Pour Bayard-Presse (CIRIC) c’est le fond qui manque le moins…la forme, on s’en cogne !
« Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds (*) qui manque le moins » disait dans la fable de La Fontaine, « un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine…».
Ils ont effectivement travaillé et pris de la peine les salariés de CIRIC l’agence photographique du groupe Bayard-Presse que ce dernier a décidé de fermer et qui vont tous se retrouver viré.
(*) Si dans la fable le fond prend un s car il s’agit bien d’argent - c’est semble-t-il ces fonds-là qui ont décidé l’agence à fermer brutalement et à mettre tout le monde sur le carreau sans ménagement tant sur le fond que sur la forme…Tout cela sans parler du fond d’images (environ 3 millions de photos) qui selon nos sources qui ont bien failli passer à la trappe !
Il semblerait, en fin de compte, que le groupe ait décidé de maintenir leur commercialisation jusqu’en juin 2021 ! Dès lors, comment seront traités les ayant-droits ? La question se pose.
Dans un communiqué qu’un collectif de photographes, rédacteurs photo, et iconographes vient de diffuser, l’appel est lancé pour sauver les emplois comme le fruit de leur travail « Sauvons une mémoire photographique irremplaçable ! »
Voici le texte :
CIRIC : Sauvons une mémoire photographique irremplaçable !
CIRIC, agence photographique unique, spécialisée dans l’information religieuse et l’information sociale est menacée dans son existence par sa maison-mère, le groupe Bayard-Presse. Des arguments prétendument économiques conduisent la direction à envisager l’arrêt de l’exploitation, voire la destruction matérielle de plus de 3 millions de clichés, un fonds inestimable créé pendant plus de 60 ans.
Sans aucun dialogue
avec les photographes, la direction a fait savoir par un simple courriel, le 24
novembre, que CIRIC fermait au 1er décembre
2020.
Nous, photographes,
rédacteurs photo, iconographes qui avons fait CIRIC, alertons sur
la fin annoncée d’une des dernières agences spécialisées françaises.
Au-delà des
licenciements qu’elle entraîne, cette fermeture témoigne une fois de plus de la
situation de la photographie de presse aujourd’hui : chute des tarifs et
difficultés à maintenir des activités pourtant indispensables à une information
professionnelle de qualité.
CIRIC joue pourtant un
rôle irremplaçable depuis sa création : témoigner et faire connaître, en
images, le fait religieux dans toutes ses dimensions, dans toutes ses
expressions en France et dans le monde.
Possédant des
centaines de milliers de documents photographiques hérités d’archives de
congrégations religieuses internationales depuis 1945 (plus de 400 000
photos !), du groupe de presse Malesherbes Publication (La Vie, Télérama)
et d’une agence photo romaine spécialisée sur le Vatican, ces clichés
constituent aujourd’hui un fonds photographique unique au monde de plus de 3
millions d’images ! (Négatifs, tirages papiers, ektas, fichiers
numériques…), un fonds inestimable, témoin de notre histoire, qu’il convient de
sauver !
Nous, photographes,
rédacteurs photo, iconographes de CIRIC protestons de n’avoir
été associés d’aucune manière à la prise de décision de fermer notre agence.
Nous sommes
particulièrement inquiets quant au devenir de nos archives et du règlement des
droits d’auteur dus et non payés depuis plusieurs mois. Nous dénonçons
l’absence de considération de nos droits patrimoniaux et d’auteur inhérents à
la photographie professionnelle.
Un tel fonds
photographique, de par sa nature, dépasse largement le devenir d’un groupe de
presse.
Salariés et
photographes sont mobilisés pour que ce fonds perdure, au sein de Bayard Presse
ou ailleurs. Notre détermination à vouloir poursuivre notre métier est totale.
Nous l’estimons nécessaire à la pluralité de l’information.
Dès lors, nous,
photographes, rédacteurs photo, iconographes, lançons un appel aux médias, au
monde de la culture, de la photographie, pour nous soutenir et réclamer
l’ouverture de larges discussions avec Bayard Presse en vue de sauver
l’agence CIRIC ou, à défaut, de sauver le fonds photo et le
maintenir accessible.
Paris, le 14 décembre 2020
Contacts presse :
Brigitte CAVANAGH / 06 87 87 65 93
Benjamin BARDA / 06 11 78 73 19
Jean-Michel MAZEROLLE / 06 45 05 67 37
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