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mercredi 4 mai 2022

« La souffrance au travail » à géométrie variable au Pôle Outre-mer de France Télévisions.

« La souffrance au travail » à géométrie variable au Pôle Outre-mer de France Télévisions.

L’an dernier, quatre des collaborateurs littéraires du service d'autopromotion de l’établissement de Malakoff étaient requalifiés par le conseil des Prud’hommes de Paris au vu de leur longue collaboration et de la précarité dans laquelle France Télés les avait maintenus de très nombreuses années.

Leur intégration était ordonnée par la juridiction sur leur poste et dans leur fonction évidemment mais c’était sans compter sur la volonté de la direction, à l’évidence, de leur en faire baver des ronds de chapeaux ! Il fallait faire payer à ces salariés l’outrecuidance dont ils avaient fait montre en saisissant le Conseil et en gagnant de surcroit ! La Directrice éditoriale France Télévisions Pôle Outre-mer Établissement de Malakoff allait s’en charger. Mettant en avant « la souffrance au travail des réalisateurs » du même service d'autopromotion, il devenait donc urgent de la décaler sur ces quatre-là !

Quant à la souffrance qu’ils peuvent ressentir, eux, en raison de la façon dont ils sont traités comme s’ils étaient responsables de quelque chose, qui s’en soucie ? Les quatre collaborateurs littéraires du service d'autopromotion face à une telle situation ont décidé d’adresser une lettre au CSE pour faire comprendre ce qu’ils subissent depuis plusieurs mois, notamment les humiliations dont ils sont de fait, les victimes.

Le blog CGC Média qui a pris connaissance de ce courrier tellement juste, vous propose de le découvrir : 

« Les quatre collaborateurs littéraires du service d'autopromotion ont été informés le 29 mars par un e-mail de Véronique Polomat d’un bouleversement du fonctionnement du service, touchant notamment à la collaboration entre rédacteurs et réalisateurs de bandes annonces. 

Les collaborateurs littéraires ont découvert avec stupéfaction que leur fonction se limitait désormais à la simple livraison d'un texte de voix de chaîne au réalisateur, en déconnexion avec le travail de conception. La possibilité de formuler des propositions étant laissée à la libre appréciation de ce dernier. 

Ils ont appris avec non moins de surprise qu’une « souffrance au travail des réalisateurs » avait été alléguée pour justifier cette redistribution des rôles, alors que dans leur collaboration au quotidien avec ceux-ci, à une exception près, il ne leur a jamais été manifesté de difficulté particulière. Une relation de travail satisfaisante qui a été confirmée lors des ateliers communs organisés par la direction.

Les collaborateurs littéraires ont entre 10 et 24 ans d'expérience dans la maison en tant que collaborateurs réguliers, puis salariés en CDI depuis 2021. Durant ce laps de temps, ils n'ont jamais été informés par leurs manageurs du contenu de leur fiche de poste et cette dernière n’a jamais servi de référence pour cadrer leur activité, pas même au moment de leur intégration récente en juillet 2021. 

Jusqu'à présent, prévalait le principe clairement défini par la direction artistique, en vigueur sur toutes les autres chaînes du groupe France Télévisions, et auquel se sont toujours conformés les collaborateurs littéraires. Concrètement, un travail en concertation complète où la conception et la réalisation des bandes annonces, le choix des sonores, celui de la musique, résultent d’un dialogue constant entre réalisateurs et collaborateurs littéraires. »  expliquent-ils dans ce courrier avant de s’élever contre : 

« - la perte de la dimension "artistique" de notre travail, pourtant inhérente à notre classification A1D, et le déni de la réalité de notre fonction depuis toutes ces années, pourtant clairement rappelé par la notification de justice du 1er juin 2021, rappelant le contenu de notre collaboration soit : "il devait travailler à la conception, à la fabrication et au contenu des programmes, émissions et bandes annonces". 

- notre mise en cause devant le CSE, où il a été dit que « l’on volait le travail des réalisateurs » « l'artistique ne relève que des réalisateurs », et qu'avec la nouvelle organisation "le circuit revenait à la normale". Une manière de faire peser sur nous l'ensemble des dysfonctionnements du service et de nous rendre responsables de ce qui a été dénommé « souffrance au travail des réalisateurs », alors que nous nous sommes toujours strictement conformés aux règles fixées par notre hiérarchie. 

En agissant ainsi, non seulement la direction se défausse de sa responsabilité quant à la souffrance au travail des réalisateurs, mais en choisissant délibérément de nous l'imputer, elle crée une nouvelle zone de douleur véritable auprès des rédacteurs puisque notre champ de compétence et notre expertise sont ainsi bafoués. Il convient de noter que la recherche de cette imposition s'est exercée tant individuellement au travers des entretiens annuels qu'à titre collectif dans l'information biaisée livrée aux membres du CSE. »

Ceci n’est tout simplement pas admissible et faire croire à de collaborateurs historiques qu’ils seraient soudainement à l’origine de l’appauvrissement du travail de certains et de le leur faire payer, est le signe d’une méconnaissance totale de la part de celles et ceux qui colportent de tels arguments bidons. 

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