L'audiovisuel public, la
dernière des préoccupations du Pouvoir en place !?
Voilà un peu plus d’un mois que le SNPCA-CGC adressait
une lettre à Emmanuel Macron lui posant clairement la question « Allez-vous
laisser dépecer la télé publique, monsieur le Président ? ».
A ce jour et selon nos informations,
aucune réponse n’est encore parvenue au syndicat qui dénonce, entre autres dans
ce courrier, la tentative de l’ex-Orange et son ex-dircab de déconstruire l’entreprise
unique, ce qui équivaut à vider l’entreprise France TV de sa substance et d’une
manière plus générale à bafouer la loi de 2009 qui l’a créée.
Ces transferts faits
au nom du président Macron qui faut-il le rappeler est le garant de l’entreprise
et que « la dame de Suez » n’a pas l’intention d’abandonner comme
elle l’a confirmé à la presse après la tentative de suicide au sein de l’équipe
de Télématin - "La production de ces émissions sera
transférée mais les salariés pourront choisir" - portent
incontestablement atteinte au principe d’unicité qui définit la société
France TV et plus précisément à l’égalité de traitement des salariés du secteur
de la communication et de l’audiovisuel.
Mais de cela, tout le monde semble se
moquer comme de sa première chemise.
Le Monde publie aujourd’hui un article au titre accrocheur « L’audiovisuel
public, un enjeu démocratique au cœur de la présidentielle » mais qui en réalité est la démonstration du désintérêt qu’affectent
depuis des années la plupart des Exécutifs et autres politiques de ce Pays.
Le papier du titre de presse commence ainsi
« Les candidats de droite et d'extrême, déclarés ou non,
rivalisent de propositions pour privatiser Radio France et France
Télévisions. Pourtant, la force du service public est étroitement corrélée
à la confiance que les citoyens placent dans leurs institutions. ».
Certes il est assez curieux de lire « Les
candidats de droite et d'extrême, déclarés ou non… » puisque lorsqu’on
n’est pas déclaré, on n’est pas candidat mais de placer la droite et l’extrême
droite sur le même plan…mais surtout de superposer à dessein, Valérie Pécresse,
l’ex-chroniqueur de CNews et Marine Le Pen !!
Cette dernière, écrit le quotidien qui « faisait mine de s'interroger, le 8 septembre, dans un entretien au Figaro : "A-t-on encore besoin d'un audiovisuel public de cette taille ?" » et d’en appeler ridiculement à la privatisation : "C'est immédiatement 2,8 milliards de redevance que nous rendons aux Français’"» est en effet comparée au non-candidat qui éructait récemment sur Sud Radio « Je pense qu'il faut supprimer la redevance. Pour que le service public cesse de nous racketter, puis de nous cracher au visage » mais bizarrement à Valérie Pécresse tout simplement parce qu’« elle a estimé sur France 2, le 23 septembre, que ‘’la privatisation n'était pas un « tabou’’ » !
Il est assez croustillant de découvrir ensuite le distinguo fait entre Nicolas Sarkozy et François Hollande – « considéré par certains comme le président de la Vème République le moins interventionniste » (sic) alors que celui-ci avouait à la juge d’instruction dans une plainte du SNPCA-CGC toujours pendante depuis 6 ans, être effectivement intervenu dans la nomination d’Ernotte (*)
(*)
Et de citer, Emmanuel Macron qui « cède[rait]
lui aussi à la tentation de la reprise en main au début de son quinquennat et
ne comprend[rait] pas pourquoi l'État paye sans avoir son mot à dire
comme cela se murmure dans Paris »
Le « nouveau locataire de
l'Elysée » alors poursuit le quotidien qui se demande « Pourquoi
tant de haine ? », va « déstabiliser l'audiovisuel
public en fustigeant une « honte » quand Bercy manœuvrait pour sabrer
drastiquement dans les budgets qui aurait abouti à la suppression d'une chaîne » !
Puis de tenter une réponse par l’affirmation
« Il faut dire que France 2, France 3, France Inter ou Franceinfo
jouissent d'une réputation d'indépendance » tout en citant « Anne
Hidalgo, dans « Les métamorphoses de l'information » comme une note
rédigée en octobre pour le think tank Terra Nova ou encore Jean-Louis
Missika, ancien adjoint à la maire de Paris, qui seraient donc les seuls à
rappeler que « Le fruit de l'histoire du service public dont
l'objectif est de diffuser une « information neutre », repose sur « l'équilibre
de toutes les sensibilités politiques, la modération, et l'indépendance » !
De conclure par « une étude
réalisée par l'Union européenne de radio-télévision, en septembre 2021, dans 52
pays, qui démontre que plus l'audience de la télé et de la radio publiques est
élevée, plus les citoyens s'intéressent à la politique, croient en la
démocratie, et font confiance dans les décisions nationales » comme
« c'est particulièrement le cas en Norvège, en Finlande et au
Danemark » en invoquant « ce que risquent Radio France et
France Télévisions » en se « tournant
vers la Pologne et la Hongrie dont les pouvoirs populistes, qui loin d'avoir
coupé les vivres de la télévision et de la radio publiques, en ont fait des
outils au service de leur propagande, nommant des amis à leur tête, épurant les
rédactions ».
Est-ce là « l’enjeu démocratique » pour la télé d’Alexis Kohler, de Thierry Breton, de Roch-Olivier Maistre, de Roselyne Bachelot et de quelques autres soutiens du scénario de 2015 réitéré en 2020, que met en avant Le Monde pour affirmer qu’elle serait « au cœur du débat pour la présidentielle de 2022 » ?
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