Pendant le Covid-19 on a fait sans vous…on souhaite continuer !
Dernière tendance à la mode dans le secteur audiovisuel,
celle des employeurs qui sous couverts de mesures sanitaires particulièrement
de distanciations, on justement décidé de prendre des distances avec leurs
salariés.
Qu’il s’agisse des plus précaires pour lesquels France Télévisions
a inventé un « permanenthon » qui permet aux
salariés en CDI de donner au maximum 5 jours de leurs CET pour compenser
ceux pendant lesquels l’entreprise ne les a pas embauchés.
Comble du ridicule, il y a même des responsables locaux qui ont
tout compris à l’envers annoncent – sans rire – aux personnels permanents que,
cette année, ils ne pourront mettre que 5 jours dans leur CET perso…Du lourd !
Il n’est donc pas rare
que l’entreprise glisse à quelques-uns de leurs collaborateurs « Pendant
le Covid-19 on a fait sans vous…on souhaite continuer ! ».
Autrement dit, nous n’avons pas besoin de tant de monde
pour faire les émissions que nous faisions avant avec 5 ou 6 personnes lorsque
nous avons constaté que nous pouvions les faire avec 2 ou 3 pendant le confinement !
France Télés est champion en la matière…sous prétexte d’une
fin de confinement encore incertaine, l’entreprise à la manière France
Télécom en a déjà profité pour externaliser la quasi-totalité des émissions
qui ne l’étaient pas encore !
« On verra après le 15 juin » a claironné l’ex-Orange « mais le
plus probable est que nous ne reprenions pas avant septembre » a-t-elle
ajouté…justement quand elle sera partie !
Personne n’est plus dupe et la colère continue
de monter. Beaucoup de salariés en ont marre d’être pris pour des idiots, à l’instar
des collaborateurs de France 3 qui voient après « que tous les magazines
historiques de France 3 National (Pièces à conviction, Thalassa, Faut pas rêver…)
aient déjà été petit à petit vidés de leur substance, enterrés ou confiés à des
sociétés privées, le magazine européen qui était jusqu’alors le seul survivant
de cette hécatombe externalisé à son tour » comme le dénonce aujourd’hui le bureau de la SDJ France 3
National.
Extrait
« Nous les Européens » :Le prix du
mépris
C’est une pratique qui en dit long sur l’estime que porte notre direction
aux journalistes de notre rédaction : l’externalisation.
Alors que tous les magazines historiques de France 3 National (Pièces à
conviction, Thalassa, Faut pas rêver…) ont déjà été petit à petit vidés de leur
substance,
Pour combien de temps encore peut-on se demander à présent car ces dernières
semaines ce n’est pas un, ni deux, ni trois mais bien quatre numéros qui ont
été déjà réalisés par des boîtes de prod privées !
Le management du placard
Alors que nous venons d’alerter la direction sur le sous-emploi chronique
de nombreux journalistes ex-France 3 (mais pas que) laissés de côté au mépris
de leurs compétences, pourtant maintes fois éprouvées sur le terrain, cette
situation paraît ubuesque.
Le management du placard fonctionne à plein dans les services et dans le
même temps toutes les demandes de détachement pour aider le dernier magazine de
France 3 à fonctionner se voient refusées.
Quelle est la logique de ce harcèlement par l’ennui, par l’absence
organisée de sens et de perspectives pour des femmes et des hommes pourtant
expérimentés ?
N’y a-t-il donc aucun journaliste parmi toute cette rédaction fusionnée qui
puisse être utile pour faire des reportages sur l’Europe ?
Comment expliquer que l’on doive aller chercher et payer ailleurs des
compétences alors que tant d’entre nous se sentent déqualifiés au
quotidien ?
Le sens de notre travail ne serait-il désormais que de remplir les cases
des plannings de nos chefs de service respectifs ?
Que penser d’un rédacteur en chef, débarqué de France 2, isolé de la
rédaction, et qui préfère faire jouer ses réseaux dans le privé plutôt que de
rencontrer les journalistes de France 3 qui travaillent alternativement pour ce
magazine depuis 2006 ?
La chaîne de la proximité… du bureau
Combien de reportages vont-ils être encore achetés à l’extérieur alors que
nos reporters voient déjà, avec l’omniprésence des bureaux étrangers, leurs
horizons se réduire chaque jour, plus près du périphérique ?
Alors que les magazines de France 2 ne sont vraisemblablement pas
accessibles aux reporters ex-France 3 pourquoi priver ceux-ci de leur seule et
unique possibilité de réaliser des formats longs à l’étranger ?
Combien cela coûte-t-il au final, quel est le prix de tout ce mépris ?
A toutes ces questions nos managers doivent des réponses.
« Nous les Européens » est le seul magazine de France 3 National.
Nous ne pouvons pas accepter de le voir confier à des sociétés privées alors
que l’Europe fait partie du cahier des charges de notre antenne et est au cœur
de notre mission de service public. »