Quand « La dame du Majestic » (*) donnait des cours d’économies à Bruno Lemaire qui cherche 22 milliards d’euros cette année.
Alors que sous la pression de Bercy, le ministère de la Culture est contraint d’effectuer 28 millions d’euros de réduction de subventions - l’Opéra et la Comédie-Française étant les plus touchés – Rachida Dati continue l’opération fusion des sociétés de l’Audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA) que dit soutenir la pote d’Hidalgo à FTV bien que cela ne lui serve à rien !
Les Échos dans leur article du 4 avril « Le gouvernement relance le projet d’une "BBC à la française" » livre plus précisément « Les Trois scénarios sur la table »
Extrait :
- L’un a minima : une gouvernance commune,
avec un seul « grand patron » de l’audiovisuel public. [Qui
ne sera en aucun cas l’ex-Orange, selon nos informations, ndlr]
- L’autre, plus extrême : une
fusion des différentes maisons, relativement longue à réaliser.
- A ce stade, l’orientation
privilégiée se situe au milieu, avec la création d’un holding qui
permettrait d’aller bien plus vite dans les coopérations (France 3/France
Bleu, information, numérique) et peut-être préparer le terrain pour des
projets de fusion.
« Le holding serait a priori le plus simple à mettre en œuvre, dans la mesure où la PPL Lafon, [La proposition de loi dans le jargon parlementaire, ndlr] qui prévoyait un holding, a été déjà votée au Sénat. Or Rachida Dati a indiqué vouloir s’appuyer sur ce texte. Il suffirait de le faire inscrire pour un vote à l’Assemblée nationale. ‘’La moitié du chemin est déjà faite, insiste le sénateur Laurent Lafon (Union centriste). Bien évidemment, il peut toujours y avoir des amendements, mais on a un texte qui cadre le débat et fournit le point d’atterrissage qui pourrait faciliter les discussions’’ mais il faut aller vite, car en parallèle se pose aussi la question du financement. La redevance a été supprimée en 2022, au profit d’une fraction de la TVA et ce mécanisme doit s’achever fin 2024 » écrit encore le titre de presse.
Alors que l’ensemble des ministres de la Culture interrogés dans le cadre de la Commission d’enquête sur la attributions des fréquences TNT, ont dit UNANIMEMENT ne pas soutenir ce projet de regroupement des 4 sociétés de l’Audiovisuel public - "Je pense qu'on va acheter un superbe immeuble, qu'on va peupler avec un président qui aura une voiture de fonction" et "on mettra à feu et à sang (...) les sociétés de l'audiovisuel public", a même lâché Roselyne Bachelot - la renaissance de l’ORTF serait donc sur les rails élyséens via la rue de Valois.
L’infirmière TV prête à tous les zèles a même
déjà communiqué, mercredi dernier, SANS PASSER DEVANT LES INSTANCE REPRÉSENTATIVES DES PERSONNELS DONC EN PLEIN DÉLIT - les noms de deux
nouveaux directeurs de projet pour aller dans cette voie (¤)…Laquelle des 3 d’ailleurs ?
(¤)
« L’intégration des
métiers de la radio et de la télévision est indispensable pour renforcer
l’offre éditoriale et faire des économies » chantent
les promoteurs du projet, ajoutant « Ne serait-ce qu’avec
les économies importantes qui pourraient être dégagées en rationalisant le parc
immobilier de France 3 et France Bleu ».
« Cela permettrait
aussi de partager les données et métadonnées pour mieux comprendre les
comportements du public et être plus prescripteur » enchérissent
les mêmes, mettant en avant des formules bateau sans aucun effet « Cela créerait de fait un audiovisuel public plus fort pour
résister davantage aux plateformes » sur l’air éculé de « Un holding pourrait donner plus de puissance au secteur avec
une plateforme en ligne commune… »
Puis d’enfoncer le clou « Autre avantage : donner plus de puissance à l’audiovisuel
public avec une plateforme commune sur Internet. »…Chacun
a vu le résultat avec les quelques 90M€ d’argent public cramés par l’ex-Orange
dans Salto liquidé après 2 ans et
demis d’existence !!
Quand d’autres beaucoup plus raisonnables,
réalistes et les pieds sur terre, répètent à juste titre que « Depuis
cinq ans, ces coopérations avancent à la vitesse d’un escargot ! Quand vous
avez deux responsables hiérarchiques et deux équipes séparées, chacun est
jaloux de son pré carré, estime un bon connaisseur du secteur ».
Ce n’est donc pas en
nommant 2 responsables de projets que les tranches de radio filmée mise en place
dans les régions depuis plusieurs mois que quasiment personne ne regarde, vont faire gober aux Français l’urgence d’une telle usine à gaz !
Enfin pourquoi faudrait-il pour se débrasser
de tel ou telle à la tête d’une des 4 sociétés de l’Audiovisuel public,
prétexter des économies via des synergies de moyens et d’effectifs ?
Un peu de sérieux tout de même ! Comment Bruno
Lemaire pourrait-il ne pas se souvenir des cours d’économies qu’assénait
Ernotte dès janvier 2022 :
« Oui l’impact économique de France télévisions va bien au-delà de son
propre budget. Par ses investissements, l’entreprise soutient indirectement
l’activité de nombreux fournisseurs.
4,4 milliards d’euros au total, c’est l’impact de France Télévisions dans le PIB, la production de
richesses. Cela représente le 1/4 de la
production audiovisuelle et cinéma en France.
Par exemple,
le feuilleton ‘’Un si grand soleil’’ génère des dépenses de 30 millions
d’euros en Occitanie et soutient plus de 1000 emplois en plus de ceux
de France Télés. Le concert de la fête de la musique à Nice en 2019, c’est 1,7
millions d’euros dépensé en Provence Alpes Côte d’Azur et 70 emplois soutenus.
Au total pour l’année 2019 la
dernière année de référence avant Covid, cela représente 62.000 emplois en
France selon les calculs du cabinet indépendant « Utopies
». [un titre de circonstance ! ndlr]
En fait, chaque fois que France Télés dépense 1 euro,
cela génère 2,4 euros de valeur ajoutée supplémentaire dans l’économie
française. »
Que Bruno Lemaire en prenne de la graine.
Pour 1€ d’argent public qu'il verse à Ernotte, c'est 2,4€ qu'il obtiendrait d’un coup de baguette magique…Il aura vite fait de les trouver ses 22 milliards d’économies !
(*)
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