« Floutage de gueule » : La Scam et le Prix Albert Londres en total désaccord avec le Schéma national du maintien de l’ordre.
La Scam et le Prix Albert Londres affichent leur profond en désaccord avec l’esprit du nouveau Schéma national du maintien de l’ordre qui restreint fortement la liberté d’informer dans le cadre des manifestations.
Dans leur communiqué (*), ils dénoncent le fait qu’ « il sera désormais impossible aux, auteurs, autrices, #journalistes, réalisateurs, réalisatrices, #documentaristes, #photographes, #vidéastes...de rester au cœur des manifestations après les sommations, et donc de documenter ce qui se passe réellement, y compris les éventuels dérapages. »
Le texte poursuit « Seuls les journalistes dont l’«identification est confirmée et leur comportement exempt de toute infraction ou provocation (sic) » pourront porter des protections, indispensables aujourd’hui comme l’atteste le nombre de blessés lors des manifestations de 2019 et 2020. Mais qui jugera de leur supposée provocation ?
Autoriser seulement les journalistes dont « l’identification est confirmée » et donc détenteurs d'une carte de presse, exclue de fait ceux et celles qui n’en ont pas et qui pourtant informent, soit sur les médias indépendants du net, soit en réalisant des documentaires. Lors des manifestations, il n’y aurait donc que les forces de l’ordre face aux manifestants, et la presse encartée au milieu. Or ce n’est pas la réalité du terrain.
Ce plan est annoncé après que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré devant un syndicat de policiers qu’il retenait l’idée de flouter les visages des forces de l’ordre pour leur diffusion à la télévision et sur les réseaux sociaux.
Floutage envisagé, interdiction de travailler pour ceux et celles qui n’ont pas de carte de presse, impossibilité de se protéger pour les non « accrédités » ... comment alors parler de la liberté d’expression avec un tel dispositif de mises en coupe réglées de la presse.
Altérer les images c’est renforcer la défiance des citoyens à l’égard des médias et à la crédibilité de leur travail. Nous demandons à être entendus pour que soit respectée la liberté d’informer et d’exercer pleinement nos métiers. Comme le soulignent les premières lignes du Schéma national de maintien de l’ordre : « L’exercice de la liberté d’expression et de communication (...) est une condition première de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés. L’Etat a la responsabilité de garantir cet exercice ».
Les deux corédacteurs interpellent ainsi le gouvernement « Monsieur Darmanin nous vous attendons aussi sur ce terrain ».
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