Le
milliardaire Rodolphe Saadé proche d’Emmanuel Macron, étend encore son empire
médiatique.
Alice Media la
maison mère de BFMTV et RMC, va être racheté par le groupe de transport
maritime CMA CGM comme l’a annoncé le groupe du milliardaire
franco-libanais Rodolphe
Saadé qui dans un communiqué, ce 15 mars, confirme avoir
« signé ce jour une promesse d’achat avec le
groupe Altice France en vue de l’acquisition de 100 % du capital d’Altice
Media (BFMTV, BFM Business, BFM Régions, RMC Story et la radio RMC) ».
Selon
Altice Media, la transaction « devrait être finalisée au cours de
l’été » ; Altice France ajoutant dans un communiqué séparé, des « négociations
exclusives » pour céder à CMA CGM et Merit France 100% d’Altice
Media pour un montant total en numéraire de 1,55 milliard d’euros.
« Patrick
Drahi exprime toute sa confiance en Rodolphe Saadé, avec qui il entretient des
relations étroites et amicales depuis de nombreuses années, à sa famille, à CMA
CGM et Merit France, pour continuer à investir et à développer Altice Media », a
ajouté Altice.
Il conserve les autres activités
d’Altice, à savoir l’opérateur télécoms SFR, et de plus
petites entreprises dans les technologies et télécoms.
Arthur
Dreyfus le pédégé d’Altice France, s’est félicité dans un message à ses
collaborateurs de la possibilité « d’écrire la prochaine page
de notre groupe », enchérissant « Après la création de
BFMTV en 2005 par Alain Weill, puis l’entrée au capital du groupe par Altice et
Patrick Drahi en 2015, ce sont deux périodes exceptionnelles de dix années
chacune qui ont permis de hisser nos marques RMC et BFM aux meilleurs niveaux ».
Ben
voyons !
Patrick
Drahi fragilisé sur les marchés financiers, vendeur
en raison de son endettement considérable malgré les divers démentis fait
depuis des mois, acculé par une dette de 60 milliards d’euros et bousculé par un scandale de corruption, s’est
finalement résolu à se séparer de ses joyaux dans les médias…
En effet, ce dernier qui vient de signer un bail de 12 ans avec l’ex-Orange pour la location de son immeuble dit Quadrans avec un total global estimé à quelques 120M€, histoire de renflouer l’intéressé qui croule sous les dettes dont 24 milliards à rembourser dans les deux ans, est contraint de mettre un terme à sa frénésie emprunteuse.
Il a déjà vendu, en novembre dernier, 70 % de ses datas center, mais cela n’a fait rentrer que 535 millions d’euros dans sa bourse…On est très très loin du compte quoi qu’il advienne !
A titre de comparaison Bruno Lemaire
qui doit trouver 10 milliards d’euros en 2024 auxquels s’additionneront les 20
milliards supplémentaires que dit chercher le ministre du budget pour 2025,
sont battus…c’est 6 fois l’un et trois fois l’autre..
Sans
parler du président de la Cour des comptes qui parle lui de 50 milliards d’économies
à faire sur les 3 ans à venir !
La Lettre (*) qui
suit au jour le jour la percée dans les médias de Rodolphe Saadé
dont la famille détient 73% du capital de CMA CGM, troisième
transporteur maritime mondial et maison-mère de nombreuses entreprises, souligne "les importants moyens financiers dont dispose ce dernier
grâce aux superprofits accumulés depuis la crise de la Covid 19"
(*)
Extrait :
" L'armateur
marseillais cherche à asseoir son influence grâce à la presse. Il a racheté en
2022 La Provence, obtenue de haute lutte face à Xavier Niel.
Depuis, le
milliardaire s'est offert un quotidien national, La Tribune, repris en
2023, puis a lancé La Tribune Dimanche, en réaction au rachat du Journal
du dimanche par Vincent Bolloré.
Avec son
groupe de presse Whynot Media qui détient également des
participations dans Brut.
Il reste en embuscade pour le rachat de M6
dont CMA CGM détient déjà 10 % du capital..."
(*)
Quant au Figaro (¤), il détaille pôle par
pôle, le périmètre du groupe : "Rachat de titres de presse,
acquisition de groupes logistiques, participation dans des compagnies aériennes
et spatiales... Le Figaro fait le point sur la tentaculaire galaxie Saadé"
Extrait :
(¤)
"À la tête de CMA-CGM, le «navire
amiral» de la famille Saadé, Rodolphe Saadé à la tête du groupe, armateur de
porte-conteneurs dont le siège est situé à Marseille, est aujourd’hui la troisième
entreprise mondiale de transport maritime et de la première en France.
Ses activités incluent également la
manutention portuaire et la logistique terrestre.
L’histoire
du groupe est avant tout une histoire de famille: CMA-CGM est issu de la
fusion, en 1999, de la Compagnie générale maritime (CGM) et de La Compagnie
maritime d'affrètement (CMA), fondée par le franco-libanais Jacques Saadé, le
père de Rodophe Saadé. En 2017, Rodolphe Saadé devient directeur général du
Groupe CMA CGM et président du conseil d'administration. Avec son frère,
Jacques Juniors, et sa sœur, Tanya, ils sont actionnaires à 73% du groupe via
la holding familiale, Merit France.
Propriétaire de Bolloré Logistique
Fin février, CMA CGM a annoncé
avoir finalisé l'acquisition de Bolloré Logistics pour 4,85 milliards d'euros,
permettant au groupe de devenir le cinquième logisticien mondial. «Nous pourrons désormais proposer à nos clients une offre complète
de services et étendre notre expertise à de nouveaux business», avait
alors salué Rodolphe Saadé continuant la diversification du groupe entamée en
2018 avec le rachat du logisticien marseillais CEVA Logistics. En 2022, le
groupe s’était déjà porté acquéreur du transporteur Gefco, ex-propriété de
Stellantis et des Chemins de Fer Russes (RZD). La même année, CMA CGM
finalisait le rachat de la société Colis Privé pour étendre son offre
logistique «jusqu’au dernier kilomètre».
Entrée au capital d’Air-France/KLM
Le
groupe dirigé par Rodolphe Saadé regarde aussi vers le ciel puisqu’il détient
9% du capital d’Air France-KLM. En mai 2022, le mariage de la compagnie
franco-néerlandaise et de la branche fret aérien de CMA CGM avait été annoncé
en grande pompe. L’idylle n’aura pas tenu longtemps puisque en janvier 2024,
les deux acteurs annonçaient la fin de leur partenariat. L’armateur marseillais
restera tout de même au capital de la compagnie jusqu’en février 2025, comme
convenu dans les accords signés.
Des parts dans l’opérateur spatial
Eutelsat
Après
l’aérien, Rodolphe Saadé s’est également attaqué au spatial. Le groupe CMA CGM
détient 5,5% du capital d’Eutelsat, l'un des plus grands opérateurs de
satellites du monde. L’objectif affiché derrière cette participation :
améliorer le routage maritime de ses navires. Auparavant, l'armateur
marseillais avait commencé à concrétiser son intérêt pour le spatial en nouant
des partenariats avec les principaux acteurs de cette filière comme le CNES en
juin 2021, ou Thales AleniaSpace en novembre de la même année.
Un incubateur pour créer un
«écosystème mondial»
À deux pas du port de Marseille et
dans les anciens bâtiments de la Compagnie générale transatlantique, Rodolphe
Saadé a installé Zebox, un incubateur de start-up qui se définit comme un «écosystème mondial d’entrepreneurs et de leaders industriels.» Depuis
son lancement en 2018, l’incubateur revendique 235 millions d'euros levés et
plus de 100 collaborations signées entre des jeunes pousses et des grands
groupes. L’armateur possède une branche «Média», rebaptisée «Why
Not Media» fin 2023, après s'être d’abord appelé CMA CGM Media. Reflet des
ambitions du milliardaire franco libanais dans le secteur des médias, la
filiale revendique un chiffre d'affaires de 78 millions d'euros et 900
collaborateurs.
Propriétaire du groupe de presse La Provence
«Why
Not Media» est propriétaire du groupe de presse La Provence, qui publie les
quotidiens La Provence et Corse Matin, depuis octobre 2022. Le groupe était
historiquement détenu à 89% par GBT, la holding en liquidation de l’homme
d’affaires Bernard Tapie. La reprise du groupe a fait l’objet d’une âpre
bataille judiciaire entre le fondateur de Free Xavier Niel, actionnaire
minoritaire à hauteur de 11%, et Rodolphe Saadé. Les deux hommes d’affaires ont
finalement enterré la hache de guerre en août 2022. Dans leur accord, dont le
montant n'avait pas été communiqué, la holding de Xavier Niel, NJJ, cédait à
l’armateur ses parts minoritaires dans le groupe de presse. En septembre 2022,
le tribunal de commerce de Bobigny avait définitivement validé l'offre de CMA
CGM, d'un montant de 81 millions d'euros, sur les 89% détenus par GBT au sein
de la Provence.
10% au capital de M6
L'appétit de Rodolphe Saadé ne se
limite pas à la presse écrite. Toujours en 2022, CMA-CGM est entré au capital
du groupe audiovisuel M6 (chaînes M6, W9, 6ter et les radios du groupe RTL)
pour en posséder environ 8% des titres. En avril 2023, quelques mois après
avoir été coopté au conseil de surveillance de M6, l'armateur est monté à
hauteur de 10,25% du capital, par une acquisition de titres sur le marché.
Rodolphe Saadé aurait volontiers souhaité aller plus loin: le franco libanais
avait manifesté son intérêt pour le rachat de la chaîne après l'échec de la
fusion avec TF1. Il n’avait alors pas obtenu gain de cause. Mais dans sa
déclaration à l'AMF, le groupe CMA-CGM a déclaré qu'il compte «poursuivre (ses) acquisitions de titres (...) en fonction des
opportunités et conditions de marché». Affaire à suivre donc…
Une participation au capital de
Brut, le média des jeunes
Média coqueluche des 15-25 ans,
Brut attire les convoitises de nombreux investisseurs, Rodolphe Saadé en tête.
En avril 2023, quelques mois après avoir traversé une mauvaise passe financière
et procédé à de nombreux licenciements, Brut annonce avoir bouclé une nouvelle
levée de fonds de 40 millions d'euros et négocié l’entrée de «Why not Media» au
sein de l’actionnariat du groupe. Si la part détenue par l’armateur demeure
confidentielle, le co-fondateur de Brut, Guillaume Lacroix, a déclaré que sa
participation « ne bouleverse pas les grands équilibres du
capital » du média. Le milliardaire franco libanais côtoie au
sein de l’actionnariat de Brut d’autres grands noms tels que Xavier Niel,
François Henri-Pinault (via Artémis, la société de portefeuille contrôlée par
la famille Pinault) ou encore James Murdoch (via le fonds Lupa Systems).
Acquéreur du groupe de presse La Tribune
L’annonce avait fait les gros
titres. En juillet 2023, l’armateur a décidé de racheter le titre de presse
économique La Tribune. Détenu depuis 2012 par l’entrepreneur Jean-Christophe
Tortora, le quotidien avait figuré dans l’escarcelle de LVMH ou encore d’Alain
Weill. Avant le rachat par Saadé, la Tribune était détenue à hauteur de 72% par
le groupe HIMA, de Jean-Christophe Tortora et Franck Julien. Le reste
appartenait toujours à l'entrepreneur Laurent Alexandre, fondateur de
Doctissimo. En rachetant la Tribune, Rodolphe Saadé a choisi de conserver
Jean-Christophe Tortora à la tête du titre de presse, quasiment exclusivement
tourné vers le numérique depuis 2012. En juillet 2023, sous l’impulsion de
l’homme d’affaires, le groupe a renoué avec le format papier en lançant un
nouvel hebdomadaire d'information généraliste du dimanche, baptisé «La Tribune
Dimanche». Le titre se veut «sans couleur politique», de manière à «rassembler
tous les Français», selon les mots de Jean-Christophe Tortora. Le premier numéro
est paru le 8 octobre 2023, tiré à 120.000 exemplaires. Bruno Jeudy, licencié de Paris Match, pilote ce nouveau journal
censé concurrencer le Journal du Dimanche (JDD), détenu par Vincent Bolloré. En
janvier 2024, Rodolphe Saadé a annoncé réinvestir près de 7 millions d'euros
dans le groupe de presse…
Propriétaire donc de BFMTV et RMC dès l'acquisition de 100% du capital d'Altice
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