Avant que la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti qui avait apparemment prévu de s’exprimer sur l’émission de Thomas Hugues “Médias le magazine”, ce dimanche, sur les grandes orientations stratégiques de France Télévisons dans le cadre de l'avenant au COM, Pflimlin
lui grille la "politesse" et donne une interview à Grégoire Poussielgue publiée ce 1er février dans "Les Échos".
Aurélie Filippetti n’aura donc plus besoin de développer quoi que ce soit! Pflimlin vient de la faire.
La dernière fois c'était l'inverse, la Ministre qui s'était exprimée le première sur France Inter et Pflimlin, encore au micro de Thomas Hugues (décidément) mais cette fois-ci dans l’émission de Yahoo diffusée sur le
net «Il est libre Thomas » et qui avait déclaré : "Aurélie Filippetti, n’est pas directrice des
programmes, elle le sait bien, elle n’exerce pas cette prérogative" .
Malgré les termes du communiqué
publié, le 18 décembre dernier, par la Ministre après sa rencontre avec
Pflimlin qui étaient pourtant clairs concernant les discussions sur l'avenant au COM et donc la stratégie du groupe soit
connue, Pflimlin s'exprime
via les Échos dans un article intitulé :
« France
Télévisions » : Rémy Pflimlin dresse sa feuille de route pour la
seconde partie de son mandat »
Pflimlin y décline là, tout le contour du futur COM en refaisant, au passage, le coup du début de l'année 2012 avec le retour de la feuille de route.
Il y a fort à penser que lorsque la Ministre découvrira l'article, elle n'apprécie guère. En réalité, ce que Pflimlin déroule devant le journaliste n'est autre que ce qu'il a déjà déroulé dès 2010 puis en janvier de l'année dernière...toujours les mêmes ficelles éculées qu'il ressort encore et encore pour faire croire à du neuf alors que tout est vieux et surtout irréalisable.
Le blog CGC vous propose de découvrir l'article des Échos qu'il décortiquera et analysera dans un tout prochain post pour en dénoncer l’hypocrisie et les incohérence.
"A quelques semaines de la finalisation de son nouveau contrat d'objectifs et de moyens, le président de France Télévisions a listé les nombreux projets qu'il entend mettre en œuvre
Rémy Pflimlin, le président de France
Télévisions, trace les lignes de la seconde partie de son mandat. Dans un
message envoyé hier aux salariés du groupe, il a précisé sa feuille de route
jusqu'en 2015, dernière année de son mandat. Ce message est diffusé moins d'une
semaine après l'annonce du resserrement de la direction du groupe audiovisuel
public autour de quatre hommes : Martin Ajdari pour les finances (également
nommé secrétaire général), Bruno Patino pour les programmes et le numérique,
Thierry Thuillier pour l'information et Patrice Papet pour les ressources
humaines.
Rémy Pflimlin se fixe deux objectifs qu'il
qualifie d'ambitieux : « la refonte des lignes éditoriales » des
chaînes du groupe et « la réinvention de la télévision et de ses
usages ».
Se félicitant du travail déjà accompli (retard
rattrapé dans le numérique, premières étapes significatives dans la
construction de l'entreprise unique, audience stabilisée en 2012...), il
détaille également les défis qui attendent le groupe pour cette année, qui
s'annonce celle de tous les dangers pour France Télévisions. Défi économique
avec la baisse de ses ressources publiques et un effort budgétaire qu'il estime
« sans précédent ». La baisse des ressources publiques, et; si les
recettes publicitaires sont conformes aux attentes, obligent le groupe à
économiser 150 millions d'euros sur ses charges s'il veut revenir à l’équilibre
en 2015, soit 6% du total. Un vaste plan d'économies va donc être mis en place.
Le défi est aussi concurrentiel avec l'arrivée de
six nouvelles chaînes sur la TNT, qui porte le total des chaînes gratuites sur
la TNT à 25; et l'émergence des géants américains dans l'industrie de contenus.
Le défi est aussi structurel avec la nécessité de « réinventer ce qu'est
un programme ». « Après la musique et la presse, la révolution
numérique emporte la
télévision. Pour exister, elle doit se réinventer »,
estime t il.
Plusieurs axes de développement dans le numérique
Les grands axes de développement du groupe dans
le numérique sont ainsi développés. « Il est primordial que notre offre
d'information en ligne soit enrichie et gagne en puissance et que l'effort sur
le sport soit accentué. Une plateforme rénovée mettant en scène les contenus
culturels devra également voir le jour et Francetv éducation devra investir nos
téléviseurs connectés », annonce Rémy Pflimlin.
Il évoque aussi une nouvelle offre pour la
jeunesse qui se traduira, par la création de « chaînes interactives
spécifiques à l'univers numérique ». Outre Ludo et les Zouzous, les marques
du groupe à destination du jeune public, le président de France Télévisions
confirme sa volonté de voir France 4 transformée en un canal jeunesse pendant la journée. Pour
parvenir à cet objectif, le groupe devra toutefois se séparer de sa participation
de 34% dans la chaîne
Gulli, le groupe Lagardère
Active détenant les 66% restants. Le soir, France 4 est appelée à demeurer une
chaîne innovante, favorisant les nouveaux formats et les nouvelles écritures et
surtout libérée des contraintes d'audience.
En ce qui concerne l'information, les grandes
lignes de son projet sont tracées ; renforcer les éditions nationales de France
2 mais aussi de France 3, créer de nouveaux rendez vous (le Soir 3 rallongé
sera mis à l'antenne le 18 mars) et, bien sûr, renforcer l'offre régionale de
France 3. Une petite révolution dans le domaine de l'information : Rémy
Pflimlin entend passer d'une « logique de rédaction par chaîne à une
logique de rédaction pour toutes les éditions et tous les supports ». En
clair, la mise en œuvre d'une rédaction unique commune à France 2 et France 3
et appelée à travailler pour les différentes éditions des deux chaînes. Ce dossier
a été initié à la fin de l'été 2012 avec le projet « Info 2015 »,
placé sous la responsabilité de Thierry Thuillier. Là encore un « beau
défi » comme le rappelle Rémy Pflimlin, mais un chantier qui s'annonce à
haut risque. La rédaction de France 3
a d'ores et déjà voté contre une fusion avec son
homologue de France 2.
Pour chacune des chaînes, les lignes sont
également tracées. Généraliste et navire amiral du groupe, « France 2
entre naturellement en concurrence avec les grandes chaînes privées »;
rappelle Rémy Pflimlin. Elle n'a pas vocation à évoluer significativement.
En revanche, le président de France Télévisions
veut faire de France 3 une chaîne à « vocation pleinement régionale »
qui ne se limite pas à « quelques décrochages ». Mais pour ce
chantier concernant France3, le président de France Télévisions entend se
donner du temps. Pas question de lancer un projet très sensible sur le plan
social avant qu'il ne soit complètement finalisé avec l'autorité de tutelle, ce
qui n'est pas encore le cas. « Pour y parvenir, il faut en effet laisser
le temps de la conception fine de ce projet, du débat démocratique qu'il
engendre, puis de la mise en œuvre. Il nous faudra appréhender par ailleurs ce
qu'un tel schéma suppose de remise en cause des missions portées par son
programme national pour en tirer les conséquences à l'échelle de l'offre de
France Télévisions », précise Rémy Pflimlin dans son message. Plusieurs
directions n'en sont pas moins tracées pour France 3 : repenser et refonder son
réseau, s'appuyer sur l'information de proximité et la couverture des
évènements locaux, miser sur une offre numérique régionale, rationaliser et
harmoniser la répartition des ressources sur le territoire et, dans une seconde
étape, arrêter la création de chaînes régionales en partenariat avec les
collectivités locales ou des acteurs privés locaux, qui pourraient être des
groupes de presse. L'exemple de Via Stella en Corse ou le projet GSO (Grand Sud
Ouest) sont ce vers quoi France Télévisions veut aller pour France 3.
Plus qu'un simple message, Rémy Pflimlin dessine
là tout le contour futur du groupe, et tous les chantiers qu'il sera amené à
mettre en place."