Laurent Guimier et « ses
50 nuances de démocratie » au service du « journalisme de coconstruction » !
Le moins que l’on puisse dire c’est
que le monsieur info que l’ex-Orange visée elle par une enquête préliminaire diligentée
par le PNF (*) et la prochaine nomination d’un juge pour une imminente nouvelle instruction
judiciaire, ne fait pas lui dans la nuance !
L’intéressé vient de tweeter sa « contribution au cahier des tendances@metamedia hiver 20/21 » qu’il a baptisé
– allez comprendre pourquoi – « 50
nuances de démocratie » !!
Alors qu’il
se prépare le 4 janvier prochain à une grève pour avoir viré en un claquement
de doigts les illustrateurs sonores, le successeur de Letranchant prône « la co-construction au service de la “fabrique
de la démocratie” » histoire
de « donner un sens très clair à la mission de service public »
qu’il revendique. Il lance légalemnt que "Dialoguer et construire avec les “vingtards” n'est pas une option, c'est un prérequis"
eux Nous avons
essayé de comprendre ce que “fabriquer la démocratie” signifie !
Malheureusement le blog CGC s’est cassé le nez en cherchant comment, à part le
vote avec lequel tous les citoyens participent aux décisions
politiques dans un régime politique démocratique, il fallait faire pour fabriquer
de la démocratie dans un Service public ?!
Si
vous trouvez, n’hésitez pas à nous écrire….
Nous avions déjà eu droit
avec Ernotte puis Laurent Guimier à « l’information positive » voici
maintenant les « ateliers Démocratie » et le « journalisme
“de construction” ».
Au sein des rédactions de
France Télévisions, la co-construction est au service de la “fabrique
de la démocratie” qui
donne un sens très clair à notre mission de service public, assène Laurent Guimier, directeur
de l’information de France Télévisions qui ajoute « C’est aux citoyens et aux journalistes de concevoir
et de tenir ensemble le nuancier de la démocratie ». Waouuuuu…profond,
non ?!
C’est
probablement pour cela comme l’avait annoncé le 14 décembre dernier le blog CGC
Média qu’il prévoit d’envoyer au siège de France Ô (Malakoff) Christophe Tortora le directeur de la Rédaction nationale de France Télévisions pour remplacer Alain Rodaix « le directeur de l’Information des Outremers » en partance… !?
Peut-être aussi pour « coconstruire »
qu’il déciderait de nommer Elsa Pallot l’adjointe du précédent à la Rédaction nationale de France Télévisions pour assurer la rédaction en
chef du 20 heures…?!
Ça devrait donc être le grand chamboule-tout en 2021 avant un très probable déflagration
judiciaire et le Grand "nuanceur" de l’Info devrait expliquer qu’elles sont ses 50 tonalités prévues !
Nous vous proposons pour tenter de la
découvrir – si vous y parvenez – de découvrir le texte dont il fait la promo sur les réseaux sociaux. (ci-après)
"Comme toutes
les institutions secouées par la révolution numérique depuis vingt ans, le
journalisme n’est pas immunisé contre les crises d’identité. C’est une crise
logique et salutaire. C’est une crise logique parce que l’irruption massive
et sans contrôle des contenus produits par les publics a fait trembler les
fondements d'une profession historiquement dotée de missions, d'outils et de
supports d’expression qui lui étaient autrefois réservés. L'accès aux colonnes
du journal passait par le journaliste ; la publication sur l’écran appartient à
toutes et tous. C’est une crise salutaire car cette révolution numérique sonne
le glas d'un entre-soi devenu mortifère pour les journalistes eux-mêmes et les
citoyens dont ils sollicitent la confiance.
La terrible crise sanitaire qui
frappe la planète depuis l’hiver 2019/2020 nous fait entrer de plain-pied, et
plus vite que prévu, dans le troisième âge de cette révolution : après l’émergence
de la presse en ligne - où médias et lecteurs conservaient leurs statuts
historiques - puis l’avènement des réseaux sociaux - où journalistes et publics
ont âprement confronté leurs légitimités respectives - le temps est venu de
construire non pas un “après” mais cet “autrement” des médias qui
voit les plus lucides construire déjà leur destin main dans la main avec les
publics.
C’est
la ruse de l’histoire : à l'heure où le Covid-19 déchaîne les forces de la
désinformation et de la violence - verbale ou physique - dans l’espace public,
ce maudit virus montre également aux médias la voie d’un avenir plus radieux
par la coconstruction.
La première raison d’espérer, c’est que les
médias ont retrouvé leur fonction d’agora. Parce que pour la
première fois depuis la guerre, la frontière entre événement et média a été
brutalement abolie et que 100% des journalistes ont été personnellement
confrontés à la crise, il y a fort longtemps que le public n’avait pas été
autant présent sur les antennes des radios et les plateaux de télévision aux
côtés des dirigeants politiques et des experts. Témoignages bruts, débats
simples et vifs, tranches de vie banales mais essentielles à l’heure où tout le
monde est égal devant la maladie. C’est la vie de famille, de l'association ou
la machine à café qui se sont invitées sur les antennes, rapprochant les médias
d'une “vraie vie” dont ils s’étaient trop éloignés. Gardons le public à table !
Entre les cercles trop fermés des pouvoirs et la jungle suffocante des réseaux
sociaux où les peuples n’ont jamais autant donné leur avis sans y trouver
forcément leur bonheur, les médias ont l’opportunité historique de
redevenir les lieux de confiance où se confrontent toutes les
expériences et toutes les opinions. Et débattre en s’écoutant les uns les
autres, c’est coconstruire l’avenir d’une Nation.
La deuxième raison qui engage les médias à coconstruire, c'est
la violence de la crise économique qui frappe de plein fouet toutes les
institutions, entreprises et corps intermédiaires. L’urgence que ces derniers
ressentent à maintenir le lien avec leurs publics, communautés ou clients
accélère l’“uberisation” générale des contenus : tous seront bientôt prêts à se
définir eux-mêmes en médias pour entamer un dialogue constructif avec ceux qui
les financent ou leur font confiance. Au risque d’être
dépassés par d’autres secteurs économiques sur ce front de la coconstruction se
double pour les médias celui de passer pour inutiles. Grossière illusion
d’optique qui risque pourtant d’être fatale à des médias enfermés dans leurs
tours d’ivoire respectives.
La troisième raison qui fonde cette nécessaire coconstruction,
c’est tout simplement la génération qui vient. C'est une évidence en 2021 : la
majorité des moins de 30 ans ont découvert les médias sur un écran,
c’est-à-dire en agissant sur le contenu, soit en cliquant sur des liens additionnels,
en « likant » ou découvrant les commentaires sous un article. Ces “vingtards” n'imaginent
pas une seconde une consommation passive de l'information comme l'ont pourtant
vécu toutes les générations précédentes. Dialoguer et construire avec
eux n'est pas une option, c'est un prérequis. Leurs usages
en rupture charpentent l’avenir des médias. Alors écoutons les jeunes et innovons
avec cette génération Covid qu’on découvre fortement engagée dans
des combats politiques, sociaux et éthiques.
Enfin, la co-construction d’un
média avec ses publics affermit le sens qu’on veut lui donner. C’est le cas de la
presse locale, nourrie des contributions quotidiennes de ses lecteurs ancrés
dans un territoire. Ou des médias d’opinion en ligne financés par des
abonnements de soutien.
Et
pour les autres ? Retroussons-nous les manches !
Au sein des rédactions de France Télévisions, la co-construction
est au service de la “fabrique
de la démocratie” qui
donne un sens très clair à notre mission de service public. Par
exemple, le journalisme de solutions -que nous préférons appeler ici le
journalisme “de construction”- se nourrit
d’initiatives de terrain. Dans les prochaines années, la recherche de
l’excellence pour les contenus que nous fabriquons passera par une
ouverture systématique et sans tabou aux contributions expertes venues de
l’extérieur. Enfin, il n’y aura de guerre efficace contre
les manipulations et complots qu’en coopération avec des enseignants,
associations et chercheurs engagés pour secourir le peuple de “désinformés”.
Ce n’est qu’en coconstruisant cette armée d’un genre nouveau que la guerre
totale la désinformation sera efficacement menée.
Il est urgent pour les médias de construire avec les publics
pour conjurer la défiance des plus anciens. Urgent pour mériter l’attention des
plus jeunes. Urgent pour que les journalistes dénichent et relaient toutes les
nuances d’idées et la complexité du monde, face aux choix trop souvent binaires
que donnent à voir les réseaux. C’est aux citoyens et aux
journalistes de concevoir et de tenir ensemble le nuancier de la démocratie."
(*)