mardi 21 novembre 2017

Le COMEX de France Télés envahi ce matin…Sitbon-Gomez (Monsieur agenda !) perd ses nerfs contre les salariés.



Le COMEX de France Télés envahi ce matin…Sitbon-Gomez (Monsieur agenda !) perd ses nerfs contre les salariés.
Alors que les salariés d’« Envoyé spécial » et « Complément d'enquête » ont appris choqués, ce matin même, que le COMEX devait valider la décision de l’ex Orange de ne diffuser qu’alternativement et mensuellement un jeudi par mois dès janvier 2018 les deux magazines de France 2, ils se sont invités à la petite réunion.
Accueillis par Sitbon-Gomez qui a déclaré à l’audience du 24 octobre dernier devant la 11ème chambre correctionnelle du TGI de Paris qu’il ne s’occupait que de l’agenda d’Ernotte, ce dernier perdant visiblement ses nerfs leur a littéralement aboyé dessus.
Il n’est du reste pas le seul à perdre ses nerfs !
Le blog CGC Média vous propose de découvrir le texte que les salariés en colère ont lu en séance et remis à chaque membre du comité: 

Madame Ernotte, serez vous celle qui aura enterré les magazines d'information du service public ? 

Nous venons d'apprendre qu'un projet de la direction de l'information, que  vous allez devoir trancher, prévoit la suppression pure et simple des 33 CDD de reporters des magazines, c'est-à-dire de la quasi-totalité des postes de fabricants des émissions Envoyé Spécial, Complément d'enquête, et 13h15.


Alors que France Télévisions a pour obligation de supprimer l'an prochain 66 équivalents temps plein (ETP) sur les 1338 que compte la rédaction, nous venons d'apprendre par accident que notre propre direction vous propose de supprimer jusqu'à 30 ETP dans les magazines - dont les effectifs s'élèvent à moins de 100 personnes, hiérarchie et production comprises.

Nous qui représentons moins de 7% des effectifs de l'information, pourquoi devrions-nous supporter près de 50% des efforts en terme d'emplois ? Nous ne l'accepterons pas. 

Cette réforme des magazines, qui prévoit un passage à une diffusion mensuelle des deux émissions hebdomadaires les plus emblématiques du service public (Envoyé Spécial et Complément d'Enquête), nous paraît à la fois dangereuse au niveau éditorial et incohérente pour le téléspectateur. Comment se retrouver dans une soirée du jeudi qui verrait se succéder ces deux émissions, mais aussi l'Angle Eco, l’Émission Politique, les portraits de Laurent Delahousse ? Cinq marques pour une seule et même case, alors qu'une récente étude commandée par la direction des magazines - et facturée 48 000 euros - préconisait précisément l'inverse.

Sans s'attarder sur le peu d'humanité d'un projet qui prévoit de se séparer de CDD dont certains sont des collaborateurs exclusifs et à temps plein de France Télévisions depuis près de dix ans, nous souhaitons vous alerter sur les conséquences directes d'un tel choix. Concrètement, sans CDD, sachez qu'il ne restera plus que deux reporters à Complément d'enquête, et cinq à Envoyé Spécial. Autant le dire franchement : cela reviendrait à faire disparaître ces émissions.

L'offre de magazines de grand reportage et d'investigation est pourtant l'un des piliers de l'information de France Télévisions, qui lui permet de se différencier de ses concurrents.
Une rédaction des magazines de service public, c'est la possibilité de pouvoir enquêter sur Bygmalion sans être censuré, c'est la possibilité d'envoyer une équipe en Erythrée sans être accusé de sous-traiter le risque, c'est la possibilité de dévoiler les dessous de la communication d'Emmanuel Macron sans payer les mécontentements du Château, c'est la possibilité d'être réactif et de sortir des scoops en des temps records (Interview d'Asia Argento, Penelope Fillon, Omar Omsen - Spéciales attentats), c'est la possibilité d'être la seule rédaction suffisamment indépendante pour pouvoir enquêter sur Vincent Bolloré et de remporter ainsi le prestigieux prix Albert Londres.

Est-ce vraiment tout cela que vous souhaitez supprimer ? 

Pour la première fois dans l'histoire de France Télévision, vous allez, Madame Ernotte, devoir valider une réduction du nombre d'heures consacrées à l'information. Tout en payant la même redevance, le téléspectateur verra moins d'émissions d'enquêtes, de grand reportage et d'investigation. Après avoir déjà supprimé un magazine emblématique de l’antenne avec l’arrêt d’«Un œil sur la planète», vous nous aviez pourtant assuré il y a quelques semaines encore qu'il n'était plus question de toucher au périmètre de l'information, la colonne vertébrale de France 2.

Nous sommes conscients que la rédaction et les magazines doivent participer aux efforts d'économie. Nous avons d'ailleurs beaucoup d'idées allant dans ce sens et serions ravis de pouvoir vous les faire partager. Mais prendre comme seule boussole la diminution de nos ETP de fabricants, alors que nous sommes au quotidien les spectateurs impuissants d'aberrations de gestion nous paraît incompréhensible. Avant de faire votre choix, gardez à l'esprit que derrière cette décision comptable, c'est la survie des derniers magazines produits par le service public qui est en jeu.

Les rédactions des magazines «Envoyé Spécial» et «Complément d’enquête»"
 


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