Le trio Abdul-Malak/Maistre/Ernotte bien parti pour flinguer la télé publique ?
La question se pose de façon
très prégnante depuis les propos en 2017 d’Emmanuel Macron qualifiant
la gouvernance de France Télévisions de « Honte de la République ».
Certes, il n’y avait à ce
moment là que Roch-Olivier Maistre pour twitter plus vite que son ombre à la
propagande permanente de l’ex-Orange mais il a depuis été rattrapé par l’actuelle
ministre qui, elle aussi, twittait la semaine dernière sans attendre, sur les
soi-disant « records
historiques d’audience qui feraient de France Télés le premier média des Français en radio comme
en télévision » sans
même vérifier les bobards du groupe public qui bidouillait les chiffres de Médiamétrie
avec ses propres fiches (preuves à l’appui) et
criait « Bravo aux 5 ans de
transformations de l’audiovisuel public…. » sans que quiconque sache de quelles transformations
il était question !
A l’époque, certes Rima
Abdul-Malak la ministre de la Culture n’était pas encore mais l’éphémère Françoise
Nyssen avait déjà commencé à mettre les mains dans le cambouis, bras
armé – elle aussi – d’un Édouard Philippe qui proposait à l’époque, en phase
avec le Secrétaire général de l’Élysée et l’aval de celle qu’il soutenait alors
bec et ongles l’ex-Orange de se débarrasser de France Ô et France 4. Chacun
connait la suite, France Ô disparaitra et France 4 ne devra son salut qu’au Covid !
Voilà pour le contexte qui
nous amène à la sortie tonitruante de Cyril Hanouna du début de semaine, lançant
"Privatisez-moi ça !" dans "Touche pas à mon poste !"
sur C8 et l’aimable formule de l’infirmière TV à son adresse "Je connais bien
Cyril, c’est un animateur professionnel (...) Je ne surréagis
pas parce que ça ne sert à rien. Juste, un petit clin d’œil parce qu’on se
connaît bien avec Cyril : il a quand même passé dix ans sur le service public !" qui
suscite aujourd’hui moultes réactions, chacun peut le comprendre.
Il y a d’abord celle de Daniel
Schneidermann dans sa chronique pour Arrêt sur images qui titre « Hanouna :
ce qu’Ernotte aurait pu [dû,
ndlr] répondre » (*)
"Dès le lendemain de cette harangue, Delphine Ernotte Cunci a réagi avec… mesure. "Je connais bien Cyril, c’est un animateur professionnel. Là, je trouve qu’il a été trop loin. Je ne comprends pas bien d’où ça sort." Elle aurait pu réagir autrement. Elle aurait pu dire, par exemple : "Cher Monsieur Hanouna, je note que vous estimez l'argent du service public mal employé. Puisque vous abordez le sujet, nous allons en effet reconsidérer nos contrats avec les producteurs privés de télévision, notamment avec la maison Banijay, dont vous êtes actionnaire, et membre du conseil d'administration, au titre de représentant de Vivendi (Bolloré), lui-même actionnaire à 32,9 % de Banijay."
"Nous allons reconsidérer notre contrat avec Monsieur Nagui, pour son émission N'oubliez pas les paroles, diffusée chaque soir sur France 2, et produite par la société Banijay. Il est vrai que sur ce créneau de 19 h Monsieur Nagui réussit bien, avec une bonne émission, mais nous trouverons sans difficulté un remplaçant qui ne remplisse pas les caisses de votre société Banijay, et celles de votre patron Vincent Bolloré. Dans le même esprit, nous allons reconsidérer notre contrat pour les autres émissions de Monsieur Nagui, Trouvez l’intrus, The Artist et Tararata, pour l'émission Les enfants de la télé de Monsieur Laurent Ruquier, ainsi que pour les émissions Prodiges, Drag race, MasterChef et Chacun son tour. (J'emprunte toute cette liste à mon excellent confrère du Parisien, Benoît Daragon.)"...
Il y a bien entendu aussi celles des réseaux sociaux comme ces deux-là parmi tant d’autres (¤)
(¤)
Mais il y a depuis hier la dépêche
AFP (fin de post) qui va dans le même sens et explique que « Nombre
d'observateurs ont vu dans cette attaque une réponse à la ministre. Dans Le
Monde, elle avait laissé entendre que les dérapages de Hanouna pourraient
conduire l'Arcom à ne pas renouveler en 2025 l'autorisation d'émettre de C8 »
mais ajoute « Parmi les sociétés de production qui vendent des
programmes à France Télévisions, on compte d'ailleurs Banijay, dont Cyril
Hanouna est actionnaire. [dont Candilis l’ex-Numérobis d’Ernotte qui
signait les contrats avec la boite, était issu, ndlr] - Engagements - De fait, le financement des entreprises de
l'audiovisuel public est conditionné à des engagements fixés par les Contrats
d'objectifs et de moyens (COM) qu'elles passent avec l'Etat. »
Ce qui nous renvoie bien au
trio du titre et à cette interrogation, si tout cela n’avait qu’un objectif ?
Continuer de flinguer la télé publique dont il semble bien que "tout le monde se foute" et pour laquelle l’implosion comme celle de Salto (la désastreuse tocade ernottienne qui aura coûté des dizaines de millions d'euros au contribuable) est dans les tuyaux depuis belle lurette comme n'a cessé de l'écrire maintes et maintes fois le blog CGC Média !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire