La mission officieuse de l’ex-Orange à Altédia : 3000 salariés devront
avoir quitté France Télévisions dans les trois, quatre ans.
Chut, il ne faut surtout pas que cela se sache ! Dans un document
interne à France Télés que le blog CGC Média a pu consulter, la société
Altédia retenue par l’ex-Orange pour accompagner les
salariés licenciés vers la sortie, le fut dans des conditions que l’ex-URSS
nous envierait aujourd’hui !
Le 30 septembre dernier, le blog CGC Média publiait un article intitulé « Revoilà
Altedia qui pour France Télés vous accompagne vers la sortie et vous dit
comment prendre la porte ! » faisant suite à la nouvelle et
énième propagande de France Télévisions qui invitait les salariés à se renseigner
auprès du prestataire extérieur LHH-Altedia sur le dispositif collectif
de licenciements de masse obtenus grâce à la signature du trio de
syndicats CGT-FO-CFDT dans le cadre du processus bidon de RCC.
« Notre mission est
d’accompagner les entreprises, de toute taille, dans la préparation et la
conduite de leurs projets de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), accords de
GPEC avec mobilité et ruptures conventionnelles collectives (RCC) » écrit
dans sa présentation de promo sur le Net, la société LHH-Altedia dont Ernotte vante les mérites.
Faut-il
rappeler que ce n’est pas la première fois qu’intervient Altédia pour France
Télévisions, l’ex-boite fondée et dirigée par Raymond Soubie (*) ex-conseiller social
de Nicolas Sarkozy (650 collaborateurs aujourd’hui) puis dirigée de 2010 à fin 2016 par Pierre
Berretti (le mari de Murielle Charles ex-DRH évincée de France
Télés) avant d’être confié depuis à François Moreau
son actuel président, Altédia qui pourrait ne pas y rester très longtemps
puisque admis « Par
arrêté du Premier ministre en date du 10 juillet 2018, à suivre la 71e session
nationale de l’IHDF « politique de défense » de l'Institut des hautes études de
défense nationale (cycle 2018-2019) » !
(*)
Pas retenu
L’enthousiasme d’Ernotte
pour LHH Altedia et son président François Moreau n’a probablement eu d’égal
que celui que ce dernier porte par tweet interposé, à la ministre du travail « Je
suis impressionné par la volonté et l'enthousiasme de Muriel Pénicaud pour
faire bouger les choses » (ci-après)
Retenu
Revenons au processus qui a permis
qu’Altédia se retrouve de nouveau à accompagner (le mot n’a rien à voir avec la
brutalité des faits) les salariés vers la
sortie: 1000 soi-disant au départ (avec des tranches d’environ 250) – 900
communiquait la direction de France Télés – mais en réalité 2000
officiellement qui monteraient à plus de 3.000 officieusement sur les 3,4,5 ans
à venir !
- Début 2019, alors qu’Ernotte claironne
partout qu’elle parviendra à signer un accord majoritaire (c’est obligatoire)
avec certains syndicats-maison (pour ne pas dire amis), France Télés
lance un nouvel appel d’offres (là aussi c’est obligatoire) pour dénicher le
cabinet qui aura en charge les départs !
- Peut-être un peu prématuré car ni
FO, ni la CGT, ni la CFDT n’avaient encore signé avec Ernotte le plan.
« Ne vous inquiétez pas » rassurait-elle, ils vont signer
et d’ajouter de toute façon si l’accord n’est pas majoritaire nous ferons
avec un accord minoritaire ou sinon de l’unilatéral… Ben
voyons ! Totalement impossible et illégal en la matière mais
passons !
- Premier round : la CGT indique
qu’elle ne signera pas en l’état le texte…il y faut des trucs en plus.
- Deuxième round : quelques jours
plus tard la CGT indique qu’elle obtenu les trucs dont elle
parlait - une communication des étapes du processus (rien, quoi !)
- et va signer ave FO et la CFDT le texte d’Ernotte.
Chouette, au 8ème étage sur
les quais de Seine, on fête ça !
- Les cabinets qui avaient dans
un premier temps candidaté avant la suspension de l’appel d’offres faute
de signature à l’époque, allaient donc pouvoir se battre à nouveau pour le
marché.
Piétinant le calendrier qui leur était
pourtant fixé (délai dépassé de 5 ou 6 jours), France Télés selon nos
informations va établir une première shortliste de 3 cabinets ainsi classés
selon les critères en vigueur normalement (le prix, la qualité des
intervenants, la méthodologie) :
1er) HRCP (HR Consultancy Partners)
2ème) Altédia (LHH-Altedia)
3ème) Alixio (La Société de Raymond
Soubie ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy)
Au final - le classement ne semblait
pas vraiment convenir – le dossier passé par le 8ème étage et
un délibéré collégial (c’est la formule !!) revenait avec une inversion du second et
du premier et une note pour Altédia de 92,88/100 sur les 3 critères (¤) digne des scores dans les
ex-Républiques soviétiques.
(¤) Sur un total de
100
1- Sur le 1er critère :
Le Prix.
- Altédia n’obtenait que 22,88 sur 30
lorsque HRCP - mieux disant donc - était moins cher avec 30/30.
2- Sur le 2ème critère : La composition de l’équipe
d’intervenants, autrement la qualité des consultants extérieurs.
- Altédia obtenait 50 sur 50 – du jamais vu ! - lorsque HRCP
n’obtenait plus que 40/50.
3- Sur le 3ème critère : La méthodologie.
- Altédia obtenait encore un sans-faute avec 20 sur 20 –
rebelote ! – lorsque HRCP n’obtenait plus que 16/20.
Au total, Altédia passait devant avec 92,88/100 contre HRCP derrière
avec 86/100 seulement !
De mémoire de consultant, on n’a rarement vu ça pour ne pas dire
jamais ! A France Télés certains pensent même que c’est un peu
beaucoup !
Огромной comme on disait derrière le
rideau de fer !
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