lundi 14 décembre 2020

Pour Bayard-Presse (CIRIC) c’est le fond qui manque le moins…la forme, on s’en cogne !

Pour Bayard-Presse (CIRIC) c’est le fond qui manque le moins…la forme, on s’en cogne !

« Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds (*) qui manque le moins » disait dans la fable de La Fontaine, « un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine…».

Ils ont effectivement travaillé et pris de la peine les salariés de CIRIC l’agence photographique du groupe Bayard-Presse que ce dernier a décidé de fermer et qui vont tous se retrouver viré.

(*) Si dans la fable le fond prend un s car il s’agit bien d’argent - c’est semble-t-il ces fonds-là qui ont décidé l’agence à fermer brutalement et à mettre tout le monde sur le carreau sans ménagement tant sur le fond que sur la forme…Tout cela sans parler du fond d’images (environ 3 millions de photos) qui selon nos sources qui ont bien failli passer à la trappe !

Il semblerait, en fin de compte, que le groupe ait décidé de maintenir leur commercialisation jusqu’en juin 2021 ! Dès lors, comment seront traités les ayant-droits ? La question se pose.  

Dans un communiqué qu’un collectif de photographes, rédacteurs photo, et iconographes vient de diffuser, l’appel est lancé pour sauver les emplois comme le fruit de leur travail « Sauvons une mémoire photographique irremplaçable ! »

Voici le texte :

CIRIC : Sauvons une mémoire photographique irremplaçable !

CIRIC, agence photographique unique, spécialisée dans l’information religieuse et l’information sociale est menacée dans son existence par sa maison-mère, le groupe Bayard-Presse. Des arguments prétendument économiques conduisent la direction à envisager l’arrêt de l’exploitation, voire la destruction matérielle de plus de 3 millions de clichés, un fonds inestimable créé pendant plus de 60 ans.

 

Sans aucun dialogue avec les photographes, la direction a fait savoir par un simple courriel, le 24 novembre, que CIRIC fermait au 1er décembre 2020.

 

Nous, photographes, rédacteurs photo, iconographes qui avons fait CIRIC, alertons sur la fin annoncée d’une des dernières agences spécialisées françaises.

 

Au-delà des licenciements qu’elle entraîne, cette fermeture témoigne une fois de plus de la situation de la photographie de presse aujourd’hui : chute des tarifs et difficultés à maintenir des activités pourtant indispensables à une information professionnelle de qualité.

 

CIRIC joue pourtant un rôle irremplaçable depuis sa création : témoigner et faire connaître, en images, le fait religieux dans toutes ses dimensions, dans toutes ses expressions en France et dans le monde.

 

Possédant des centaines de milliers de documents photographiques hérités d’archives de congrégations religieuses internationales depuis 1945 (plus de 400 000 photos !), du groupe de presse Malesherbes Publication (La Vie, Télérama) et d’une agence photo romaine spécialisée sur le Vatican, ces clichés constituent aujourd’hui un fonds photographique unique au monde de plus de 3 millions d’images ! (Négatifs, tirages papiers, ektas, fichiers numériques…), un fonds inestimable, témoin de notre histoire, qu’il convient de sauver !

  

Nous, photographes, rédacteurs photo, iconographes de CIRIC protestons de n’avoir été associés d’aucune manière à la prise de décision de fermer notre agence.

 

Nous sommes particulièrement inquiets quant au devenir de nos archives et du règlement des droits d’auteur dus et non payés depuis plusieurs mois. Nous dénonçons l’absence de considération de nos droits patrimoniaux et d’auteur inhérents à la photographie professionnelle.

 

Un tel fonds photographique, de par sa nature, dépasse largement le devenir d’un groupe de presse.

 

Salariés et photographes sont mobilisés pour que ce fonds perdure, au sein de Bayard Presse ou ailleurs. Notre détermination à vouloir poursuivre notre métier est totale. Nous l’estimons nécessaire à la pluralité de l’information.

 

Dès lors, nous, photographes, rédacteurs photo, iconographes, lançons un appel aux médias, au monde de la culture, de la photographie, pour nous soutenir et réclamer l’ouverture de larges discussions avec Bayard Presse en vue de sauver l’agence CIRIC ou, à défaut, de sauver le fonds photo et le maintenir accessible.

 

Paris, le 14 décembre 2020


Contacts presse :

Brigitte CAVANAGH / 06 87 87 65 93

Benjamin BARDA / 06 11 78 73 19

Jean-Michel MAZEROLLE / 06 45 05 67 37

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