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dimanche 3 août 2025

Procès du Canard enchaîné : des casse-croûte et des verre de vin pour 5600 € nets par mois avec un statut du journaliste en prime !

Procès du Canard enchaîné : des casse-croûte et des verre de vin pour 5600 € nets par mois avec un statut du journaliste en prime ! 



L'article paru dans Libération le 10 juillet 2025 intitulé « La mauvaise défense d’un dirigeant du Canard enchaîné, à la barre », en dit long sur la façon dont les prévenus perdaient pied tour à tour.

Le procès qui impliquait deux anciens dirigeants du Canard enchaîné, Michel Gaillard et Nicolas Brimo, ainsi que le dessinateur André Escaro et sa compagne Édith Vandendaele, en fut la parfaite illustration. 

C’est Maitre Pierre-Olivier Lambert, avocat spécialisé en droit de la presse notamment qui a défendu Christophe Nobili, journaliste au Canard enchaîné, lors du procès qui s’est tenu du 8 au 11 juillet 2025 devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.

Le même qui avait fait définitivement condamner Patrick de Carolis dans le volet audiovisuel de l’affaire, dite Bygmalion/France Télévisions et qui dépose plainte pour la CCC Audiovisuel auprès du procureur de Paris afin de faire annuler l’invraisemblable troisième parachutage de Delphine Ernotte à France Télés.

Ce procès opposait Nobili à plusieurs parties, dont des figures politiques et des proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy, dans une affaire liée à des accusations de diffamation. Maitre Lambert a plaidé en faveur de la liberté de la presse et de la bonne foi journalistique de Christophe Nobili, s’appuyant sur des éléments factuels publiés dans les articles incriminés. 

Il y était évidemment question de la procédure pour abus de biens sociaux, recel de ce délit et autres chefs d’accusation liés à un présumé emploi fictif d’Édith Vandendaele, rémunérée par le Canard enchaîné comme journaliste de 1996 à 2022 sans, selon les accusations, avoir réellement travaillé pour le journal. 

Cette affaire, révélée alors par le journaliste avait créé des tensions importantes au sein de la rédaction.

Selon des comptes rendus d’audience, la défense des dirigeants, notamment celle de Michel Gaillard et Nicolas Brimo, reposait sur l’affirmation qu’Édith Vandendaele contribuait réellement au travail de son mari, André Escaro, en tant que « souffleuse d’idées » pour ses « cabochons » (petits dessins humoristiques). Gaillard a soutenu qu’elle lisait la presse, écoutait la radio et fournissait des idées pour les dessins, envoyés ensuite à la rédaction. Cependant, cette défense a été critiquée, notamment parce que personne à la rédaction n’avait vu Vandendaele travailler, et son rôle restait flou. André Escaro lui-même a décrit sa contribution comme « morale » (par exemple, lui apporter un verre de vin ou un casse-croûte), ce qui a affaibli la crédibilité de l’argument selon lequel elle méritait un salaire de journaliste, atteignant jusqu’à 5 600 euros net par mois.

Le défense d’un des dirigeants de l’hebdomadaire satirique a, du reste, été jugée peu convaincante ou maladroite. Par exemple, Nicolas Brimo s’est emporté à la barre lorsque des questions précises sur la nature du travail de Vandendaele ont été posées, déclarant qu’il était « révoltant, humiliant et injuste » d’être accusé. Cette réaction, ainsi que des justifications comme le fait que le journal payait bien ses employés (y compris des coursiers à 6 000 euros par mois), ont pu être perçues comme des arguments faibles ou hors sujet face aux preuves d’un possible emploi fictif.

Le parquet a d’ailleurs requis un an de prison avec sursis et de lourdes amendes (100 000 euros pour Gaillard et Brimo) contre les quatre prévenus, soulignant une « fraude durable, organisée et assumée » qui portait atteinte à l’éthique du journal, connu pour son rôle de contre-pouvoir. L’absence de Vandendaele et Escaro à l’audience, justifiée par l’état de santé d’Escaro, a également pu compliquer la défense, laissant Gaillard et Brimo seuls pour répondre aux accusations.