jeudi 29 février 2024

L’excellent papier d’Olivier Montels sur le blog Médiapart « France Télévisions, un suicide sans réponses » face à des bassesses internes.

L’excellent papier d’Olivier Montels sur le blog Médiapart « France Télévisions, un suicide sans réponses » face à des bassesses internes. 

Ancien Directeur Général Adjoint des Antennes et programmes de France Télévisions, Olivier Montels dénonce le silence autour de la mort de Gérard Guillaume qui s’est pendu le 8 février dernier et a été enterré ce 26 février à Fort de France.

Extrait

« Le suicide d’un cadre dirigeant de France Télévisions en Outremer, le 8 février 2024, “jour anniversaire” de son départ forcé de l’entreprise qu’il n’a jamais compris ni admis, passe totalement sous les radars de la presse nationale. Si la même chose s’était déroulée au siège de l’entreprise, en bord de Seine, en aurait-t-on parlé un peu plus ?

Il s’appelait Gérard Guillaume. 40 ans de France Télévisions et une carrière exemplaire qui l’amène à devenir Directeur régional de Guyane Première et de Wallis et Futuna première, deux stations du Pôle Outremer. Je l’avais croisé à Paris dans des réunions.

Un homme au regard franc et gentil. Je ne le connaissais pas plus. Puis un jour, sans raison officielle, en 2021, on lui annonce qu’il doit partir, sans lui dire pourquoi. France Télévisions ne lui propose que des scenarii de départ (soit tu acceptes notre proposition, soit tu es licencié), sans aucun reclassement. Ses collègues lui tournent majoritairement le dos. 

Il ne s’en remettra pas. Il s’est donné la mort le 8 février 2024, 3 ans plus tard jour pour jour.

Personne ne peut attribuer avec certitude la responsabilité de cet acte à la gouvernance de France Télévisions mais en observant les faits et leur date, tout le monde a le droit de poser des questions. A quelques exceptions près (des publications locales que je joins à ce texte et qu’il faut prendre avec mesure) personne ne s’est penché sur cette histoire.

Dans un des articles, une conversation téléphonique avec un représentant de la DRH de groupe de service public est mise à disposition.

Le DRH fait son travail et annonce factuellement les décisions de la Direction du pôle outremer et de la Direction du Groupe : pas de proposition de poste, seul un départ lui est proposé. Nous n’en connaîtrons pas la cause.

Il serait précieux d’accorder un peu de temps à Gérard Guillaume, mort en silence sans livrer sa vérité. Comme n’importe qui, comme tout le monde, il le mérite.

Faisons-le pour cet homme-là, et pour toutes celles et tous ceux qui ont été brisés par France Télévisions sans raison. Elles et ils sont des centaines, vivants fort heureusement, mais ayant pour la plupart côtoyé l’abîme.

Alors pour celui qui s’est donné la mort, ils et elles ont besoin de savoir et d’entendre l’entreprise s’exprimer et rompre pour une fois le silence… » 

Il a dû tomber de sa chaise Olivier Montels en lisant la seule note pondue par Martinique La 1ère qui « appelle les salariés à se réunir à 11h15 en salle de réunion du 5ème étage , face à la tragédie qui nous touche » (*)

Seulement voilà, une tragédie pouvant en cacher une autre, le mot étant au singulier il ne concerne en réalité que « Olivier NICOLAS Dit DUCLOS JRI à Martinique La 1ère qui a mis fin à ses jours, ce dimanche 25 février 2024, en se jetant du 7ème  étage de son domicile situé dans un immeuble de l’Étang Z’Abricot à Fort-de-France.»


A croire que le suicide de Gérard Guillaume ne serait pas une tragédie ! Il s'est pendu et certains ne se privent pas pour le salir avec quelques éléments de langage dont beaucoup savent déjà d’où ils viennent

Ça commence  avec le communiqué de FO intitulé « Le droit de savoir » que certains ont pris pour un hommage à cet homme bienveillant mais qu’il convient de lire et relire pour comprendre qu’il n’en est question que pour mieux instiller le doute…Le papier commence ainsi « Des raisons professionnelles pourraient-elles être à l’origine du suicide de Gérard Guillaume? » (¤)

Hallucinant. 

Les questionnements vont se poursuivre « Gérard Guillaume, qui s’est donné la mort le jour anniversaire de son éviction, inhumé aujourd’hui, exposerait [Chacun notera ici l’utilisation du conditionnel, ndlr] ainsi toute sa souffrance et son déshonneur [Allons bon, il aurait perdu son honneur ? c’est minable. De quel honneur perdu s’agit-il ? ndlr]  dans des courriers qui restent à authentifier [Des courriers qui restent à authentifier ...C'est pathétique !!! ndlr]  à travers un audio nous voilà même témoins [même là-dessus, encore des réserves qui interpellent ! Incroyable]… »

(¤)


Puis d’enfoncer le clou « La question peut légitimement être posée suite à la mise en ligne d’une série de documents qui sèment un grand trouble, dans et hors nos murs. » en ajoutant «  Pour répondre aux inquiétudes des salariés, la direction se mure d’abord depuis plusieurs semaines dans un silence assourdissant, avant de promettre des actions en justice contre ceux qui diffusent selon elle de fausses informations. Point final. Tant de questions et si peu de réponses. Immanquablement les salariés demeurent fragilisés, la peur suinte et le malaise persiste. Dans ce climat, chacun s’interroge sur les valeurs et les pratiques dans l’entreprise. Manifestement, « toutes les vérités tuent deviennent vénéneuses… »

C’est peut-être dans cet esprit de vérités vénéneuses que l’ADAP a souligné hier l’attitude d’un cégétiste qui en séance du CSE Siège, après que l’UNSA a lu un liminaire auquel  la CGC Audiovisuel a déclaré adhérer totalement, a trouvé le moyen de donner des motifs à son suicide aussi abjectes qu’ignobles que certains élus outrés qui les ont entendus, n'en ont pas cru leurs oreilles?  

 

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