Combien de parlementaires seront complices pour « noyer le poisson » (*dixit) avec la holding-fusion Ernotte/Dati ?
«Noyer le poisson », c’est bien la formule qu’a utilisée l’Orange 200 top managers de France Télévisions en étrillant au passage - quelle mouche l’avait piquée ? - le patron de Canal+ Maxime Saada.
(*) « En fait, quand on est une entité dans un groupe, même une filiale dans un groupe, en fait on peut toujours noyer le poisson entre les différentes activités; enfin le groupe prend en charge.
Quand vous êtes une entreprise cotée [en bourse donc privée, vous devez vous défendre par vous-même, c’est le niveau de détail dans lequel Maxime Saada va devoir entrer pour justifier… » a expliqué Ernotte devant un auditoire totalement halluciné par de tels propos.
Alors que l’entreprise publique France Télévisions SA n’a jamais réellement été à l’équilibre, sauf à mettre en avant les comptes du groupe pour tenter de faire gober le contraire avec une propagande sans relâche - Aucune des structures et filiales qui composent le groupe ne seraient venues à la rescousse en cas de faillite…c’est tellement vrai que l’État a dû recapitaliser l’entreprise en juin 2023, avec quelques 32 millions d’euros - c’est bien ce que prône l’intéressée avec le concept de holding-fusion repris par Rachida Dati pour masquer l’énorme déficit des comptes de FTV.
Autrement dit, ce sont les personnels de Radio France qui n’est pas dans une telle situation car Sibyle Veil a su tenir ses comptes et l’INA plus fragile qu’on aurait tout aussi bien pu associer à la Bibliothèque de France au regard de son activité d’archivage et de mémoire de la télé, qui vont trinquer avec cette usine à gaz rachido-delphinienne et constituer la « chair à canon » des sacrifices à venir sur l’air bidon d’une BBC à la française.
Certaines sources avancent le chiffre de 200 millions d’euros d’économies à réaliser pour l’Audiovisuel public en 2026 - c’est dire la casse sociale prônée par Ernotte qui a déjà commencé par dénoncer l’accord d’entreprise ! - qui correspondent peu ou prou, à un effort massif, équivalent à 5 % de ses financements publics.
Ce chiffrage se décompose globalement en trois :
- une baisse drastique des dotations publiques en faveur de l'audiovisuel public (France TV, Radio France, France Médias Monde, l'INA, etc.) estimée à quelques 70M€,
- un engagement de l’ex-Orange - un plus qui viendra probablement grossir la liste de ces belles paroles, jamais suivies d’effets ! - celui de réduire de 5 % l’enveloppe destiné aux producteurs extérieurs…(la quasi-totalité des contrats avec Mediawan, Brut et Banijay souscrits avant son troisième parachute qui fait d’ailleurs l’objet d’une demande d’annulation avec la plainte déposée en justice par la CGC Audiovisuel, ne seraient pas concernés !)
- enfin, concernant Radio France, la décision d'arrêter la diffusion en FM du Mouv’ qui va devenir une station purement numérique.
La déprogrammation de « Questions pour un champion » contre laquelle Samuel Etienne appelle du reste à la mobilisation pour l’empêcher, n’est qu’une conséquence de ces enveloppes faramineuses filées au triumvirat précité qui ont conduit France Télés vers les bas fonds dont Radio France et l’INA devraient avec une telle manip, être jugées co-responsables.
Dans ce contexte où les Français vont continuer à cracher au bassinet, le rapport rendu mi-juin par Laurence Bloch mandatée par Dati qui pensait probablement en remettre une couche, alors que l’ex-patronne de France Inter plaide pour une stabilité des ressources de l'audiovisuel public, fait tâche…Il ne serait d’ailleurs plus question dans l’esprit de la toujours ministre de la Culture et candidate dissidente putative dans la législative partielle de la deuxième circonscription de Paris avant de briguer la mairie, de ne plus en faire état auprès des parlementaires !