jeudi 18 septembre 2025

France Télés : Une interview lunaire pour une plainte au Pénal bien réelle

France Télés : Une interview lunaire pour une plainte au Pénal bien réelle

Le SNPCA-CGC confirme les informations de La Lettre publiées dans son édition du 18 septembre, sous la plume de Catherine Boullay avec son article intitulé « France télévisions : devant la justice, la CFE-CGC conteste la nomination de Delphine Ernotte. » (*)

L’article de La Lettre, hasard du calendrier, vient torpiller l’interview LUNAIRE - c’est le mot le plus utilisé dans les commentaires que le blog CGC Média a déjà reçus pour tenter de qualifier les propos tenus par l’ex-Orange à Aude Dassonville - et démontre que la plainte visant à faire annuler la mascarade du 14 mai dernier avec  le 3ème parachutage bidonné à France Télés et condamner l’ensemble des protagonistes par la Justice, est bien réelle. (*)

C’est Maitre Pierre-Olivier Lambert qui représentait déjà la CGC dans l’affaire dite « Carolis-Millot-Bygmalion » qui s’était soldée par des condamnations en cascade à commencer par celle, définitive, de l’ex-pédégé de l’entreprise publique, qui a été mandaté pour ce nouvel épisode judiciaire.

Il est grand temps que le Justice se penche enfin sur enfumage décennal truffé de mensonges au quotidien et mette un terme à ce lamentable spectacle que la France entière ne supporte plus, le tout sur fond de conflit d’intérêts majeur.

(*)



Extraits :

« Cinq mois après la reconduction par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de Delphine Ernotte-Cunci pour un troisième mandat à la tête de France télévisions, le syndicaliste Jean-Jacques Cordival mène toujours campagne pour déloger la dirigeante de son poste. Le secrétaire général du Syndicat national des personnels de la communication et de l'audiovisuel CFE-CGC vient de déposer une nouvelle plainte contre la présidente du groupe audiovisuel. La saisine adressée au procureur de Paris expose plusieurs griefs pour "faux intellectuel, recel et complicité de faux intellectuel". 

Jean-Jacques Cordival y liste une série d'irrégularités qui, selon lui, ont entaché la procédure de reconduction menée par l'Arcom. Il en profite pour dresser un véritable réquisitoire du bilan de Delphine Ernotte-Cunci à la fin de son second mandat….

Dans son appel à candidatures émis le 5 mars 2025, l'autorité indépendante fixait en effet plusieurs priorités afin de départager les candidats. Pour arrêter son choix, l'Arcom précisait se fonder sur les résultats d'audience à la fois sur les chaînes linéaires et la plateforme France TV. Chiffres à l'appui, Jean-Jacques Cordival souligne l'absence de rajeunissement de l'audience et l'échec de la stratégie numérique de France télévisions, avec l'abandon de la plateforme Salto, en partenariat avec TF1 et M6, entraînant une perte sèche de 90 millions d'euros. Il reproche également à Delphine Ernotte de n'avoir pas su, en dix ans, faire décoller les audiences de France info, toujours sous la barre des 1 %, et pointe les difficultés de la chaîne Ici commune avec Radio France…. 

L'Arcom exigeait aussi des candidats qu'ils prouvent leur "capacité à assurer la soutenabilité financière de la société et le développement des coopérations avec les autres sociétés nationales de programme". Or Delphine Ernotte-Cunci a fait voter un budget en déficit d'au moins 41,2 millions d'euros pour 2025. Dans sa plainte, le syndicaliste déplore surtout que la mise en place d'une comptabilité analytique, préconisée dès 2016 dans un rapport de la Cour des comptes, soit restée lettre morte…

(#)

La CGC de l’Audiovisuel avec les nombreuses pièces qu’elle fournit dans le cadre de la procédure,  revient entre autres sur les pages 120 et 121 de «  l’Avis motivé de l’ARCOM sur les résultats de la société France Télévisions de 2020-2024 » qui énonce clairement les artifices comptables utilisés (#) :  

« France Télévisions souligne s’être maintenue à l’équilibre d’exploitation sur l’ensemble de la période 2019-2023, conformément à l’objectif fixé par le COM. Cet équilibre s’entend « hors éléments non récurrents »le groupe ayant corrigé l’agrégat comptable de façon à neutraliser les coûts liés au projet Salto et au plan de départs. L’indicateur du COM a ainsi été corrigé en ce sens a posteriori. Les coûts de Salto considérés comme non récurrents ont en pratique été imputés chaque année jusqu’à l’extinction de cette société en 2023.

En outre, en 2023, après l’abandon du projet Salto qui met fin à la correction, l’équilibre du résultat d’exploitation a résulté d’une modification des modalités d’amortissement comptable des programmes, qui représente selon les tutelles une amélioration de 30 M€/an. Sur l’ensemble de la période, l’équilibre d’exploitation doit ainsi être resitué dans un contexte de retraitements comptables.

Le résultat net connait en revanche deux années de déficit en 2021 et 2022 (-12 M€ et - 48 M€), imputable ici aussi au projet Salto. Les années d’excédent proviennent du résultat exceptionnel (provision en prévision du plan de départs volontaires) ».

« Comme déjà évoqué plus haut, de nouvelles modalités d’amortissement des programmes ont aussi permis d’améliorer facialement le compte de charges (30 M€/an de gains) » ».

Nul doute qu’il en sera question dans le prochain rapport de la rue Cambon qui devrait être saignant et qu’évoque Le Monde dans cette entretien signé Aude Dassonville qui a probablement dû s’étrangler à chaque nouvelle parole de la propagande ernottienne, disant tout et son contraire.

A la journaliste qui l’interroge « La Cour des comptes présentera son rapport sur France Télévisions le 23 septembre : redoutez-vous ses conclusions, alors que les comptes sont dans le rouge ? », elle répond « Depuis dix ans, France Télévisions a toujours tenu ses engagements budgétaires et présenté des comptes à l’équilibre – à l’exception du prévisionnel pour 2025. Oui, nous affrontons des contraintes très fortes, mais que nous gérons avec responsabilité. Ce rapport ne nous inspire donc aucune inquiétude. »

On voit ça tout de suite avec les conclusions de l’Arcom  (#)

Comme par exemple, les fallacieux arguments que l’intéressée donne à présent pour dire qu’elle est CONTRE le projet Dati de fusion-holding; les mêmes qu’elle donnait il y a quelques semaines encore pour affirmer sa nécessité absolue et se prononcer publiquement POUR une telle structure !

Lorsque la journaliste l’interroge encore « Jusqu’au début de l’été, vous défendiez le projet de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public. Pourquoi ne vous convient-il plus ? », Ernotte continue son grotesque narratif, tapant copieusement sur l’État actionnaire, indiquant « douter de sa réelle et sincère volonté politique de renforcer l’audiovisuel public » ajoutant que « Dans ce cadre là, il est difficile d’envisager une réforme ».

Inutile de préciser que les conditions n'ont pas changé et surtout pas depuis le départ de Rima Abdul-Malak (2023) en tout cas pas ce qu'elle a mis en avant dans sa rencontre avec l'Arcom en mars (à savoir le holding) pour laquelle elle taxe à présent l'État d'aveuglement et de retournement...c'est sa veste qu'elle a retournée.

Extrait :

« Fin 2023, nous avions arrêté, avec la ministre de la culture de l’époque [Rima Abdul Malak], un contrat d’objectifs et de moyens. L’instruction du financement de France Télévisions à horizon 2028 était faite. Mais, en quelques mois, le choix a été fait de baisses budgétaires aveugles et successives. Dans ce cadre-là, il est difficile d’envisager une réforme de l’audiovisuel public sans douter de la réelle et sincère volonté politique de le renforcer. »

Et de pousser le bouchon toujours plus loin, sans rire : « J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance. Discuter du Meccano de gouvernance sans aucune visibilité sur nos prochains budgets n’a pas de sens… Il y a désormais une vraie contradiction entre l’ambition demandée à l’audiovisuel public et les moyens qui lui sont accordés…

Comment l’État actionnaire peut-il continuer de se laisser piétiner et ridiculiser de la sorte ?  A moins qu'il ne soit ravi de la spirale de démonétisation dans laquelle l'ex-Orange a entraîné depuis 10 ans la télé publique ? 

Quant à ses annonces comme celle de Vincent Meslet et de la pédégère de Radio France ou encore de Céline Pigalle que cette dernière nommait à la tête du réseau de radios locales publiques mais qui doit probablement oublier qu’elle avait rejoint Canal + en 2011  comme rédactrice en chef de l'émission quotidienne La Matinale, avant d’être nommée en mai 2012, comme directrice de la rédaction d'i>Télé la chaîne d'information en continu du groupe de Vincent Bolloré: « Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! », elles n’ont qu’un effet, augmenter la fracture entre « Les France », à l’opposé du  baratin que servait pourtant Ernotte à Ajdari et ses acolytes dans ses 30 pages d’une vacuité sans nom : (¤)

C’est aussi sûrement pour cela qu’elle vient de recruter deux chroniqueurs pendant 4 ans de «  L’Heure des Pros » sur CNews !!!

Extrait «Le regard que nous portons aujourd’hui sur la France, souvent depuis Paris, est forgé par le constat de fractures profondes, tous azimuts, creusées par les crises successives traversées par notre pays. Devenu proverbial jusqu’à la caricature, « l’archipel français », constitué d’une multitude d’îlots sans ponts ni liens, serait sous cet angle impossible à réunir, condamné à s’éloigner toujours plus et à se parler de moins en moins. Si les inégalités de tous ordres sont une réalité incontestable, le service public se distingue depuis toujours en renonçant pour sa part à souffler sur les braises et à en faire le ferment d’une division nationale. Ces dernières années, ses choix stratégiques ont au contraire porté France Télévisions à prendre toute sa part, comme média, dans l’engagement à les résorber et à mettre en valeur ce qui relie les citoyens entre eux »..  

C’est évidemment dans cet optique de « Rapprocher les France » (sic) qu’Ernotte vomit aujourd’hui sur le groupe de Vincent Bolloré "La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence. Avec nos obligations en matière de pluralisme, d’indépendance, et de garantie de la liberté d’expression, etc., nous lui posons problème. A un moment, il faut dire stop. On a besoin de toutes les bonnes volontés républicaines de ce pays pour s’élever contre cette violence verbale de nature presque politique."

 (¤)

Une fumisterie sans nom dans laquelle l’Agence à 50M€ détient une énorme part de responsabilités qu’un juge d’Instruction n’aura aucun mal à démonter...

 le tout, redisons-le, sur fond de conflit d’intérêt majeur.

Rappelons que l'Arcom écrivait « les candidats à la présidence de France Télévisions doivent soumettre une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils sont à jour de leurs obligations fiscales et « qu’ils ne se trouvent pas dans une situation d’interférence ou de dépendance vis-à-vis d’intérêts publics ou privés susceptibles d’influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de la fonction. Cette déclaration doit également confirmer que les candidats ont pris connaissance des obligations légales, notamment celles de la loi n° 2013-907 relative à la transparence de la vie publique. Tout dossier non conforme est jugé irrecevable. »

Juliette Théry, en sa qualité de membre de l’Arcom, avait également souligné, lors d’une conférence de presse, les enjeux de la nomination, la nécessité d’assurer « la singularité et l’impartialité du service public », suggérant une attention portée à l’intégrité et à la neutralité du processus...qui vaut bien entendu également et surtout pour les membres de l'Agence d'État.

PS: Ne cherchez pas d’image de la fête de l’humanité cette année dans les JT, consignes avaient  été données de n’en diffuser aucune, du fait de l’invitation qu’avait lancé les organisateurs à la candidate (le mot avait-il un sens ?) malheureuse dont le projet stratégique d’avenir aurait pu changer en profondeur France Télévisions. 

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