Au Sénat dernièrement, outre le fait que
Pflimlin qui confond beaucoup de choses en ce moment, ait demandé aux sénateurs
qui l’auditionnaient, de : "faire évoluer pour le groupe France
Télévisions son écosystème et ses missions traduites sous forme
d’engagements et de Cahier des charges.", il a déclaré « …passer à une autre étape conforme à
celle déjà indiquée lors de ses auditions en 2010 [ah ! bon…] qui
s’inspire de l’ARD allemande visant à
constituer des pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et
culturels… »
Qu’est-ce
que c’est que cette histoire de pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et
culturels… que l’ARD
allemande aurait constitués ????? Où est-il allé pêcher cela, le bonhomme ?
Nous avons
eu beau chercher l’existence de ses
fameux pôles régionaux d'excellence audiovisuels, numériques et culturels eu
sein de l’ARD allemande, nous n’en avons pas trouvé trace !
Nous nous sommes demandé qu’est-ce qui avait bien pu
piquer Pflimlin avec cette référence
au soi-disant modèle allemand ?! et là, ça a fait tilt…la campagne présidentielle !
On ne
compte plus dernièrement les références
faites à l'Allemagne par Nicolas Sarkozy, lors de nombreuses interviews télévisées (une des
premières, le dimanche 29 janvier) où le
président de la République sortant soutenu ouvertement par Angela Merkel,
s'est appuyé à maintes reprises sur les
vertus du modèle allemand.
Voilà donc l’explication. Rémy Pflimlin/Nicolas Sarkozy même combat pour promouvoir le modèle
allemand…et si c’était Pflimlin qui, en tant qu’Alsacien donc parfait
connaisseur du modèle germanique, l’avait soufflé au Chef de l’Etat !
Décidément entre ces deux-là, il ne peut pas y avoir une feuille de papier pour Eckenstein (cigarette fumée en
Allemagne dans les années 40/50) !
Quel farceur ce Pflimlin…Venir parler du
modèle
allemand et de l’existence de pôles régionaux d'excellence audiovisuels,
numériques et culturels eu sein de sa télé publique l’ARD, sans en trouver trace…c’est un peu
comme venir parler d’écosystème pour justifier
l’évolution d’un système économique !!!!
C’est sûrement sur la même lancée qu’il a pris sans attendre l’élection le
6 mai, du prochain président de la République française qui pourrait avoir des
idées sur une réforme à venir de l’audiovisuel, que Pflimlin a déclaré en début
de semaine aux 2 quotidiens « Le
Monde » et « Le Figaro » qu’ "Après la rentrée, il allait transformer France
3 (passée derrière M6
sous les 10% d’audience en hebdo selon Médiamétrie pour mars/avril
2012) et proposer un projet qui
permettra d’installer plus fortement encore la chaîne dans la proximité"…probablement vu comme
pour le modèle allemand avec son « actionnaire » l’Etat et Nicolas
Sarkozy qui l’a nommé à l’été 2010 !
Et ce n’est
pas tout, toujours sans attendre de connaître les contours du prochain processus législatif dans le
secteur dont il faudra, au moins annoncer
en urgence, la mise en chantier (pour éviter que certains pratiquent la
politique de la terre brulée), il se lance dans les annonce pharaoniques avec
son projet du « Grand Paris », la transformation des stations
régionales de France 3 en chaînes de plein exercice donc, pour finir sur un
projet de Chaîne Jeunesse en TNT nationale supplémentaire qualifiée de « pas chère » !!!!
Mais
tout cela coûte énormément !!!! C’est
au moins 100 M€ supplémentaires qu’il va falloir débourser, cela sans parler du
déficit d’exploitation plus que prévisible! Comment Pflimlin compte-t-il
faire ? Imagine-t-il pour assouvir ses désirs, un plan social massif avec une réduction de 5% des effectifs comme l’a
déjà annoncé Patrice Papet le DGA/DRH de France Télé ? Croit-il encore à une «
largesse financière supplémentaire » du pouvoir…de l’Etat donc des
contribuables ? Comment compte-t-il financer ces 100 M€ minimum supplémentaires
dans l’état actuel des comptes ?
Il n’a sûrement plus en mémoire, les écrits de Martine Martinel députée rapporteur de la Commission
des affaires culturelles de l’éducation sur le projet de loi de finances pour
2012 (dans
l’avis motivé qu’elle a rendu sous la référence n° 3806), suite à
l’audition de Pflimlin ès qualité, à l’Assemblée Nationale, courant octobre
2011.
Elle déplore
en tant qu’élu de la Nation mais également comme rapporteure le nouveau COM 2012-2015 signé entre
Pflimlin et l’Etat est bâti sur une trajectoire financière
insincère et hypocrite.
Elle ajoute « Il convient d’abord de
souligner que les documents fournis à l’appui du COM sont difficilement exploitables
voire inexploitables en raison de l’absence de chiffrage précis et détaillé du
plan d’affaires (ce dernier,
qui explicite 5 années de financement
d’un groupe financé à hauteur de plus de 2,5 milliards par des deniers publics,
tient en un maigre tableau) mais aussi de l’imprécision des différents
indicateurs. »
Pour enfoncer le clou, dans un chapitre intitulé « Un mode de financement menacé et qui ne garantit
pas au groupe [France
Télé] la visibilité nécessaire »,
Martine Martinel tient
de surcroît à souligner que « Le
financement de la suppression de la publicité après 20 heures représente une
bombe à retardement pour les finances publiques…puisque la perte de
recettes engendrée par la suppression de la publicité après 20 heures est
compensée par une dotation budgétaire, qui devait être financée par la création
de deux taxes, toutes deux remises en cause dans leur principe et leur
montant. »
La Commission européenne a ouvert, le 28 janvier 2010, une procédure d’infraction contre la France au sujet de cette taxe, qu’elle juge incompatible avec ledroit communautaire, confirmant ainsi le risque signalé au Gouvernement au moment de l’examen du projet de loi. La Commission a adressé le 30 septembre 2010 aux autorités françaises un avis motivé demandant l’abrogation de la taxe, auquel la France a répondu le 29 novembre 2010.
Comment
l’État français en la personne de Nicolas Sarkozy a-t-il réagi ? Refus net de supprimer cette taxe, le 14 mars
2011…la
Commission a donc saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui
poursuit l’instruction sur la base du manquement d’État. Dans ce cadre et si la
CJUE confirme l’analyse de la Commission
vers la fin de cette année, l’État
devra rembourser aux opérateurs l’ensemble des sommes prélevées… Pour mémoire,
les recettes encaissées en 2009 s’élèvent à 186 millions d’euros, le montant
des encaissements pour 2010 s’élève à 255 millions d’euros. La prévision de
recettes pour 2011 et 2012 est de plus de 250 millions d’euros.
Rappelons enfin que, s’agissant de la
compensation versée à France Télévisions, le Gouvernement s’était engagé à
garantir son montant au niveau prévu par le nouveau plan d’affaires. Or, cette dernière a fait chaque année
l’objet d’une réduction au profit du budget de l’État au motif que le groupe
dégageait des « surperformances publicitaires ». Cette année encore, la
réfaction sera de 28 millions d’euros.
Martine Martinel écrit quasiment en conclusion sur ce sujet « Dans le contexte budgétaire que connaît notre pays et au
regard de l’impact de la mesure, il est important d’avoir à l’esprit que la
suppression de la publicité est donc en partie financée par l’accroissement du
déficit et le creusement de la dette. Elle fait en outre peser un risque très
important sur les finances de l’État dans l’hypothèse où ce dernier serait
contraint de rembourser les montants de taxe perçus sur les opérateurs de
communications électroniques. »
Voilà donc l’épée de Damoclès qui pèse
principalement au-dessus de France Télévisions dont, redisons-le, la trajectoire financière qualifiée
par la rapporteure d'« insincère et hypocrite » n’est à l’évidence
pas crédible…dans
le cadre d’un périmètre qui n’a cessé d’enfler depuis juillet 2010 et au regard
d’une "nouvelle organisation" [désorganisation totale est plus adéquat] de l’entreprise pourtant souhaitée et soutenue depuis
Carolis et maintenant Pflimlin par l'alliance cgt & fo dans chaque instance,
à commencer par le CCE.