France Télés : Une interview lunaire pour une plainte au Pénal bien réelle
Le SNPCA-CGC confirme
les informations de La Lettre publiées dans son édition du 18 septembre,
sous la plume de Catherine Boullay avec son article intitulé « France
télévisions : devant la justice, la CFE-CGC conteste la nomination de Delphine
Ernotte. » (*)
L’article de La Lettre,
hasard du calendrier, vient torpiller l’interview
LUNAIRE - c’est le mot le plus
utilisé dans les commentaires que le blog CGC Média a déjà reçus pour tenter de qualifier les propos tenus par l’ex-Orange
à Aude Dassonville - et démontre que la plainte visant à faire annuler la
mascarade du 14 mai dernier avec le 3ème parachutage bidonné à France
Télés et condamner l’ensemble des protagonistes par la Justice, est bien réelle. (*)
C’est Maitre Pierre-Olivier Lambert
qui représentait déjà la CGC dans l’affaire dite « Carolis-Millot-Bygmalion »
qui s’était soldée par des condamnations en cascade à commencer par celle, définitive,
de l’ex-pédégé de l’entreprise publique, qui a été mandaté pour ce nouvel
épisode judiciaire.
Il est grand temps que le Justice se penche enfin sur enfumage décennal truffé de mensonges au quotidien et mette un terme à ce lamentable spectacle que la France entière ne supporte plus, le tout sur fond de conflit d’intérêts majeur.
(*)
Extraits :
« Cinq mois
après la reconduction par l'Autorité de régulation de la communication
audiovisuelle et numérique (Arcom) de Delphine Ernotte-Cunci pour
un troisième mandat à la tête de France télévisions, le
syndicaliste Jean-Jacques Cordival mène toujours campagne pour
déloger la dirigeante de son poste. Le secrétaire général du Syndicat
national des personnels de la communication et de l'audiovisuel CFE-CGC vient
de déposer une nouvelle plainte contre la présidente du groupe
audiovisuel. La saisine adressée au procureur de Paris expose plusieurs
griefs pour "faux intellectuel, recel et complicité de faux
intellectuel".
Jean-Jacques Cordival y liste
une série d'irrégularités qui, selon lui, ont entaché la procédure de
reconduction menée par l'Arcom. Il en profite pour dresser un véritable
réquisitoire du bilan de Delphine Ernotte-Cunci à la fin de son second
mandat….
Dans son appel à
candidatures émis le 5 mars 2025, l'autorité indépendante fixait en effet
plusieurs priorités afin de départager les candidats. Pour arrêter son
choix, l'Arcom précisait se fonder sur les résultats d'audience à la fois
sur les chaînes linéaires et la plateforme France TV. Chiffres à l'appui,
Jean-Jacques Cordival souligne l'absence de rajeunissement de l'audience
et l'échec de la stratégie numérique de France télévisions, avec l'abandon
de la plateforme Salto, en partenariat avec TF1 et M6,
entraînant une perte sèche de 90 millions d'euros. Il reproche
également à Delphine Ernotte de n'avoir pas su, en dix ans, faire décoller
les audiences de France info, toujours sous la barre des 1 %,
et pointe les difficultés de la chaîne Ici commune avec Radio
France….
L'Arcom exigeait
aussi des candidats qu'ils prouvent leur "capacité à assurer la
soutenabilité financière de la société et le développement des coopérations
avec les autres sociétés nationales de programme". Or Delphine
Ernotte-Cunci a fait voter un budget en déficit d'au moins 41,2 millions
d'euros pour 2025. Dans sa plainte, le syndicaliste déplore surtout
que la mise en place d'une comptabilité analytique, préconisée dès 2016
dans un rapport de la Cour des comptes, soit restée lettre morte…
(#)
La CGC de l’Audiovisuel avec les nombreuses pièces qu’elle fournit dans le cadre de la procédure, revient entre autres sur les pages 120 et 121
de
«
l’Avis motivé de l’ARCOM sur les résultats de la société France Télévisions de 2020-2024 »
qui énonce clairement les artifices comptables utilisés (#) :
« France Télévisions souligne s’être maintenue à l’équilibre
d’exploitation sur l’ensemble de la période 2019-2023, conformément à
l’objectif fixé par le COM. Cet équilibre s’entend « hors éléments non récurrents », le groupe ayant
corrigé l’agrégat comptable de façon à neutraliser les coûts liés au projet
Salto et au plan de départs. L’indicateur du COM a ainsi été
corrigé en ce sens a posteriori. Les coûts de Salto
considérés comme non récurrents ont en pratique été imputés chaque année
jusqu’à l’extinction de cette société en 2023.
En outre, en 2023, après l’abandon du projet Salto qui met fin à la
correction, l’équilibre du résultat d’exploitation a résulté
d’une modification des modalités d’amortissement comptable des programmes, qui représente selon les tutelles une amélioration de 30 M€/an. Sur
l’ensemble de la période, l’équilibre d’exploitation doit ainsi être resitué
dans un contexte de retraitements comptables.
Le résultat net connait en revanche deux années de déficit en 2021
et 2022 (-12 M€ et - 48 M€), imputable ici aussi au projet Salto. Les années
d’excédent proviennent du résultat exceptionnel (provision en prévision du plan
de départs volontaires) ».
« Comme déjà évoqué plus haut, de nouvelles modalités
d’amortissement des programmes ont aussi permis d’améliorer facialement le
compte de charges (30 M€/an de gains) » ».
Nul doute qu’il en sera question
dans le prochain rapport de la rue Cambon qui devrait être saignant et qu’évoque
Le Monde dans cette entretien signé Aude Dassonville qui a
probablement dû s’étrangler à chaque nouvelle parole de la propagande ernottienne, disant
tout et son contraire.
A la journaliste qui l’interroge
« La Cour des comptes présentera son
rapport sur France Télévisions le 23 septembre : redoutez-vous ses
conclusions, alors que les comptes sont dans le rouge ? », elle
répond « Depuis dix ans, France Télévisions
a toujours tenu ses engagements budgétaires et présenté des comptes à
l’équilibre – à l’exception du prévisionnel pour 2025. Oui, nous affrontons des
contraintes très fortes, mais que nous gérons avec responsabilité. Ce rapport
ne nous inspire donc aucune inquiétude. »
On voit ça tout de suite avec les conclusions de l’Arcom (#)
Comme par exemple, les fallacieux arguments que l’intéressée
donne à présent pour dire qu’elle est CONTRE le projet Dati de fusion-holding;
les mêmes qu’elle donnait il y a quelques semaines encore pour affirmer sa nécessité
absolue et se prononcer publiquement POUR une telle structure !
Lorsque la journaliste l’interroge
encore « Jusqu’au début de l’été, vous
défendiez le projet de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public.
Pourquoi ne vous convient-il plus ? », Ernotte continue
son grotesque narratif, tapant copieusement sur l’État actionnaire, indiquant
« douter de sa réelle et sincère volonté
politique de renforcer l’audiovisuel public » ajoutant que « Dans ce cadre là, il est difficile d’envisager une
réforme ».
Inutile de préciser que les conditions n'ont pas changé et surtout pas depuis le départ de Rima Abdul-Malak (2023) en tout cas pas ce qu'elle a mis en avant dans sa rencontre avec l'Arcom en mars (à savoir le holding) pour laquelle elle taxe à présent l'État d'aveuglement et de retournement...c'est sa veste qu'elle a retournée.
Extrait :
« Fin 2023,
nous avions arrêté, avec la ministre de la culture de l’époque [Rima Abdul
Malak], un contrat d’objectifs et de moyens. L’instruction du financement
de France Télévisions à horizon 2028 était faite. Mais, en quelques
mois, le choix a été fait de baisses budgétaires aveugles et successives.
Dans ce cadre-là, il est difficile d’envisager une réforme de l’audiovisuel
public sans douter de la réelle et sincère volonté politique de le renforcer. »
Et de pousser le
bouchon toujours plus loin, sans rire : « J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait
être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est
de donner des garanties sur notre indépendance. Discuter du Meccano de
gouvernance sans aucune visibilité sur nos prochains budgets n’a pas de sens…
Il y a désormais une vraie contradiction entre l’ambition demandée à
l’audiovisuel public et les moyens qui lui sont accordés…
Comment l’État actionnaire peut-il continuer de se laisser piétiner et ridiculiser de la sorte ? A moins qu'il ne soit ravi de la spirale de démonétisation dans laquelle l'ex-Orange a entraîné depuis 10 ans la télé publique ?
Quant à ses annonces comme celle
de Vincent Meslet et de la pédégère de Radio France ou encore de Céline Pigalle
que
cette dernière nommait à la tête du réseau de radios locales publiques mais qui
doit probablement oublier qu’elle avait rejoint Canal + en 2011 comme
rédactrice en chef de l'émission quotidienne La Matinale, avant d’être
nommée en mai 2012, comme directrice de la rédaction d'i>Télé la chaîne
d'information en continu du groupe de Vincent Bolloré: « Il faut admettre que CNews est un média d’opinion.
Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! », elles n’ont qu’un effet, augmenter la fracture entre « Les
France », à l’opposé du baratin que servait pourtant Ernotte à Ajdari et
ses acolytes dans ses 30 pages d’une vacuité sans nom : (¤)
C’est aussi sûrement pour cela qu’elle vient de recruter deux chroniqueurs pendant 4 ans de « L’Heure des Pros » sur CNews !!!
Extrait «Le regard que nous portons aujourd’hui sur la France, souvent depuis Paris, est forgé par le constat de fractures
profondes, tous azimuts, creusées par les crises successives traversées par
notre pays. Devenu proverbial jusqu’à la caricature, « l’archipel français
», constitué d’une multitude d’îlots sans ponts ni liens, serait sous cet angle
impossible à réunir, condamné à s’éloigner toujours plus et à se parler de
moins en moins. Si les inégalités de tous ordres sont une réalité
incontestable, le service public se distingue depuis toujours en renonçant pour
sa part à souffler sur les braises et à en faire le ferment d’une division
nationale. Ces dernières années, ses choix stratégiques ont au contraire
porté France Télévisions à prendre toute sa part, comme média, dans
l’engagement à les résorber et à mettre en valeur ce qui relie les citoyens
entre eux »..
C’est évidemment dans cet optique
de « Rapprocher les France » (sic) qu’Ernotte vomit aujourd’hui
sur le groupe de Vincent Bolloré "La
galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public,
réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence. Avec nos obligations en
matière de pluralisme, d’indépendance, et de garantie de la liberté
d’expression, etc., nous lui posons problème. A un moment, il faut dire stop.
On a besoin de toutes les bonnes volontés républicaines de ce pays pour
s’élever contre cette violence verbale de nature presque politique."
(¤)
Une fumisterie sans nom dans laquelle l’Agence à 50M€ détient une énorme part de responsabilités qu’un juge d’Instruction n’aura aucun mal à démonter...
le tout, redisons-le, sur fond de conflit d’intérêt majeur.
Rappelons que l'Arcom écrivait « les candidats à la présidence de France Télévisions doivent soumettre une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils sont à jour de leurs obligations fiscales et « qu’ils ne se trouvent pas dans une situation d’interférence ou de dépendance vis-à-vis d’intérêts publics ou privés susceptibles d’influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de la fonction. Cette déclaration doit également confirmer que les candidats ont pris connaissance des obligations légales, notamment celles de la loi n° 2013-907 relative à la transparence de la vie publique. Tout dossier non conforme est jugé irrecevable. »
Juliette Théry, en sa qualité de membre de l’Arcom, avait également souligné, lors d’une conférence de presse, les enjeux de la nomination, la nécessité d’assurer « la singularité et l’impartialité du service public », suggérant une attention portée à l’intégrité et à la neutralité du processus...qui vaut bien entendu également et surtout pour les membres de l'Agence d'État.
PS: Ne cherchez pas d’image de la fête de l’humanité cette année dans les JT, consignes avaient été données de n’en diffuser aucune, du fait de l’invitation qu’avait lancé les organisateurs à la candidate (le mot avait-il un sens ?) malheureuse dont le projet stratégique d’avenir aurait pu changer en profondeur France Télévisions.
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