A France Télés, FO vs FO beaucoup plus violent que Kramer vs Kramer !
Ce 19 janvier, les élus du CSE
Siège de France Télés n’ont pas dû en revenir. C’est un adhérent FO bien peu
clément qui va flinguer en direct son collègue (le sera-t-il toujours après
cette hallucinante diatribe ? )
Le représentant de FO s’est non
seulement érigé en procureur dans un liminaire surréaliste qu’il a lu en séance
(également publié sur leur site duquel ils viennent de retirer la publication mentionnée dans ce post ) mais qui plus est, a brutalement cartonné en direct un autre membre de son propre camp pourtant intervenu, lors d’une précédente
séance, au nom du syndicat soutien de la première heure de l’ex-Orange.
Utilisant le « Nous »
comme l’avait pourtant utilisé ce dernier, l’intéressé déclare
« Nous rejetons aujourd’hui les propos tenus dans le liminaire au CSE de novembre 2021…Nous présentons nos excuses
aux victimes et aux personnes qui se sont senties abandonnées et blessées par ces
propos regrettables. »
« Propos
regrettables que NOUS rejetons aujourd’hui » déclame
donc ce représentant FO au CSE qui vomit ainsi son collègue, le même qui avait
utilisé lui aussi le NOUS dans sa déclaration (*) et
donc parlé au nom du collectif Force Ouvrière.
Personne n’imagine franchement
que ce texte n’avait pas été relu avec la trentaine de NOUS qu’il
contient !
Délirant !
Que s’est-il
passé entre les deux séances ?
Pourquoi un tel retournement ?
Celui
qui se fait pourrir aujourd'hui a-t-il raté un épisode ?
Certaines mauvaises langues évoquent un coup
de téléphone venu des étages supérieurs, tant la déclaration du paria
ainsi montré du doigt, embarrassait la direction
face aux diverses procédures engagées par les salariés licenciés !
Pour que chacun se
rende bien compte du ridicule de ce virage à 180 degrés effectué par FO, le
blog CGC Média propose de vous faire découvrir stricto sensu, la retranscription
du texte en question qui a été adopté, semble-t-il, en séance par les élus du dit syndicat (*)
« Avant d'aborder les
points inscrits à l'ordre du jour, il nous semble impossible de
ne pas aborder une affaire dont toute la presse s'est récemment fait l'écho. Une
affaire grave qui concerne les conditions de travail à France Télévisions, la
sécurité de l'ensemble de ses salariés et qui concernent également l'image du
Groupe. D’ailleurs, comment nommer cette affaire ? C'est presque une affaire
sans nom, qui s'est construite d'abord sur des rumeurs, puis sur des
accusations qui ont été formulées de manière suffisamment insidieuse pour que
les personnes mises en cause ne soient même pas en mesure de se défendre
réellement.
Je le redis, comment
aujourd'hui évoquer cette affaire, au singulier, puisqu'elle n'est en fait pas
isolée puisque le même scénario s'est déroulé à plusieurs reprises sur des
sites différents, dans un climat bien particulier. Il
faut bien lui trouver un nom, ne serait-ce que pour vous exposer les faits et
vous expliquer ce qui, selon nous, pose un grave problème au sein
du Groupe France Télévisions.
Faut-il l'appeler l'affaire
des renvois ? L'affaire des virés ? L'affaire du « service des porcs », même si
cette dernière appellation ne concerne que l'un des volets de ce scandale ? Je
vous le dis, personnellement, cela me pose un problème parce que cette
appellation est désobligeante, dégradante et injurieuse à l’égard de ceux qui
ont été sanctionnés, qui protestent de leur innocence – je le dis d’emblée –
qui crient à l'injustice et surtout, cette appellation semble donner raison à
ceux qui les accusent et cela semble indiqué que la cause serait entendue, ce
que nous contestons. C'est l'essentiel de mon propos. J'y viens.
Pardon d'avoir été un peu long pour cette introduction.
L'essentiel pour nous dans
cette affaire, c'est que des salariés de France Télévisions ont été durement
sanctionnés. Vous le savez, plusieurs ont été licenciés et leur vie a été
brisée en raison d'accusations à notre sens infondées, des accusations de
harcèlement, des accusations d'attitudes sexistes, sans qu'il soit possible de déterminer
sur quels éléments objectifs cette dernière qualification a été retenue. Petit
rappel. Je vais être assez court. Ces accusations ont d'abord été lancées
sur la place publique, par le biais d'une campagne de presse dont le moins que
l'on puisse dire est qu'elle ne respectait pas vraiment ni le principe de la
présomption d'innocence ni celui du contradictoire et encore moins la sérénité
et la confidentialité qui devraient théoriquement présider à ce type de
procédure disciplinaire.
Nous
devons souligner que les accusations à l'encontre des salariés de France
Télévisions rapportées par ces articles de presse ont été immédiatement
validées par des déclarations publiques émanant de la présidence de France
Télévisions avant que la moindre enquête sérieuse et impartiale ait plus
établir la vérité des faits ou l'infirmer. Il y a eu une « enquête », je ne
sais pas si le terme est bien choisi. Une enquête a été ensuite menée par un
cabinet d'audit. Je ne suis pas sûr non plus que cette qualification corresponde
à la réalité. Bref, une enquête a été confiée par la direction de France
Télévisions à une entreprise externe, Interstices pour ne pas la nommer.
Selon l’ensemble des
informations qui nous sont parvenues, tant en interne que par
l’intermédiaire d’articles de presse publiés dans des journaux sérieux, ces
enquêtes ont été menées et – nous le disons solennellement – ont été
menées d'une manière que nous n'hésitons pas à qualifier d'ubuesque, voire
kafkaïenne.
Les interrogatoires des
salariés, pardon les entretiens, semblent avoir été menés de manière biaisée. Seuls
les éléments à charge ont été retenus après avoir été recueillis de manière
fort contestable, tant au regard du droit du travail que du droit tout court.
De nombreux témoignages à décharge ont été systématiquement écartés. Bref,
ces enquêtes semblent avoir été menées de manière aberrante, avec pour seul but
de se mettre au diapason d'un mot d'ordre militant qui avait été forgé dès la
genèse de cette affaire. Au détour de tout ce que nous avons
voulu vérifier, nous avons appris que le cabinet Interstices ne
bénéficiait pas de l'agrément qui doit théoriquement être délivré par le
ministère du Travail pour ce genre de mission. Dans ces conditions, nous
sommes fondés à nous interroger sur le sérieux du travail de ce
cabinet, sur ce qui fonde sa légitimité et nous rappelons que
c'est sur la base de cette enquête que plusieurs salariés ont été licenciés.
Ces errements que j’évoque, ces dysfonctionnements, ce n'est pas nous qui
les inventons, on ne surinterprète pas la réalité. Vous le savez aussi bien que
moi, c’est sur la place publique, tous ces errements ont été rapportés par des
journaux aussi sérieux que Le Point, Le Journal Du Dimanche, L'Opinion, pour ne
citer que ceux-là. Je le redis, au-delà de l'injustice et de l'iniquité faite
aux salariés, cette affaire, par son retentissement négatif, est extrêmement
dommageable à l'image de France Télévisions. Ce que nous avons
également appris, c'est que face à de telles lacunes, au moins sur l'un des
sites où s'était déroulé l'un des relais de cette affaire, le Comité Social et
Économique de France Télévisions a sollicité un deuxième cabinet pour mener ce
qu'il est maintenant convenu d'appeler une enquête sur l'enquête qui avait été
menée dans les Hauts-de-France par Interstices. À en juger par les informations
précises qui nous sont parvenues, les conclusions de ce deuxième
cabinet sont accablantes, à tel point que l'Inspection du Travail a demandé à
France Télévisions de revoir sa copie. Face à un tel scandale, à la fois
social, humain et juridique, la moindre des choses que nous dépendons (sic) – parce que nous demandons des choses précises – c'est que
l'enquête, qui a été menée à Paris par le même cabinet Interstices et qui a
conduit au licenciement de trois salariés au service des Sports, fasse
pareillement l'objet d'une vérification par un autre cabinet indépendant et
agréé par le ministère du Travail.
Nous tenons d'ores et déjà à
dire que compte tenu de tous ces dysfonctionnements et dérives constatés au
cours de cette procédure, le syndicat Force Ouvrière tient à manifester sa
solidarité avec les salariés injustement sanctionnés dans cette affaire. Elle
les soutiendra devant les Prud'hommes et ne manquera pas d'exiger leur
réintégration lorsque la justice aura fait litière des accusations infondées et
déshonorantes dont ils ont fait l'objet. Deux autres points – plus rapidement –
que nous souhaitons évoquer, d'une part le projet de
développement d'un CDE unique. Ce projet et les modifications qu'il implique
dans l’organisation du temps de travail suscitent des inquiétudes légitimes
chez les salariés concernés. Ils ne sont pas fermés à ces évolutions, mais ils nous
ont fait encore très récemment part de leurs préoccupations face à
l'absence totale de négociations et, je cite, « face au mépris et à l'arrogance
de leur hiérarchie » qui, semble-t-il, oppose une fin de non recevoir à toutes leurs demandes.
Beaucoup sont préoccupés par le passage en force à la semaine de quatre jours,
avec des journées de travail qui seront plus donc longues, qui leur seraient
imposées et qui auraient des conséquences très négatives sur leur vie
quotidienne et notamment familiale. Cette modification autoritaire des
amplitudes horaires n'est pas acceptable et nous réaffirmons
qu'elle doit passer par une négociation qui prenne en compte l'intérêt bien
compris de chacun. Par ailleurs, toujours sur ce même dossier, nous attirons
votre attention sur la nécessité d'une étude de l'impact sur le plan médical de
ces modifications du temps et des conditions de travail. Cela concerne des
points très précis : visionner des programmes sur écran durant près de 9 heures
par jour (8 heures 45, pour être précis), ce n'est pas anodin alors que ce
temps de travail était précédemment de 6 heures 20, temps pour lequel la
pénibilité était déjà reconnue. Également la nouvelle technique qui est
demandée à ces salariés, de procéder à un visionnage en accéléré avec le son
qui l'accompagne, est un exercice qui n'est pas sans conséquences sur l'état
physique et mental lorsqu'on se livre à cet exercice de manière répétée et sur
des plages horaires importantes. Cela doit aussi faire l'objet d'une expertise
et d'une évaluation de la part de la Médecine du Travail, raison supplémentaire
pour laquelle nous réitérons notre demande de négociation sur le
projet de CDE unique. Enfin, dernier point, qui sera abordé et qui est à
l'ordre du jour également, c'est la sécurité sur les plateaux. Nous
voulons l'évoquer de manière liminaire parce que sur ce problème de la sécurité
sur les plateaux du Siège, vous nous avez fait parvenir de très
nombreux documents et nous vous en remercions, mais précisément,
cette quantité d'informations est parfois difficile à interpréter et ne permet
pas toujours d'y voir clair. Ce qui est clair en revanche, c'est qu'il y a un
déficit chronique de maintenance sur l'ensemble des plateaux et il y a une
urgence à y remédier. L'urgence aujourd'hui, c'est de savoir avec précision
quels travaux ont déjà été réalisés et surtout ceux qu'il reste à faire. Nous
espérons avoir des informations précises, concrètes et synthétiques
lors de cette réunion. »