Le patron des députés UMP, Jean-François Copé qui avait affirmé en novembre 2008 devant ses troupes, propos repris par l'ensemble de la Presse, que "lui vivant, il n'y aurait pas d'augmentation de la redevance télé" serait-il en train de "se laisser glisser" ?
Lui qui annonçait alors, en écho au Président de la République "J'ai toujours dit que j'étais défavorable à l'augmentation de cette taxe profondément injuste qu'est la redevance mais favorable à son indexation (sur l'inflation), ce qui n'est pas la même chose. " n'en aurait-il plus, de fait, que pour quelques jours avant que le projet de loi revienne du Sénat et soit voté ensuite.
Il semble, en effet que pour faire s'étrangler un peu plus vite, Jean-François, le gouvernement ait accepté, ce jeudi 8 janvier au Sénat, une augmentation d'environ 5% de la redevance audiovisuelle la faisant passer de 116€ actuellement à 121€.
Et dire qu'à l'instar de JF Copé Luc Chatel porte-parole dudit gouvernement avait affirmé sur LCI ce lundi matin à la question de Christophe Barbier s'agissant de la fronde des sénateurs qui réclamainet une augmentation significative de la redevance pour "voter le texte en l'état" : "Vous connaissez la position du Président de la République et du Gouvernement à ce sujet! Ce n'est pas la voie qui est choisie et il n'y aura pas d'augmentation de la redevance".
Cacophonie quand tu nous tiens! Il est vrai que des pressions de tous ordres sur certains sénateurs récalcitrants forceraient à "réfléchir"; il est vrai aussi que face au front commun contre un projet dont l'application sans loi est déjà en application, François Fillon défendait hier au Sénat, la mesure mise en cause par les protestations affirmant: "Personne ne remattra en cause la suppression de la publicité à France Télévisions" . (dixit metrofrance.com)
Pour se donner donc les moyens de faire adopter ce projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel public, il aurait ainsi accepté un compromis négocié avec des centristes (sans qui le vote de ce texte ne sera pas possible car les élus UMP, seuls, ne sont pas majoritaires au Palais du Luxembourg) portant sur deux points.
1°) La redevance donc où le gouvernement aurait accepté le principe d'une augmentation supplémentaire de la redevance; les élus centristes souhaitant qu'elle soit augmentée de trois ou quatre euros afin de permettre au service public de retrouver un financement qui lui permettra de faire face à la concurrence des chaînes privées. Le montant de la redevance actuellement de 116 euros passerait à 121 euros.
Au moment où le pouvoir d'achat des français est plus qu'en berne, augmenter cette taxe "parafiscale" de 5% contre les déclarations même du Chef de l'Etat qui a assuré que tel ne serait pas le cas, ça risque de faire mauvais genre!
Reste à savoir si ce compromis négocié au Sénat évitera le pire à Jean-François Copé et comment il passera à l'Assemblée Nationale.
2°) S'agissant de la nomination/révocation des présidents, le gouvernement est prêt à accepter que la révocation des présidents de France Télévisions, Radio France et de l'Audiovisuel extérieur de la France nécessite un avis favorable aux deux tiers du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), le projet de loi prévoyant, en l'état, que ces présidents seront nommés par décret en Conseil des ministres pour cinq ans, après avis conforme du CSA et accord des commissions parlementaires compétentes à une majorité qualifiée des 3/5e. Même procédure pour leur révocation.