Elle avait des bottes, elle avait des bottes, elle l'a raconté aux sénateurs Ernotte !
C’est une nouvelle pantalonnade
à laquelle les parlementaires qui entendaient hier, mercredi 7 décembre 2022 à 16h30, l’ex-Orange, Sibyle
Veil, Marie-Christine Saragosse et Laurent Vallet via la commission de la culture, de l'éducation et de la
communication du Sénat sur les avenants aux divers COM prorogés d’une
année.
« Les
précédents COM adoptés pour la
période 2019-2022 nous sont apparus décevants, il en est de même évidemment
pour les avenants qui les ont simplement prorogés d’une année » lance
d’entrée de jeu le président de la Commission Laurent Lafon.
Chacun imagine la tête de l’infirmière
TV qui d’entrée de jeu, a renvoyé les sénateurs dans leurs cordes leur expliquant
qu’ils n’avaient rien compris car « l’avenant qui vient de s’écouler
a porté en lui un plan de transformation très ambitieux et respecté qui va se
poursuivre en 2023 »...et toc ! La formule est creuse et mensongère mais ça meuble !
L’intéressée a tout de suite embrayé
sur « la puissance numérique de France Télés » au
lieu de parler de télévision et de plastronner « tout d’abord les
audiences numériques de France Télés (qu’elle tente de mettre
en parallèle avec les audiences linéaires environ 30% de part de marché
pondérés d’une moyenne d’âge de 61 ans et une couverture à hauteur de 91 % de
la population) – on parle souvent des audiences linéaires et de l’âge des téléspectateurs
– mais là, je voudrai parler du déploiement de France Télés sur le numérique » …Du bidon ça aussi et des bobards en veux-tu, en voilà !
« La dame de chez Suez »
a continué sur les « plateformes propriétaires » (nouveau
vocable qu’elle utilise à dessein) Toujours rien sur la télévision !
Elle se vante ainsi de la plateforme France
info « qui est une offre commune,
à nous tous » croit-elle intelligent d’ajouter. Pléonasme car
si elle est commune, elle est forcément à nous tous !
A la file indienne, elle a
ensuite égrainé les exploits totalement farfelus dont elle parade : franceinfo
qui serait selon elle « le premier site d’info en France avec une
couverture de 37% des français qui s’y rendent chaque mois avec une moyenne d’âge
de 45 ans »… Encore des mots, toujours des mots mais toujours rien
sur la télé !
Vient ensuite France.tv,
la plateforme de contenus qui (toujours selon elle) serait « la
1ère plateforme vidéo de France passée 1ère en juillet
et en août, devant TF1, devant M6 et qui progresse(rait) énormément
de 30% en 1 an avec des audiences qui ont(auraient) doublé
en 4 ans avec 27 millions de visiteurs uniques/mois quand franceinfo compte 22
millions de visiteurs uniques/mois. C’est à dire qu’elle a un taux de
couverture de plus de 40%. Entre nous c’est plus que NETFLIX » …Au secours, comment les
sénateurs peuvent-ils tenir le coup face à de telles inepties où il n’est
toujours pas question de télé !
L’ex-Orange chante ensuite son
emprise sur les réseaux – toujours pas de télé à l’horizon ! – « Là
c’est plus dur à compter mais néanmoins on a 11 millions d’abonnements dont
3,7 millions sur "Francetv.Slash" et 5 millions sur France info. » Problème ça n’a jamais fait 11 millions mais 8,7. Foutaises encore !
L’ex-Orange déclarera enfin que
« L’objectif est de doubler la couverture du numérique ! »…Consternant.
Les quelques clichés qu’elle va
ensuite rapidement empiler sont pour pavoiser avec Culturebox qui « serait
la plus grande salle de spectacle de France avec 8 millions de Français qui
seraient au contact d’une pièce de théâtre, d’un concert ou d’un opéra » alors
que « Cet OVNI audiovisuel qui joue(rait) un rôle
universel en matière d’accès à la culture » - c’est elle qui le dit – n’est
absolument pas mesuré en audience ! Quel
pathétique enfumage.
Du vent tout ça ! Deux mots ensuite sur les soi-disant investissements,
notamment en matière de « création audiovisuel et
cinématographique » dont « l’enveloppe aurait été portée à 500 millions
d’euros donc fortement augmentée » et ce, alors même que son ex
dircab déclarait il y a quelques jours sur Radio France après la question de Céline Baÿt-Darcourt "Delphine Ernotte a annoncé récemment des économies sur les programmes de France Télévisions. Des économies vous en faites depuis 2018. Quel type de programmes va en pâtir ?" : "Le budget des programmes, en cinq ans, il a baissé de 150 millions d’euros donc c’est sûr que l’année 2023, entre les difficultés de financement, l’inflation: c’est un budget - elle a été très claire là-dessus - qui va être contraint. C’est une forme de sobriété aussi on pourrait dire mais ça fait 10 ans, en effet, que France Télévisions est engagé dans un plan d’économies assez dur, drastique. Nos effectifs ont été réduits de 1500 au cours des 10 dernières années."
« Je ne reviendrai pas sur
l’Outremer » a cru bon d’ajouter l’auditionnée
qui n’en avait pas parlé et balance malgré ses propos « Notre place sur les territoires
à France Télés qui est notre marque de fabrique de FTV et Radio France
: c’est quand même 50% des effectifs hors Paris quand on compte les régions et
les 9 territoires et départements ultramarins »…Mais elle n’en
parlera pas ! Une honte…
Pour conclure et après d’être
félicité des synergies avec Sybile, son projet totalement en trompe l’œil Tempo
« lancé et incarné depuis les 24 antennes régionales » dont
les salariés de France Télés apprendront à cette occasion qu’ils vont devoir travailler
avec ceux de Radio France pour « ICI Midi et ICI Soir visant à ’’déparisianniser
l’offre commune et lui donner plus de force sur le numérique ainsi déplacer le
centre et a focale sur les territoires ».
Enfin la dame de l’UER qui passe
son temps à Genève –que chacun se rassure toutefois, alors que les personnels se
gèlent dans les bureaux avec 15° maxi, la salle à manger de la présidence est à
22° et l’eau chaude dans les toilettes – a donné des leçons sur les 3 scénarii
possibles (vu son expérience européenne dont elle s’enfle
à la moindre phrase) de financements et d’avenir pour la télé publique.
Pour France Télés, il n’a quasiment
pas été question de télé mais de Numérique à tout crin avec des passes successives de l’une à l’autre concernant les
trois femmes…A part Laurent Vallet pour l’INA qui se démarquait, l’exercice n’a
dû en botter beaucoup !
A part
peut-être la question qui fâche posée par la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp élue des
Alpes Maritimes à l’ex-Orange sur la station France
3-Côte d’Azur et sa
salade niçoise après les
inondations de 2015 !
L’ex-Orange se plaint en direct « J’y suis, moi, allée personnellement à
chaque fois j’ai mis les bottes… Moi j’ai eu peur. Je l’ai vu avec mes bottes et en plus on sait
tous, entre nous avec le réchauffement climatique, les tornades, les
inondations, ça ne va s’arranger. Je trouve que c’est pas raisonnable de
rester dans une zone inondable. Je vous le dis franchement en tant moi, moi
responsable de la santé, de la sécurité des salariés ! »
Le blog CGC Média vous propose
de découvrir l’incroyable échange entre celle qui prétend s’occuper des
salariés de leur santé mais aussi du climat et qui botte en touche après la
question de la parlementaire.
Alexandra Borchio-Fontimp : « Je suis
élue des Alpes-Maritimes ancienne journaliste. Je souhaite vous interroger sur
un sujet local mais qui préoccupe non seulement vos salariés mais aussi les
élus du département. Il s’agit du projet de déménagement des locaux de France
3, Côte d’Azur d’Antibes à Nice qui cristallise un certain nombre de tensions
qu’il s’agisse du personnel, de ses représentants mais aussi des maires et des
élus de mon département et ceux du Var.
Un projet contesté pour trois raisons
majeures : Un motif de sécurité, l’utilisation des d’argent public et l’équité
territoriale de service public.
Je vais m’expliquer. A la suite des
intempéries exceptionnelles en 2015, la cave de la station France 3-Côte d’Azur
a été inondée. Des travaux de sécurisation du site ont été réalisés, ce qui a permis
d’écarter définitivement toute inondation des sous-sols. Le bâtiment a même été
désigné par la DDTM comme « site refuge en cas de nouvelles inondations ». Ensuite,
dans vos déclarations, vous indiquez l’absolue nécessité de réaliser des
restrictions budgétaires pour France Télévisions à hauteur de 40 à 50 millions
d’euros. Or ce projet de déménagement va coûter près de 20 millions d’euros.
On peut donc légitimement se demander
dans cette période essentielle d’économies d’argent public. Pourquoi engager
des dépenses alors que France Télévisions à Antibes est propriétaire. Les
salariés, je crois réclament des moyens pour les programmes pas de nouveaux
locaux et puis enfin l’emplacement actuel permet aux journalistes de garantir
une équité territoriale essentielle à mon sens entre le Var et les
Alpes-Maritimes. En conclusion et pour faire suite aux courriers d’ailleurs de
mes collègues qui vous ont été adressés, aux motions qui ont été adoptées pour
éviter un tel projet. Je souhaite simplement connaître votre position, en
espérant qu’elle a évolué depuis aux dernières annonces. »
Ernotte :
« Ah Antibes, j’ai bien conscience que c’est un
vrai problème. Ceci étant dit, il y a eu deux inondations à Antibes. J’y suis,
moi, allée personnellement à chaque fois j’ai mis les bottes et
honnêtement je me suis fait peur parce que c’est une zone inondable et parce
que, vous avez raison de dire qu’il y avait des équipements techniques. Il y a
des gens qui n’ont pas évacué alors qu’on leur demandait d’évacuer parce que
les gens chez nous, ils sont tellement investis de leur mission d’information
qu’ils restent jusqu’au bout. Moi j’ai eu peur. Je trouve que c’est
pas raisonnable de rester dans une zone inondable. Je vous dis franchement
en tant moi, moi responsable de la santé, de la sécurité des salariés, et ben je
ne suis pas tranquille donc je préfère qu’on se relocalise. C’est tous les
débats donc on n’est pas fermé à réfléchir mais on ne va pas changer
complètement nos plans. Ça c’est sûr, moi je m’y oppose et moi je l’ai vu, je
l’ai vu avec mes bottes et en plus on sait tous ce que entre nous
avec le réchauffement climatique, les tornades, les inondations elles vont
pas s’arrêter, donc je pense qu’il faut être raisonnable. »