jeudi 4 février 2021

Le Sénat retoque les mini-COM de Roselyne Bachelot que valident évidemment l’Assemblée nationale et le CSA.

Le Sénat retoque les mini-COM de Roselyne Bachelot que valident évidemment l’Assemblée nationale et le CSA.

Dans sa dépêche du 3 février « Audiovisuel public: les parlementaires demandent un financement "pérenne" », l’AFP indiquait que « La commission des affaires culturelles de l'Assemblée avait validé mercredi l'ensemble des contrats d’objectifs et de moyens (COM) de Radio France, France Télévisions, France Médias Monde, l’INA et Arte (dits mini-COM par le ministère de la Culture pour la période 2020-2022) » en dépit de l’avis défavorable – une première ! – rendu un peu avant par les sénateurs.

L’agence de Presse précise que même si « Bruno Studer le président LREM de l’Assemblée a plaidé pour "l'adoption rapide d'une solution de continuité pour le financement de l'audiovisuel public au-delà de 2022" », les députés ont évidemment exprimé un avis favorable malgré la question de l'avenir de la redevance audiovisuelle qui n'est toujours pas tranchée.

« Cette redevance (ou contribution à l'audiovisuel public, CAP), qui génère plus de 3 milliards d'euros de recettes nettes par an, est la principale source de financement de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France...). Elle est amenée à évoluer avec la suppression programmée de la taxe d'habitation, à laquelle elle est actuellement adossée et qui doit disparaître totalement en 2023 » indique encore l’AFP.

Cette dernière remet d’ailleurs sur le tapis outre la question de son mode de collecte, l’hypothèse « d'un éventuel élargissement de son assiette à tous les foyers, et non plus seulement à ceux qui détiennent un téléviseur », ajoute « évolution qui serait logique vu la consommation grandissante de programmes sur les autres types d'écrans (téléphones, tablettes, ordinateurs...) mais politiquement délicate ».

Alors que fin janvier, la commission de la culture du Sénat a émis un avis défavorable pour quatre des cinq COM qui lui étaient soumis, à savoir ceux de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, et l'Ina, pour des motifs divers, soulignant au passage, que "ces COM créent surtout une inquiétude forte dans chaque entreprise de l'audiovisuel public sur l'après 2022 compte tenu de l'absence de perspectives financières", leurs collègues de la Chambre basse se sont eux affranchis de ces écueils.

Pour sa part Roch-Olivier Maistre dit le « Trump du PAF » qui ne passe quasiment pas une journée sans avoir félicité – en toute indépendance ! – les gesticulations de l’ex-Orange, avait déjà publié le vendredi 29 janvier au Journal officiel, l’avis positif sur les trois projets de COM : France Télévisions chacun s’en doute mais aussi Radio France et France Médias Monde.

ROM en avait de nouveau profité pour encenser Ernotte et de facto applaudir des deux mains à la disparition de France Ô : « Le Conseil se félicite que le projet de contrat reprenne l’engagement du Pacte pour la visibilité des outre-mer consistant à diffuser au moins 12 programmes ultramarins en première partie de soirée » et dit se réjouir des « 60 M€ au moins qui seront consacrés au cinéma, conformément à l’engagement pris par le groupe » pour lesquels « Il préconise également de les faire figurer expressément dans le COM que, dans les engagements envers la création qui passent de 420 à 500 millions d’euros ».

Il en avait aussi profité pour s’en prendre au gouvernement pour aider son égérie du quai de Seine – en toute indépendance, toujours ! – en pointant « la "tension" entre l’arrêt de France 4 et l’objectif en matière d’audience du jeune public » et surtout « concernant l’économie générale de ces sociétés, la juxtaposition d’indicateurs nombreux et de natures très différentes (réalisation des grandes missions qui leur sont fixées, gestion interne, RSE...) qui peut donner l’impression d’une certaine dispersion de la vision stratégique de l’État ».

Avec de telles considérations, celles d’un ROM qui se voit déjà à l’automne prochain présidant l’ARCOM, Emmanuel Macron peut faire sienne la maxime de Voltaire   « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge »


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