ROM prévient
Emmanuel Macron : les 46,6 M€ de budget de l’ARCOM ne sont pas suffisants,
pas plus que les effectifs qu’il faudrait au moins doubler !
En dépit de la loi qui dispose « Le président de l'ARCOM est nommé par le président de
la République, après avis du Parlement selon la loi organique du 25 octobre
2021, modifiant la loi organique n° 2010-837 du 23 juillet 2010 », - étrange tout de même ! - le « self made president » de la
nouvelle autorité administrative qui verra le jour le 1er janvier prochain, veut
déjà faire payer l’État donc le contribuable.
Le très juppéiste Roch-Olivier Maistre qu’Emmanuel
Macron nommait au CSA en 2019 en replacement d’Olivier Schrameck, est allé s’en
plaindre au Film français.
La situation du Pays a beau être préoccupante, l’intéressé
n’en a cure. Il est bien décidé à réclamer plus de pépettes et plus de moyens. Les
Français vont devoir cracher au bassinet, n’en déplaise au Président de la
République.
1er extrait :
« Au
1er janvier, l’Arcom disposera de 355 collaborateurs après la fusion du CSA et
de l’Hadopi et d’un budget de 46,6 M€. Au-delà des quelques recrutements que nous pourrons effectuer en 2022,
compte tenu du plan de charge très lourd de l’institution, nous demanderons
certainement un renfort de nos ressources pour l’avenir. » assène crânement ROM qui mélange volontairement
des choix et des carottes pour tenter de justifier également, un possible
doublement des effectifs
« Nos
collègues anglais de l’Ofcom ont annoncé récemment qu’ils allaient s’impliquer
dans le champ de la régulation des plateformes en ligne et qu’ils envisageaient
à ce titre de se doter d’un service de 300 personnes, soit les effectifs
actuels du CSA pour remplir la totalité de ses missions » indique-t-il.
Consternant et
totalement fallacieux évidemment.
Il prend en exemple, l'Office of communications est l'autorité
régulatrice des télécommunications au Royaume-Uni qui bénéficie d'un statut comparable aux
autorités indépendantes françaises et dont les missions à l’origine sont déjà
pourtant celles de l'ARCEP et du futur ex-CSA, histoire d’exiger beaucoup plus
de collaborateurs…et de sortir du chapeau ce chiffres de 300 personnes supplémentaires auxquelles songeraient les Britanniques
pour la régulation des plateformes en ligne…« soit les effectifs actuels du CSA » claironne ROM
qui se contredit d’ailleurs quelques lignes plus loin « Après avoir
créé en février 2021 une direction des plateformes en ligne, nous
avons décidé de mettre en place une direction de la création qui aura notamment
comme mission la fixation et le contrôle des obligations en matière de
financement de la création ».
Autrement dit, au
début de l’année 2021 la direction que veut créer la BBC, existait déjà mais début
2022, elle exigerait des centaines d’effectifs en plus. Ben voyons !
Le tweeteur ernottien
en chef ne s’arrête pas là pour expliquer les recrutements à venir comme la nomination
de 2 nouveaux directeurs généraux sur l’air de nous allons être débordés
c’est à peine si nous pourrons faire face !
2ème extrait :
« L’Arcom aura
une nouvelle organisation, avec d’abord un collège élargi à neuf membres. Deux
nouveaux membres nous rejoignent, Laurence Pécaut-Rivolier, conseillère à la
Cour de cassation, et Denis Rapone, conseiller d’État. Je souligne que les neuf
membres du collège seront désignés par cinq autorités différentes, confortant ainsi
l’indépendance de l’institution. La direction générale sera aussi renforcée
avec deux directeurs adjoints. Après avoir créé en février 2021 une
direction des plateformes en ligne, nous avons décidé de mettre en place
une direction de la création qui aura notamment comme mission la fixation et le
contrôle des obligations en matière de financement de la création. Elle
assurera aussi la protection des droits, en particulier ceux des créateurs, avec
la lutte contre le piratage. À cet effet, elle déploiera de nouveaux outils
pour lutter contre les sites de streaming illégaux. C’est une nouvelle politique
publique que nous allons déployer, en lien étroit avec tous les ayants droit,
et dont nous présenterons la feuille de route au cours du premier trimestre
2022. »
Incroyable donc… une
nouvelle direction de la création va être mise en place qui déploiera de
nouveaux outils pour lutter contre les sites de streaming illégaux !
Parce que ce n’était
pas le cas jusque-là ?? Il
faut quand même oser !
Enfin, celui qui dicte
à Emmanuel Macron – s’ils est prolongé en 2022 – et à son gouvernement la façon dont ils devront se comporter, va
en faire des tonnes sur ce qu’il représente pour le Pays mais aussi sur l’omniprésence
et l’omniscience dont il devra faire preuve face à la tâche pharaonique, quasi
divine qui sera la sienne et représenterait, selon lui, une étape majeure
dans l’Histoire… Waouhhhhh
3ème extrait :
« L’Arcom,
c’est une étape majeure dans l’Histoire de la régulation qui va permettre au
régulateur d’épouser son temps en prenant mieux en compte la sphère numérique. »
s’enorgueillit ROM qui n’hésite pas à utiliser
un acronyme de son temps pour faire avaler des couleuvres (faisant
référence aux géants américains dont Ernotte nous rebat les oreilles depuis des
années malgré le partenariat qu’elle vient de signer avec Amazon) : « D’abord,
parce qu’il intègre dans son périmètre d’intervention de nouveaux acteurs comme
les Smad (*) internationaux, les réseaux sociaux, les moteurs
de recherche ou les plateformes de partage de vidéos. »
(*) Un SMAD est un service de médias audiovisuels à la
demande.
Et d’enchérir « C’est
aussi un nouveau champ de compétences avec le renforcement de la protection
des droits des créateurs grâce à la fusion du CSA avec Hadopi et la mise en
œuvre de nouveaux outils législatifs pour mieux lutter contre le piratage et en
particulier contre les sites de streaming illicites. Ce sont également de nouvelles
attributions pour lutter contre la manipulation de l’information et contre
les contenus haineux sur les réseaux sociaux avec, en 2022, l’adoption probable
du nouveau règlement européen dit DSA. En trois ans, ce sont au total pas moins
de sept textes législatifs qui sont venus étendre nos attributions. La
mission première de l’Arcom sera, conformément à la loi, de garantir la liberté
de communication. L’Autorité aura aussi une mission centrale au service de la
création avec, d’un côté, la fixation et le contrôle des obligations en matière
de financement de la production et, de l’autre, la protection des droits des créateurs
avec la promotion de l’offre légale et la lutte contre le piratage. Elle
poursuivra également sa mission de protection des publics. Et puisque nous
entrons dans une année électorale, l’Arcom sera bien sûr très attentive à la
préservation du pluralisme des courants de pensée et d’opinion dans les
médias. »
Là encore, parce que ce n’était pas le cas jusque-là ?? De qui se moque-t-il ?
En l’occurrence du Législateur… En trois ans, pas moins de sept textes législatifs
au total qui sont venus étendre nos attributions (donc celles du CSA
puisque l’Arcom n’existait pas !)
Quant à ses nouvelles
attributions pour lutter contre la manipulation de l’information et contre
les contenus haineux sur les réseaux sociaux, il faudra qu’il
explique en quoi, alors que depuis des lustres la presque totalité des décisions
prises ne sont que des rappels à l’ordre, il va procéder !?
Il
y avait déjà Jupiter, voilà maintenant Hercule. Pas sûr donc que l’affrontement
entre un Dieu et un demi-Dieu tourne à l’avantage de ce dernier !