Nombre de commentateurs comparent aujourd'hui la situation de la télé publique française, à celle de la télé publique grecque...et pour cause. Dans les deux cas, il y est bien question de faillite.
Alors même que le 19
juillet prochain, le CSA devrait publier son rapport annuel 2014 portant notamment
sur les éléments liés au groupe France
Télévisions, en 2013, les allers-retours entre le C.S.A. et le Siège de France Télévisions
vont bon train.
Pflimlin, Patino, Thuillier et Lacroix (le remplaçant d’Ajdari parti s’occuper d’Aurélie Filippetti au ministère)
ont été à plusieurs reprises entendus par le CSA….mais attention, motus et bouche cousue !
Les auditions portent,
entre autres, sur :
• le bilan 2013 du cahier des missions et des charges
de France Télévisons
• l’application de l’avenant au contrat d’objectifs
et de moyens (COM) pour les années 2013 à 2015 ;
• la mise en place d’un cycle de rencontres avec les
responsables de France Télévisions ;
• l’avis du Conseil sur le rapport d’exécution des
engagements du COM pour l’année 2013.
A en croire les intéressés
(Pflimlin, Patino, Thuillier et Lacroix) qui indiquent à qui veut l’entendre,
chacun de leur côté que les auditions se
seraient plutôt bien passées et que le
CSA «suivrait », la
situation est « sous contrôle ».
Ben voyons !!!! La situation n’a
jamais été aussi dégradée et France Télévisions sera probablement, fin 2014, en
situation de quasi faillite comme l’a été Presstalis au départ de Pflimlin – à savoir
selon le Code du commerce qui s’applique
à toutes les entreprises de France et de Navarre - Article L223-42 Modifié par Loi n°2003-721 du 1 août 2003 - art. 1 JORF 5 août
2003 " Si, du fait de
pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de
la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, les associés
décident, dans les quatre mois qui suivent l'approbation des comptes
ayant fait apparaître cette perte s'il y a lieu à dissolution anticipée de
la société."
Les
pertes à France Télévisions, celles à venir et celles constatées mais amoindries
par certains jeux d’écritures, font que France Télé sera certainement à 99% dans une telle situation en fin d’année.
Les pertes représenteront plus de la moitié des capitaux propres de la
société.
Evidemment ce n’est pas ce qu’est allé dire la « task
force pflimlienne » au CSA qui n’a peut-être pas été destinataire du rapport PLR 2013 de la mission (Version du 20/05/2014) au titre de l’année
2013 :« Avancés à l’audiovisuel public » émanant de
Bercy dont le constat est malheureusement sans appel !
Un exemple parmi tant d’autres. Patino se gargarisait, il y a peu, dans la
Presse mais aussi dans l’ensemble des média, du bond spectaculaire des rentrées
publicitaires concernant les recettes du Numérique.
Il l’a encore répété devant le CSA….son bébé « FTVEN »
- d’adoption à 99% - marche bien et « les
recettes engendrées par FTVinfo ne cessent de progresser » !!!!
Tu parles. Quelle fumisterie.
La réalité est tout autre et totalement à l’opposé. Le
blog CGC Média vous propose de découvrir la page 12/27 du rapport du Ministère
de l’Économie et des Finances (*) :
« Les ressources propres hors publicité
s'élèvent à 70,5 M€, en baisse marquée
de 24,4 M€ sur un an. Le niveau des recettes de parrainage est sensiblement
conforme au budget mais en retrait de près de 10 M€ par rapport à 2012, dans
des proportions comparables à celles que connaît le reste du marché. Sur le
poste des “ autres activités ”, l’exercice est marqué par un résultat dégradé pour FTVEN, dont les
recettes baissent de 11,4 M€ sur un an et sont en retrait de 14,3 M€ par
rapport au budget, cependant que les charges (en
particulier les amortissements d’investissements intervenus au cours des
exercices précédents) progressent fortement.
D’autre part, les recettes de publicité et de
parrainage s’établissaient en reprévision de fin d’année à 321,2 M€, en baisse
de 51,0 M€ par rapport à 2012, et de 18,8 M€ par rapport au budget initial…
Dans une
conjoncture économique globale difficile, marquée par la poursuite de la
dégradation du marché publicitaire de la télévision, les ressources propres de
France Télévisions s’établissent, en reprévision de fin d’année, en baisse de
16,2% par rapport à 2012 et en retrait de 9,4% par rapport au budget.
Cette situation est liée à la montée en puissance
rapide des 6 nouvelles chaînes lancées fin 2012, et de D8, après son rachat par
Canal +. [il faut bien quand même aller dans le sens
fallacieux de Pflimlin, ndlr]
Dans ce contexte de concurrence accrue, les audiences
de France Télévisions sur les cibles commerciales ont été orientées à la baisse
en 2013. Dans un marché en diminution nette estimée à -5%, et un paysage TNT
qui offre aux annonceurs une abondance d’écrans puissants, sur lesquels se concentrent
désormais les investissements, l’absence de publicité commerciale en soirée
constitue un handicap pour France Télévisions, qui de surcroît, et
contrairement à ses concurrentes historiques, ne dispose pas de nouvelles
chaînes pour compenser la perte de valeur de ses écrans de journée par une
stratégie de volume.
Par ailleurs, après une année 2012 marqué par une
forte activité (sport et élections), le résultat de la filière de production
est lui aussi en baisse.
Dans ces
conditions, les ressources propres décroissant plus fortement que les
ressources totales (-2,7%), le ratio connaît une tendance défavorable…. »
Dans un récent article intitulé « Que
les administrateurs donnent quitus à la catastrophique gestion de Pflimlin et
l’État mais aussi les pouvoirs publics porteront la lourde responsabilité de
l'implosion de la télé publique » le blog CGC Média avait
détaillé, exemple à l’appui la situation et donc alerté les pouvoirs publics, l’État
actionnaire et surtout les administrateurs qui porteront légalement et
solidairement la responsabilité d’un tel désastre.
Les
déclarations de Manuel Valls, hier, qui croit peut-être qu’il « reste du
gras » en pleine instruction judiciaire menée par le juge Van Ruymbeke après
tous ces contrats signés avec Bygmalion , loin de rassurer, n’ont fait qu’enfoncer
le clou :
Le document
d’orientation budgétaire remis au Parlement et rendu public hier donc dresse
une trajectoire assez radicale : la ressource publique pour l’audiovisuel
public va passer de 292 millions d’euros en 2014 à… 29 millions en
2017.
A terme, la
suppression des subventions publiques, frappera France Télévisions et France
Media Monde. La dotation budgétaire de l’État qui représente une partie important du budget de ces deux sociétés aujourd’hui
financées conjointement par la redevance, a
donc vocation à disparaître d’ici à 2017.
« Le financement des sociétés de
l’audiovisuel sera intégralement assuré par le produit de la redevance, afin de
conforter leur indépendance », souligne le document.
Fabrice
Lacroix, le successeur
d’Ajdari aux ressources de France Télévisions, de tenter d’expliquer que « La subvention publique que le groupe
public recevait depuis que la publicité a été supprimée après 20 heures
sur les antennes de ses télévisions (France 2, France 3), exposait FTV à un risque budgétaire permanent. »
«
Ce qui ne n’est pas du tout le cas de la redevance ; donc être financé par
la redevance nous va très bien » ajoutait-il,
sans indiquer où il allait trouver tout
cet argent et qui cva payer !!!!!
«Le contribuable »
disent en chœur Filippetti et Chauvelot de la cgt
FTV qui déclarait il y a peu (19/06/14) dans le numéro 1774 du
magazine « Stratégies » : Toute cette affaire Bygmalion avec ces mises
en examen et ces placement sous statut de témoins assistés en cascade, nuit à l’entreprise
et « exonère l’État et les
gouvernements successifs d’une responsabilité partagée, en coupant court au
débat sur la revalorisation de la redevance et l’élargissement de son assiette ».
La voila la finalité: pour le ministère soutenu par cet
allié de la cgt, faire payer encore plus
le contribuable/téléspectateur.
Il suffisait d’y penser....
et dire que le Président de la République avait annoncé, il y a quelques mois, une pause au niveau des impôts directs ou indirects!