L’ex-argentier de France Télés éphémère
directeur général de la
DGMIC Martin Ajdari, condamné par la Cour
de discipline budgétaire et financière.
Le 15
septembre dernier, cabinet KTORZA publiait sur son site la condamnation
par la Cour
de discipline budgétaire et financière de Martin Ajdari ex-argentier
de France Télés mais également très éphémère directeur général de la DGMIC (*).
(*) La DGMIC (Direction Générale des Médias et
des Industries Culturelles), définit, coordonne et évalue la politique de
l’État en faveur du développement du pluralisme des médias, de l’industrie
publicitaire, de l’ensemble des services de communication au public par voie
électronique, de l’industrie phonographique, du livre et de la lecture et de
l’économie culturelle.
C’est en mai 2015 que Martin Ajdari sera nommé directeur général de la
DGMIC au sein
du ministère de la Culture et de la Communication et que le contrôlé
devient en quelque sorte le contrôleur.
Martin Ajdari sera également par rapport à
cette promotion et par décret du 14 octobre 2015, désigné représentant de
l'État de l'ensemble des conseils d’administration des médias audiovisuels
soit France Médias Monde (société nationale chargée de l'audiovisuel
extérieur), Radio France, l'AFP (Agence France Presse), France Télévisions et
de La Poste.
C’est quatre ans plus tard, lors du Conseil des ministres du 24
juillet 2019, que Martin Ajdari sera désigné directeur-adjoint à l'Opéra de Paris à
partir de 2020 liée à la nomination d'Alexandre Neef successeur de Stéphane
Lissner.
Dans sa présentation intitulée « Un dirigeant de France
Télévisions condamné pour infraction aux règles d’exécution des dépenses de
l’entreprise », le cabinet KTORZA écrit :
« L’Arrêt de la Cour, en date du 28 juillet 2020, raconte une histoire hallucinante.
Décryptage.
En 2016 [quelques mois après le parachutage d’Ernotte, ndlr] la
Cour des comptes sonne l’alerte : les procédures de passation de contrats
chez France Télévisions sont suspectes.
Le but de
ces procédures est double, d’un part assurer la transparence et le bon usage
des fonds publics et d’autre part, garantir l’égalité des acteurs économiques
en face de la puissance publique.
En ligne de
mire sur la télévision publique, une soixantaine de contrats passés entre 2012
et 2014. Fournitures
de bureau, location de véhicules, taxis, études et conseils, catering, cartes
de paiement, prestations informatiques, etc.
Au total
plusieurs dizaines de millions d’euros facturés chaque année à France
Télévisions…, sans appel d’offres, en infraction à la loi.
Comment
est-ce possible ?
France
Télévisions dispose évidemment de toutes les compétences juridiques, comptables
et financières, permettant de respecter la réglementation sur l’engagement des
dépenses de fonds publics.
De plus,
France télévisions disposait d’un Directeur général délégué aux finances…Martin
Ajdari - haut fonctionnaire - qui, depuis 20 ans, passe sans cesse des
cabinets ministériels (contrôleur) aux entreprises publiques (contrôlé).
Objectivement, un expert.
Enfin,
France Télévisions dispose, au sein de son Conseil d’administration, d’un
Comité d’audit et des comptes chargé de contrôler les informations financières.
Monsieur
Ajdari deviendra d’ailleurs membre de ce Comité.
Contrôleur,
puis contrôlé, puis contrôleur.
Mais
revenons à l’histoire de cette décision de justice.
Les
magistrats instruisent le dossier. Monsieur Ajdari est questionné sur 57
contrats passés sans appels d’offres.
Les
procédures n’ayant pas été respectées, sa responsabilité est engagée.
Et là,
nouvelle surprise : la défense de Monsieur Ajdari ne communique aucun
contrat signé par ce dernier. Sur les 57 contrats évoqués par la Cour, 3
seulement, datant des années 2000, sont produits en justice.
Serait-il
possible que des dizaines de contrats commerciaux soient passés par France
Télévisions… oralement ? Monsieur Ajdari aurait-il fait verser plusieurs
dizaines de millions d’euros à des prestataires en se contentant d’une poignée
de main ?
Le Haut
fonctionnaire est condamné.
Pour la
Cour, il s’agissait de punir, comme il ressort de sa compétence, le manquement
aux règles de passation de marchés dans un service public. Malheureusement, l’Arrêt ne nous
dit guère quel mobile animait ce dirigeant.
On ressort
de cette histoire avec une question : pourquoi ? »
Le blog CGC Média qui devrait très prochainement monter où nous en sommes arrivés aujourd'hui, propose à ses lecteurs assidus et de plus en plus nombreux, de découvrir
cet arrêt (ci-après)