Radio
France: dernières auditions pour les candidats…mais la désignation sera-t-elle
légale ?
C’est un CSA ramené
provisoirement à 5 membres sur les 7 "sages" qui composent
habituellement son collège, qui auditionne ce jeudi, les deux derniers candidats à la
présidence de Radio France, Christophe Tardieu, directeur général du Centre
national du cinéma (CNC) et Jérôme Batout, directeur général de l'agence de
conseil Publicis Media.
Les quatre autres candidats sont François Desnoyers,
Guillaume Klossa, Bruno Delport et Sibyle Veil avaient été entendus la veille le 11 avril.
Seulement voilà, depuis la loi du 15 novembre 2013 qui a entre autres reformé le CSA et ses prérogatives, si le Président de
la République ne nomme plus les dirigeants des sociétés de l'audiovisuel public
comme Nicolas Sarkozy l’avait fait avec Pflimlin, sa composition explicitement
mentionnée dans les textes semble bien poser problème !
En effet, la composition du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) portée à 7 membres devant concourir à
une représentation paritaire des femmes et des hommes au sein du l’instance, est
légalement on ne peut plus claire :
Le nombre de membres du Conseil est réduit de 9 à 7.
Le président de la
République ne
conservant que la prérogative de désignation
du président du CSA.
Les six autres
membres
(trois choisis par le président du Sénat et trois par celui de l'Assemblée) recevant
obligatoirement l'avis conforme des commissions des Affaires culturelles des
deux Chambres à la majorité des trois cinquièmes.
En outre, la loi du 15 novembre 2013 modifiant
l’article 47-4 de la loi du 30 septembre
1986 prévoit notamment que les présidents des sociétés nationales de programme
sont nommés pour cinq
ans par le CSA, à la majorité des membres qui le composent…c’est-à-dire 4 sur 7.
Ces nominations font l’objet d’une décision
motivée du Conseil (dans sa formation à 7 prévue explicitement part la loi) se fondant sur des critères de compétence et d’expérience…les candidats devant présenter aux 7 membres du CSA un
projet stratégique pour fonder sa décision.
Projet présenté donc à 5 membres sur 7 et cette
fois-ci retransmis contrairement aux deux
précédentes procédures notamment celle sur France Télés qui fait l'objet d'une instruction judiciaire en cours !
Voilà où le bât
pourrait blesser.
Il n’est pas prévu que
le Conseil soit ramené à 5 membres au lieu de 7
pour entendre les candidats sur leur projet
stratégique et encore moins pour se prononcer !
« Le CSA, ramené provisoirement à 5 membres sur les 7
"sages" qui composent habituellement son
collège, votera ensuite pour son candidat favori, qui devra remporter au moins
4 voix » écrivent certains
titres de Presse qui précisent que « les délibérations devaient commencer dans
l'après-midi ».
Mais les délibérations ne se feront au
maximum qu’à 6/7 (Schrameck n’étant toujours pas revenu !) et ce alors même
que des auditions auront eu lieu à 5/7…et il n’est pas dit que Curien qui assure automatiquement l’intérim de Schrameck étant le
doyen des membres de l’instance, puisse voter pour lui par procuration !
5/7 voire 6/7 ce n’est pas la
composition de 7/7 prévue dans la loi.
Un processus finalement bien fragile qui
pourrait bien au final faire l’objet d’une contestation formelle devant la ou les juridictions
compétentes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire