Les trous de mémoire de l’ex-dircab
d’Ernotte et ce monde révoltant de l’entre-soi que Médiapart épingle.
Dans un très récent article du
3 février « France Télévisions : ce monde de l’entre-soi »,
le blog CGC Média montrait une nouvelle fois comment ce monde de l’entre-soi gangrène tout, plus
particulièrement à France Télés et ce malgré les dénégations de certains pitres !
Trois jours
plus tard, Médiapart publiait un dossier de 6 pages au titre sans
équivoque « Médias et politiques : ce que révèlent les
écoutes Bolloré » qu’illustre
le film évènement « MEDIA
CRASH » qui sort
en salles le 16 février.
Ce lundi, Florian
Guadeloupe pour Pure Médias revient sur les révélations de Médiapart
et notamment les trous de mémoire de l’ex-dircab d’Ernotte cité dans
l’enquête qui ressort d’un conversation téléphonique organisée par la Justice.
« "Mediapart"
révèle une conversation téléphonique du milliardaire, placé sur écoute par la
Justice, au sujet du magazine d'enquête de France 2 » titre Pure Médias qui débute
ainsi son article « Des
discussions qui en disent long. Dans une enquête
publiée hier soir, "Mediapart" révèle des retranscriptions
d'échanges privés entre Vincent Bolloré et
le communicant de Lagardère, Ramzi Khiroun.
Des propos interceptés par la
Justice dans le cadre de l'enquête sur l'affaire dite des ports africains
visant Vincent Bolloré, et pour laquelle le
milliardaire breton a été placé sur écoute entre mars et juillet 2016. Ces
interceptions dévoilent ainsi que le patron de Vivendi était au courant à l'avance du contenu du
portrait, réalisé par Tristan Waleckx et
Matthieu Rénier, pour "Complément d'enquête"
diffusé en avril 2016 sur France 2.
Selon "Mediapart", Ramzi Khiroun, alors cadre de Lagardère, a proposé le 17 mars 2016 par téléphone à Vincent Bolloré de s'entretenir avec Stéphane Sitbon, alors directeur de cabinet de Delphine Ernotte, pour tenter de connaître le contenu du numéro de "Complément d'enquête" qui lui serait consacré. S'en serait suivi un échange surprenant entre Vincent Bolloré et le communicant. »
Pure Médias rappelle que Médiapart, ayant à l’évidence les retranscriptions téléphoniques qu’il cite, avait pris le soin d’appeler Stéphane Sitbon- Gomez qui ne se souvient plus de grand-chose !
C’est tout
juste s’il se rappelle avoir rencontré Ramzi
Khiroun d’abord conseiller spécial d’Arnaud Lagardère mais aussi porte-parole, directeur des relations extérieures et membre
du comité exécutif du groupe Lagardère qui créait sa boîte le 25 février
2020 : la SAS AFPEI Agence
française de promotion d'événements internationaux.
1er extrait
« Interrogé par le site d'investigation, Stéphane Sitbon a confirmé "connaître Ramzi Khiroun depuis plusieurs années" et avoir "eu des relations professionnelles régulières avec lui". "En revanche, je n'ai jamais rencontré, ni parlé avec M. Vincent Bolloré. Je n'ai aucun souvenir d'avoir échangé avec Ramzi Khiroun au sujet du documentaire de 'Complément d'enquête' ou sur Vincent Bolloré, ni à l'époque, ni après", a-t-il assuré. » écrit Médiapart qui détaille pourtant la retranscription de l’écoute le contredisant.
« C’est mon
copain »
(*) répond Ramzi Khiroun à
Vincent Bollré en parlant de Sitbon-Gomez qui indique "L'information
selon laquelle je suis intervenu auprès de France Télévisions en 2016 au sujet
du portrait de Vincent Bolloré par 'Complément d'enquête' est tout simplement
fausse et sans fondement". "Je n'ai pas transmis le contenu du
documentaire, que je n'ai d'ailleurs visionné qu'après sa diffusion. (...) Je
n'en ai fait le compte-rendu à absolument personne"
2ème
extrait
Médiapart écrit « Le
conseiller com’ d’Arnaud Lagardère propose à Vincent Bolloré un entretien téléphonique
avec le directeur de cabinet de la présidente de France Télévisions.
« Est-ce que tu
m’autorises à donner ton numéro de portable à Stéphane Sitbon, dans le plus
grand secret, qui est le directeur de cabinet de Delphine Ernotte ? »,
demande Ramzi Khiroun.
« Tu lui dis
exactement ce que tu penses pouvoir être gênant dans ce qui se prépare pour
qu’il puisse agir de façon efficace », ajoute-t-il. Il va
voir ce qu’il peut faire. […] c’est un chouette gars, tu vas
voir. » « [Il ne] promet rien. En tout cas, il va voir
comment il peut regarder », précise plus tard l’homme de l’ombre d’Arnaud
Lagardère.
Vincent Bolloré n’est pas très à l’aise : « Oui, mais moi, je l’ai pas vu le Complément de machin. […] J’en sais rien. Non, mais dis-lui non. C’est gênant, non ? » « Pas du tout ! (*) C’est mon copain », répond Ramzi Khiroun. « (*) Comme on a des relations très copain […] et c’est aussi un bon copain, donc j’ai pas de difficultés à ce que vous vous parliez en fait, parce qu’il est très secret », insiste-t-il. »
Voila qui met à mal les affirmations de l’ex-dircab et souligne ici ses problématiques pertes de mémoire !...Autrement dit lorsque Ramzi Khiroun qui ne sait pas qu'il est enregistré et donc n'a pas de raison de raconter des salades, dit de Sitbon-Gomez « Comme on a des relations très copain […] et c’est aussi un bon copain, donc j’ai pas de difficultés à ce que vous vous parliez en fait, parce qu’il est très secret [qu'il faut probablement comprendre par discret ! ndlr]»...
Question : Qui ment ou alors qui serait atteint de la maladie d'Alzheimer ?
Médiapart conclut ainsi son dossier « Vincent Bolloré a finalement gardé le silence sur le sujet pendant deux ans. C’est seulement à la suite de sa mise en examen pour « corruption » en 2018 qu’il s’est décidé à réagir. D’abord dans une tribune publiée le 29 avril par Le Journal du dimanche, propriété du groupe Lagardère, où officie Ramzi Khiroun. Puis, finalement, dans une lettre à ses salariés, dévoilée par Marianne deux semaines plus tard.
Dans ce courrier, le milliardaire dénonçait pêle-mêle le « tintamarre médiatique », un complot orchestré par des « intérêts beaucoup plus puissants », et l’attitude des juges d’instruction : « La fable a été bien préparée […] Et on tord les faits pour qu’ils entrent dans le décor préconçu. »
Sauf que le dossier était loin d’être vide. En février 2021, son groupe a reconnu judiciairement des faits de corruption et payé une amende de 12 millions d’euros. Vincent Bolloré et deux de ses cadres ont eux aussi plaidé coupable, mais le tribunal de Paris a refusé, jugeant que la peine négociée avec le parquet national financier (PNF) était trop clémente (lire ici). Vincent Bolloré est de nouveau présumé innocent en attendant son futur procès. »
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