L’État ridiculisé devant la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF) dans la procédure visant les nombreuse irrégularités constatées à France Médias Monde.
C’est une nouveau scandale que vient de révéler La Lettre de ce 2 mai dans une incroyable enquête signée Catherine Boullay et intitulée « La gestion de Marie Christine Saragosse jugée par la Cour des comptes ».
Pour un préjudice évalué à 1,7 million d'euros, le premier avocat a réclamé des amendes de quelques milliers d’euros seulement, la plus importante s’élevant à 15.000 € pour Marie-Christine Saragosse le responsable légale et 10.000 € pour Victor Rocaries son ex-dégé parti en retraite. Sur le banc des accusés, devant le jury présidé par Jean-Yves Bertucci, outre ces deux là, Laurence Barrière DRH, Vincent Fleury, directeur des environnements numériques, et Thierry Fanchon, directeur des technologies et des systèmes d'information.
"Si le rapport de la Cour des comptes avait déjà pointé le niveau important des indemnités versées aux cadres qui quittaient le groupe, l'audience a fait apparaître que Marie-Christine Saragosse a ignoré de nombreuses alertes sur ces transactions" explique La Lettre.
Hallucinant.
En coulisses, certains pouffent encore du bon tour joué à Cour de discipline budgétaire et financière lors de l’audition du 23 avril dernier (*) à savoir « le contexte particulier de fusion de France 24 et de RFI pourtant bien antérieur aux faits reprochés » ou encore « l'émoi suscité par le décès de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes tués au Mali en 2013 » pourtant 6 ans avant les faits, tout en profitant au passage pour charger copieusement Anne Cazala la contrôleuse générale d'État émanation de Bercy, en charge de France Médias Monde de 2014 à 2019.
Extraits:
« Pour défendre Marie-Christine Saragosse, son avocat, Jérôme Grand d'Esnon, du cabinet d'avocats Carbonnier Lamaze Rasle & associés (Carlara)…Époux à la ville d'Anne Grand d'Esnon, membre du collège de l'Arcom et réputé proche d’Emmanuel Macron, l'avocat a particulièrement chargé la contrôleuse Anne Cazala, qui aurait été "dans une croisade personnelle”. Selon lui, ses demandes d'information auraient constitué une "intrusion" qui, dans certains cas, aurait même "atteint un niveau de bêtise administrative insondable".
Surréaliste. Surtout lorsqu’on sait que Anne Grand d’Esnon a été nommée au CSA aujourd’hui Arcom sur proposition de Richard Ferrand alors président de l'Assemblée nationale.
D'autant plus savoureux lorsque chacun sait que l’intéressée qui a réalisé l'essentiel de sa carrière dans l'audiovisuel public, plus particulièrement France Télévisions, devant quitter l’instance en janvier 2025 tout comme ROM, est en charge du groupe de travail s’agissant notamment du pluralisme et de la déontologie des programmes audiovisuels.
Qui oserait après cela parler de conflits d’intérêts ?
PS: Qui paie les frais d’avocat pour tous ces gens ?! Probablement les Français ?!
A lecture de cette scandaleuse affaire dont il était clair qu’elle ne devait pas vraiment s'ébruiter - c’est raté ! - la CGC de l’Audiovisuel se félicite d’avoir saisi en mars 2023, le procureur de la République pour une plainte concernant des faits postérieurs à ceux sur lesquels que la CDBF va devoir prononcer son jugement. en délibéré.
Le représentant de la CGC à France Médias Monde viré alors qu’il était toujours salarié protégé - ce qui vient de faire valoir son syndicat par lettre recommandée adressée à Marie Christine Saragosse pour demander sa réintégration avant même de porter la contestation devant la juridiction compétente - avait à plusieurs reprises tentée d'alerter tout comme Anne Cazala la contrôleuse générale d'État avant d'être poussé vers la sortie,
C'est en lanceur d'alerte qu'il interviendra aux côté du syndicat qui va se constituer partie civile pour que démarre l'instruction judiciaire.
"Dans son réquisitoire, Serge Barichard, le premier avocat général de la Cour des comptes" où figure en bonne place, la rubrique "primes exorbitantes" nonobstant les montants liés aux procédures irrégulières de passation de marchés publics (**), le titre de presse poursuit "a pointé une longue succession de "carences", d'"omissions" et de "négligences", des "méconnaissances constantes et répétées" ainsi que des "faiblesses en matière de commande publique" de la part de Marie-Christine Saragosse et de son bras droit Victor Rocaries."
Et d'enfoncer le clou "L'équipe dirigeante n'a pas "su préserver l’intérêt de la société ni celui de l’État" et sa légèreté aurait engendré un préjudice évalué à 1,7 million d'euros pour les finances publiques. " (**)
A suivre très très vite donc pour les suites judiciaires de ce nouveau scandale qui touche encore une fois l'Audiovisuel public après l'affaire Carolis/Bygmalion.
A l'issue de sa plaidoirie, le premier avocat a réclamé une amende de 15 000 € à Marie-Christine Saragosse, 10 000 à Victor Rocaries, 5 000 à Laurence Barrière et 2 000 € à Vincent Fleury. Les poursuites à l'égard de Thierry Fanchon ont été abandonnées. Des commandes publiques peu rigoureuses Dans la synthèse de son audit en mars 2021, la Cour des comptes dénonçait la politique d'achat du groupe, parfois effectuée sans mise en concurrence. Les auteurs du rapport pointaient alors des commandes "au fil de l’eau", sans appel d'offres, affranchies des règles de la commande publique. Lors de l'audience, les magistrats de la Cour des comptes ont évalué le préjudice dû à l'absence de mise en concurrence à un montant compris entre 350 000 et 500 000 €. Les dirigeants de FMM ont recouru à un système de gestion financière -Sage -censé les accompagner pour assurer la conformité de leurs achats. Mais les magistrats de la rue Cambon ont dénoncé le manque de clarté de ce logiciel qui ne permet pas d'identifier les personnes qui passent commande. Cet outil devait faire l'objet d'un audit en 2021, mais cette recommandation n'a été suivie que par le biais d'une instance en interne, liée au conseil d'administration.
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