« PFLIMLIN M’A TUER»…ou la sourde agonie de la télé publique Voila l’inscription que l’on retrouvera bientôt présente sur les restes de France Télévisions.
Il n’est pas possible, aujourd’hui, qu’il reste un candidat à l’élection présidentielle, un parlementaire, un politique, un décideur, etc…pour croire encore les propagandes mensongères de la direction de France Télévisions affirmant que « le climat social à France télévisions serait apaisé » et justifiant cette totale contre-vérité avec des pseudos « constats » «sur la baisse de la conflictualité et des arrêts maladie » pour lesquelles la direction est bien incapable de livrer la moindre information comparée, entre autres, dans les bilans sociaux.
C’est un SOS que lance aujourd’hui la CGC Média face à ce qui est en train de se perpétrer à France Télévisions.
Le Code pénal qualifie de délit ou de crime la « non assistance à personne en danger » mais la « non assistance à entreprise en danger » où travaillent finalement des milliers de femmes et d’hommes donc de « personnes » comment la qualifier ?
Depuis le départ de Carolis et l’arrivée de Pflimlin à la place, il n’est plus possible de croiser quelqu’un à France Télévisions qui ne s’interroge sur la nomination de Pflimlin par Nicolas Sarkozy jusqu’aux plus hauts niveaux de « responsabilités »…
« Il a été mis là à dessein pour couler l’entreprise » confie ce cadre dirigeant comme le dit d’ailleurs aujourd’hui l’ensemble des collaborateurs du groupe qui n’ont jamais vécu une telle situation…« On n’a jamais vu un tel bordel » se désespère un autre.
Les rapports se sont multipliés :
- sur la souffrance vécue au quotidien par le personnel de France Télévisions,
- sur le climat anxiogène qui règne en permanence,
- sur la désorganisation sans pareil où personne ne sait plus qui fait quoi,
- sur l’image dégradée de la télé publique,
- sur la chute vertigineuse des audiences, etc...
Preuve de la décentralisation [style « administration des ex républiques soviétiques »] : des décisions, des fiches d’engagements programmes qui sont signées par au moins 5 personnes avant le « chef d’établissement » de chaque chaine [car c’est en réalité le terme le plus juste aujourd’hui] et par 5 après.
L’usine à gaz mise en place par Carolis et critiquée tous azimuts, à l’intérieur comme à l’extérieur, globalement par la Cour des comptes, l’inspection général des finances comme les politiques et autres parlementaires, avec un fonctionnement abracadabrant, s’est poursuivie pour ne pas dire s’est accélérée sous Pflimlin et ses troupes.
Pour avoir un aperçu, voila comment les engagements peuvent être remis en cause.
Par
- Bénédicte MASSIET, Directrice de production du groupe
- Christian VION, Directeur des Moyens des antennes
- Emmanuelle GUILBART, « Directrice des programmes du groupe
- Martin AJDARI, DGA chargé des finances
- Rémy PFLIMLIN
- en passant entre les mains d Yves ROLLAND le Secrétaire Général qui les voit mais sans être vraiment dans le "boucle".
Autrement dit, il faut compter au moins 10 jours pour un engagement urgent. Les « directeurs de chaîne » (« chefs d’établissements » donc) ne voient que les contrats qu’ils signent (soit ceux inférieurs a 2 M€.)…Les modalités contractuelles et les budgets ne passent,, en l’occurrence, plus par eux…ils sont devenus de facto, redisons-le, des chefs d établissement sans responsabilité.
Rappelons qu'une plainte pour favoritisme et prise illégale d'intérêt déposée par la CGC à l'encontre de responsables de France télévisions et de consultants officiant pour le groupe (LLA nº1506) pour laquelle le procureur de la République Nicolas Baietto a donc demandé une enquête préliminaire, confiée à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), est en cours.
En ce qui concerne maintenant les embauches (environ 400 sous Patrice PAPET, DGA chargé des Ressources Humaines), les « directeurs de chaines » expriment les demandes de salaires et de recrutement, mais ne voient pas les contrats qui peuvent contenir des modalités qu’ils ignorent. Souvent ils apprennent les dispositions contractuelles par le collaborateur lui même (quand il a un contrat). C’est de fait la DRH sous couvert du DGA/DRH qui embauche !
Pas plus, les « directeurs de chaines » n’ont-ils les états budgétaires autres que les engagements de programmes : Rien sur la masse salariale, les frais généraux, les dépenses de communication, les investissements, etc...
Pas d’états budgétaires, pas d’états comptables, pas de bilans, etc…
Voila ce qu’a notamment consacré la réforme de l’Audiovisuel sur la soi-disant « réorganisation » en entreprise unique [désorganisation sans nom]…Vaste fumisterie lorsqu’on sait que quand les sociétés étaient indépendantes elles devaient répondre à ces obligations légales auxquelles même le privé est assujetti et que les mandataires sociaux engageaient leur responsabilité juridique devant les conseils d’administrations.
Le remplacement de Carolis par Pflimlin n’a bien évidemment rien changé, au contraire. Il n’a fait qu’empirer une situation dégradée à l’extrême qui conduit l’entreprise à sa perte.
Ne rien faire serait criminel…Penser que l’Audiovisuel public ne serait pas un dossier prioritaire alors que plus de 11.000 femmes et hommes souffrent au quotidien…Imaginer attendre un peu, pensant qu’on a un peu de temps et patienter 10/12 ou 13 mois le temps d’une nouvelle réforme et d’une nouvelle nomination, ne conduira qu’à une catastrophe annoncée.
La télé publique mérite mieux que cela…Ne pas se porter à son secours, c’est se rendre coupable de « non assistance à entreprise en danger » et redisons-le, la condamner ainsi que les milliers de collaborateurs qui y travaillent.