO » crieront demain à l'injustice et au scandale
si l’État abandonne le Service Public de l'audiovisuel outre-mer !
Les salariés du pôle
outre-mer sont loin d'être totalement intégrés au sein du groupe France Télévisions
tant les directions successives de FTV n'ont pas encore pris la mesure de la
richesse des stations d'Outre-mer et de France Ô et de leur intérêt stratégique
commun dans le développement de France Télévisions à travers le monde et du
maillage de notre belle planète !
Mais en dehors du groupe FTV, la CGC est formelle : point de
salut pour les 1eres et France Ô !!! Au contraire, ce serait bien là signer
notre arrêt de mort…
Que de mensonges - mensonges
délibérés ou par omission - de la part de celles et ceux, notamment de celui
qui est en charge du Pôle Outre-mer vis-à-vis des salariés !
Quel crédit porter
aux propos de la direction de FTV et du pôle Outre-mer - direction et DRH - qui
avaient promis juré craché qu'ils avaient bien entendus les élus des instances
et qu’ils avaient revus leur copie concernant la création d’une dixième
station ?
Oui, ils avaient affirmés que l’établissement de Malakoff ne
sortirait pas du périmètre du CE-Siege et que la restructuration du Pôle
Outre-mer n’aurait pas de conséquence sur l’avenir des 1eres au sein de
FTV !
Que vaut désormais la
parole de Walles KOTRA sur ce sujet comme sur d’autres ? Comment faire encore
confiance à une direction après ces perpétuels revirements ?
Il convient de le redire et le marteler : Nous, élus du
SNPCA-CGC affirmons que les salariés de Malakoff appartiennent au C.E. du Siège
et feront tout pour y rester.
Non seulement pour
préserver leurs intérêts propres, mais pour défendre aussi l’intérêt de
l’entreprise unique : la seule voie possible pour permettre au Pôle
Outre-mer aujourd’hui de survivre et d’accomplir ses missions de service public
dans un monde où les fusions se généralisent et que les petits sont amenés à
disparaitre – même si nous le regrettons fortement !
Ce n’est pas un souhait, c’est un constat, une
évidence ! Rester au sein du navire France Télévisions est la seule voie. C’est ensemble que nous réussirons à nous maintenir dans le
paysage audiovisuel français et mondial, pas séparés, écartelés…
Il n’y aucune justification à ces petits arrangements dont
nous ne voulons pas au moment où il nous faut concentrer nos efforts pour
affronter ensemble la concurrence et remplir nos missions au lieu de nous
diviser.
C’est la position du SNPCA-CGC que nous formulons ici avec
force par cette déclaration faite en ce début
d’année 2018 qui commence très mal, non seulement pour les salariés du Siège et
plus largement pour tous les salariés de France Télévisions.
Paris, le 11 janvier 2018