dimanche 23 octobre 2016

Les journalistes d'iTélé malmenés par leur direction sur fond de déménagement précipité.



Les journalistes d'iTélé malmenés par leur direction sur fond de déménagement précipité. 

Ils ont de quoi être en colère les journalistes d'iTélé…Tout d’abord, alors qu’ils sont en grève depuis une semaine – elle a débuté lundi dernier – ils reçoivent étrange une lettre de leur direction (¤) sur l’air de si vous n’êtes pas contents, vous pouvez partir mais en dehors du cadre légal strict !

Ce courrier indique qu’ils avaient jusqu’à vendredi 21 octobre pour faire jouer exceptionnellement la clause de conscience (*)

(*) La clause de conscience des journalistes leur permet, en effet, de démissionner en faisant notamment référence à la  modification de la ligne éditoriale de l'organe de presse qui les emploie, tout en entrainant l'application du régime juridique du licenciement. Le journaliste doit prouver la modification très substantielle de ligne éditoriale pour faire appliquer ladite  clause de conscience.

(¤) Expliquer aux journalistes qu’il n’y aurait pas de changement de la ligne éditoriale - iTélé faisant toujours de l’Info - pour évoquer la possibilité de partir mais en dehors du cadre légal strict,  n’est pas très sérieux.

Affirmer que l’application de cette clause de conscience serait contraire à la présomption d’innocence et équivaudrait pour la chaîne à trahir la parole donnée, c’est très limite !!

Il ne faut pas confondre l’essence même de la chaîne de la TNT et donc sa raison d’être qui lui a valu son conventionnement par le CSA avec tel ou tel choix éditorial, le cas échéant celui de confier à Jean-Marc Morandini, la tranche quotidienne 18h/19h.

Pourquoi avoir écrit aux journalistes pour leur indiquer « vous pouvez partir mais en dehors du cadre légal » alors que ce choix de changer la ligne éditoriale était pris comme le précise la missive depuis le printemps dernier ?

Extrait (¤) « Dans  son communiqué du 7 octobre, la SDJ d'iTélé a estimé que l'arrivée de Jean-Marc Morandini était « de nature à porter atteinte à notre honneur, à notre réputation et d'une manière générale aux intérêts moraux », faisant ainsi référence aux conditions d'exercice de la clause de conscience.
Bien que cette opposition aille à l'encontre du respect de la présomption d'innocence, qui est, pour nous un élément fondamental de la démocratie, nous sommes prêts à vous laisser la possibilité, en dehors du cadre légal strict, d'exercer en tant que journaliste le droit de rupture de votre contrat de travail au titre de l'activation de la clause de conscience. Cette possibilité vous sera laissée jusqu'au vendredi 21 octobre. »  

Certains journalistes n’ont pas attendu. Dernier en date, Olivier Ravanello chroniqueur spécialiste des questions internationales, qui a annoncé par tweet son départ d’iTélé "Je quitte @itele ce soir. Cas de conscience Beaucoup de tristesse et de fierté d'avoir été l'un d'entre eux #leplusbeaumetierdumonde" .

Cerise sur le gâteau, le déménagement d’une partie des locaux de la chaîne d’info pour faire place à l'arrivée de la rédaction de Direct Matin avec "des affaires de salariés aient été mises à la poubelle" "six ou sept personnes seulement…tout ceci étant lié au démarrage un peu précipité de l'opération de déménagement" ! 

La direction reconnaissant ainsi que si le déménagement avait démarré "trop tôt",  les déménageurs "n'avaient pas l'instruction de mettre les affaires de qui que ce soit à la poubelle" et qu'ils "s'étaient trompés".

Quant au décrochage de plusieurs lettres d’un panneau accroché sur la façade puis retiré en toute hâte – celles d'une nouvelle enseigne, "news factory", nom que Vincent Bolloré entend donner à son pôle info – la direction indique qu’il s'agit d'un "incident regrettable", lié à une "erreur de fixation de la part du prestataire".

Cela fait un peu beaucoup tout de même et, redisons-le, les journalistes d'iTélé ont n’ont plus une mais, à présent, plusieurs raisons d’être très remontés.
 
(¤)


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