« La souffrance au travail » à géométrie variable au Pôle Outre-mer de France Télévisions.
L’an dernier, quatre des collaborateurs littéraires du
service d'autopromotion de l’établissement de Malakoff
étaient requalifiés par le conseil des Prud’hommes de Paris au vu de
leur longue collaboration et de la précarité dans laquelle France Télés les
avait maintenus de très nombreuses années.
Leur intégration était
ordonnée par la juridiction sur leur poste et dans leur fonction évidemment
mais c’était sans compter sur la volonté de la direction, à l’évidence, de leur
en faire baver des ronds de chapeaux ! Il fallait faire payer à ces salariés
l’outrecuidance dont ils avaient fait montre en saisissant le Conseil et en gagnant
de surcroit ! La Directrice
éditoriale France Télévisions Pôle Outre-mer Établissement de Malakoff allait s’en
charger. Mettant en avant « la souffrance au travail des réalisateurs » du même service d'autopromotion, il devenait
donc urgent de la décaler sur ces quatre-là !
Quant à la souffrance qu’ils peuvent ressentir, eux, en raison de la façon
dont ils sont traités comme s’ils étaient responsables de quelque chose, qui s’en
soucie ? Les quatre collaborateurs littéraires du service d'autopromotion face à une
telle situation ont décidé d’adresser une lettre au CSE pour faire
comprendre ce qu’ils subissent depuis plusieurs mois, notamment les
humiliations dont ils sont de fait, les victimes.
Le
blog CGC Média qui a pris connaissance de ce courrier tellement juste, vous
propose de le découvrir :
« Les quatre collaborateurs littéraires du service d'autopromotion ont
été informés le 29 mars par un e-mail de Véronique Polomat d’un bouleversement
du fonctionnement du service, touchant notamment à la collaboration entre rédacteurs
et réalisateurs de bandes annonces.
Les collaborateurs littéraires ont découvert avec
stupéfaction que leur fonction se limitait désormais à la simple livraison d'un
texte de voix de chaîne au réalisateur, en déconnexion avec le travail de conception. La possibilité de formuler des
propositions étant laissée à la libre appréciation de ce dernier.
Ils ont appris avec non moins de surprise qu’une « souffrance
au travail des réalisateurs » avait été alléguée pour justifier cette redistribution
des rôles, alors que dans leur collaboration au quotidien avec ceux-ci, à une
exception près, il ne leur a jamais été manifesté de difficulté particulière.
Une relation de travail satisfaisante qui a été confirmée lors des ateliers
communs organisés par la direction.
Les collaborateurs littéraires ont entre 10 et 24 ans d'expérience dans la maison en tant que collaborateurs réguliers, puis salariés en
CDI depuis 2021. Durant ce laps de temps, ils n'ont jamais été informés par
leurs manageurs du contenu de leur fiche de poste et cette dernière n’a
jamais servi de référence pour cadrer leur activité, pas même au moment de
leur intégration récente en juillet 2021.
Jusqu'à présent, prévalait le principe clairement défini par la direction
artistique, en vigueur sur toutes les autres chaînes du groupe France Télévisions,
et auquel se sont toujours conformés les collaborateurs littéraires. Concrètement,
un travail en concertation complète où la conception et la réalisation des
bandes annonces, le choix des sonores, celui de la musique, résultent d’un
dialogue constant entre réalisateurs et collaborateurs littéraires. » expliquent-ils dans ce courrier avant de s’élever
contre :
« - la perte de la dimension
"artistique" de notre travail, pourtant inhérente à notre
classification A1D, et le déni de la réalité de notre fonction depuis toutes ces années,
pourtant clairement rappelé par la notification de justice du 1er
juin 2021, rappelant le contenu de notre collaboration soit : "il
devait travailler à la conception, à la fabrication et au contenu des
programmes, émissions et bandes annonces".
- notre mise en cause devant le CSE, où il a été dit que « l’on
volait le travail des réalisateurs » « l'artistique ne relève que des
réalisateurs », et qu'avec la nouvelle organisation "le circuit
revenait à la normale". Une manière de faire peser sur nous l'ensemble des
dysfonctionnements du service et de nous rendre responsables de ce qui a été
dénommé « souffrance au travail des réalisateurs », alors que nous
nous sommes toujours strictement conformés aux règles fixées par notre
hiérarchie.
En agissant ainsi, non seulement la
direction se défausse de sa responsabilité quant à la souffrance au travail des
réalisateurs, mais en choisissant délibérément de nous l'imputer, elle crée une nouvelle zone de douleur véritable auprès des
rédacteurs puisque notre champ de compétence et notre expertise sont ainsi
bafoués. Il convient de noter que la recherche
de cette imposition s'est exercée tant individuellement au travers des
entretiens annuels qu'à titre collectif dans l'information biaisée livrée aux
membres du CSE. »
Ceci n’est tout simplement pas admissible et faire croire à de collaborateurs
historiques qu’ils seraient soudainement à l’origine de l’appauvrissement du
travail de certains et de le leur faire payer, est le signe d’une
méconnaissance totale de la part de celles et ceux qui colportent de tels arguments
bidons.