samedi 19 février 2022

JO de Pékin : « La direction de France Télés, médaille d'or de la précarité, ou de la honte » !

JO de Pékin : « La direction de France Télés, médaille d'or de la précarité, ou de la honte » !

 

Les Jeux Olympiques de Pékin dont la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en l’absence des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada ou encore de l’Australie - tous ces pays ayant décidé un boycott diplomatique de cette cérémonie d’ouverture, la France ayant choisi de « suivre la ligne de l’Union européenne » - c’est-à-dire pas de boycott - s’achèveront ce dimanche.

 

A la différence des Américains et des Canadiens, NBC diffuseur officiel n’a par exemple envoyé aucun commentateur en Chine en raison du COVID et des contraintes sanitaires draconiennes. France Télévisions, a pour sa part, annoncé envoyer les commentateurs sur la base du volontariat. Un volontariat déguisé car si les journalistes commentateurs refusent de partir pas question de commenter depuis Paris. Sauf cas extrême. Un chantage assez mal vécu par certains journalistes. Et sur place ça donne quoi ? Une couverture fastidieuse parfois où sur le ski acrobatique bosses par exemple, le consultant « bouffe le pauvre commentateur » qui répète mot pour mot ce que dit ce dernier. Le consultant « elle est première », le commentateur répète « elle est première » !

 

Quel bilan faut-il en tirer ?

 

Tout d’abord, le bilan écologique ! Catastrophique pour la planète en premier lieu avec l’utilisation par le « bureau de modification du climat dans Pékin » (* c’est bien l’intitulé !) d’une technique pour provoquer des précipitations de neige : 150 fusées contenant de l’iodure d’argent ont été tirées dans les nuages, produit chimique provoquant une réaction pour faire tomber de la neige.

 

« On devrait réfléchir aux dangers potentiels de la dispersion de produits chimiques dans les nuages » écrivait par exemple le China Daily.

 

Si on ajoute à cette neige 100% artificielle, les rubans blancs qui parent les sites arides des pistes et seulement les pistes de ski alpin, biathlon, ski de fond, etc…le coût des ressources en eau qui s’élève à 185 millions de litres d’eau pour produire 1,2 millions de mètres cubes de neige via 350 canons à neige déployés, devrait faire s’interroger les États et les politiques !

 

En France aucune voix, ne s’est vraiment élevée - surtout pas celles des écologistes ! - pour dénoncer cette incroyable folie et ce désastre mondial qui en plus du coût non négligeable de l’opération « un peu plus de 20 millions d’euros », ne fait pas non plus  référence  au conservateur chimique interdit dans le monde entier pour que la neige ne fonde pas.  (Source Le Monde)

 

(*) Le Bureau des modifications météorologiques de Pékin (en chinois : 北京市人工影响天气办公室 ; pinyin : Běijīngshì Réngōng Yíngxiăng Tiānqì Bàngōngshì) est une division du Bureau météorologique de Pékin chargée de tenter de modifier le temps à Pékin et sa région, y compris au Hebei et en Mongolie-Intérieure.

 

Le bilan humain ensuite…en marge de ce triste constat, c’est également la colère qui monte au service des sports de Franceinfo.

 

Le Syndicat National des journalistes vient de publier un communiqué, à découvrir ci-dessous, dans lequel on peut lire : "Les Jeux Olympiques de Pékin s’achèvent ce week-end. A l’heure de la cérémonie de clôture, les dirigeants de France Télévisions vont sans doute féliciter – à juste titre! – les centaines de salariés mobilisés depuis plusieurs semaines pour proposer la couverture la plus complète et la plus variée de l’événement. Ils ne manqueront probablement pas de vanter les « performances exceptionnelles » des équipes, et notamment les « records » d’audiences ou de pages vues des plates-formes de la rédaction numérique des Sports, franceinfo : sport et france.tv sport. Des motifs de fierté, certes il y en a.  Mais aujourd’hui, la direction mérite la médaille d'or de la précarité, ou de la honte !"

 

En plus de ce texte, plusieurs journalistes ont posté concomitamment des messages en affirmant : "Nous, journalistes au service des sports de France Info, alertons sur la précarité de notre rédaction où 90% du contenu est assuré par des pigistes, stagiaires/alternants sans opportunité d'embauche et dont la présence épisodique empêche d'assurer une continuité éditoriale." (¤)

(¤)

 

Un autre tweet en dit long « Les journalistes du service des sports numérique de France Télévisions signalent leurs conditions de travail précaires :

📝1 embauche en CDI depuis 2005

🧑🎓 19 alternants cumulés, 0 titularisé

🗓️ 78% de journalistes en contrat précaire au planning de février 2022 (28/36) »… et un journaliste qui travaille pour TF1 qui fait office de rédacteur en chef.


Lorsqu’on pense que l’ex-Orange plastronne tous azimuts pour raconter que tout va bien et que les salariés de France Télés seraient contents de leur sort dans un groupe public « premier du PAF »…avec son histoire « d’alignement des planètes »…les bras ont de quoi vous en tomber !  


  

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