Rachida Dati invitée de « C
à vous » dézingue Ernotte en direct : « Les coopérations. France
3/ France Bleu, ça ne marche pas ».
Celles et ceux qui ont regardé
une des chaines de France Télés dont le numéro s’affiche encore à l’écran pour
quelques jours avant que l’ex-Orange qui a décidé de leur suppression passe à l’acte, n’ont pas dû en revenir.
Ils n’ont rien compris aux propos
qu’a tenus à l’antenne de France 5 celle qui se vante de bien connaitre Tom
Cruise ou encore Kevin Costner et pour cause.
Interrogée par Anne Elisabeth Lemoine sur le projet ernottien de holding - “Vous portez
aussi le projet de créer une holding qui chapeauterait les sociétés
d'audiovisuel public comme France Télévision et Radio France“ - l’intéressée
a vrillée dans ses tentatives d’explication, prônant le retour au transistor,
dénonçant les problèmes de
désinformation et menaçant l'audiovisuel public de disparition «Si on n'a plus d'audiovisuel public, qui va écouter ?
Comment allez-vous accéder dans les territoires ? »
D’une incroyable
vacuité et particulièrement hors-sol, cette intervention affirmant
que « Sur la proximité et les
territoires, la radio et la télé ne marchent pas », tout
en mettant en avant dans la phrase suivante, les modèles européens qui eux “ont rassemblé la radio et la télé justement pour en
faire un groupe solide, fort vis-à-vis justement cette concurrence des
plateformes [et l’échec de Salto qui a englouti près de 90M€ d’argent
public après seulement 2,5 ans d’existence, c'est quoi ? ndlr], les nouvelles
technologies avec en filigrane les problèmes de désinformation“, laisse
pantois !
Coupes budgétaires dans la culture, loi narcotrafic, procès Depardieu…Rachida Dati s’exprime
Quel rapport ? Puis surtout,
quelle versatilité dans ces propos avec des dérapages incontrôlés à 360°.
Voilà comment elle tente de promouvoir
le projet de holding avec des affirmations jamais étayées par quoi que ce
soit, en taclant au passage Ernotte et par ricochet Sibyle Veil pour le
lancement d’ICI qui est une catastrophe : « Ça ne marche pas les coopérations France 3 /France
Bleu »
« Ça
fait 10 ans que tout le monde en parle. Tous les rapports parlementaires disent la même chose. Quelle
que soit la couleur politique.
Alors
aujourd'hui, on en fait un enjeu politicien. Moi, j'en fais un enjeu d'intérêt public.
Si on n'a plus d'audiovisuel public, qui va écouter ? Comment allez-vous accéder dans les territoires ? [Qui parle de la disparition de l’Audiovisuel public, sinon l’interviewée ?
ndlr]
Quand je
fais le plan culture et ruralité, vous avez des territoires qui n'ont accès à
rien. Le seul accès à la culture, c'est sans doute la radio ou la télévision.
Eh bien, préservons-la justement rassemblant ses forces, en lui donnant une
stratégie plus forte, en regroupant ses moyens et ses forces.” [Comme si, l’Audiovisuel public était en danger de mort !! En quoi
la réunion de la télé et de la radio, la préserverait ? ndlr]
C’est déjà assez surréaliste mais ça
ne s’arrête pas là.
« Sur
les Rédactions d'information ? C’est pareil. On a des forces dispersées dans un
environnement totalement concurrentiel » assène
Rachida Dati, ajoutant « À terme, il
sera affaibli pour ne pas dire disparaître.»
«Vous voyez, en Europe,
pratiquement tous les pays européens ont rassemblé leurs forces. J'étais avec
mon homologue espagnol qui n'est pas de ma famille politique. Eux, ils ont
rassemblé la radio et la télé justement pour en faire un groupe solide, fort
vis-à-vis justement cette concurrence. » [A part répéter en boucle, il faut, il faut, il faut…encore
une fois, pourquoi ce qui serait rassemblé marcherait mieux ? ndlr] affirme-t-elle encore.
Avant de dire et redire
à l’envi « Il faut évidemment un
audiovisuel fort, rassemblé, efficace. C'est-à-dire : informer, le
numérique, la proximité. Voilà ce que je souhaite avec cette réforme de la
gouvernance. » [A part répéter en
boucle, il faut, il faut, il faut…encore une fois, pourquoi ce qui serait
rassemblé marcherait mieux ? ndlr]
La conclusion assez radicale, devrait
surement convaincre le PS et la Gauche sur la nécessité de voter le holding
sans parler d’économies, bien entendu !
« Est-ce
qu'une seule fois j'ai prononcé le mot d'économies ? Pour moi, cette réforme c'est
une vision. Et je veux dire, avant même d'être ministre de la Culture, que j'ai
donné une mission à Laurence Bloch, une directrice de France Inter que beaucoup
connaissent sur ce plateau pour parler des sujets qu'on entend…Moi, j'ai un
attachement pour l'audiovisuel public. Je vais vous le dire, moi j'ai ma
Madeleine de Proust, c'est les postes transistors.
D'abord sur les
chantiers où mon père était maçon. Ils avaient tous des transistors sur les
chantiers. Moi, je travaillais la nuit, j'écoutais la radio. Et j'ai
toujours été très intéressée par cet audiovisuel public qui apportait de la
culture, de l'information, de l'animation, de la chanson. Et donc,
aujourd'hui, dans ce contexte, c’est une question pour moi. »
Voilà qui clôt donc toute
discussion et donne plus de corps, à l’indispensable holding/fusion.