L’indigne
marchandage de l’État avec France Télévisions : 200M€/an sur fond de suppression des
rendez-vous d’information nationale quotidiens.
Dans un
tout récent article «
Ça va saigner après les J.O. à France Télévisions ! », le blog CGC Média évoquait, le plan massif de licenciements
devant intervenir au sein du groupe de télés publiques après la
diffusion des JO.
« Selon nos informations particulièrement crédibles en la
matière du fait même de leur provenance(s), le chèque de presque 32
millions d’euros qu’a dû faire l’État pour recapitaliser une entreprise à
l’agonie - contrairement à la pitoyable propagande infernale
entretenue depuis l’été 2015 - a un prix ! » écrivions-nous,
ajoutant « Probablement le plus important et le plus
violent parmi la demi-douzaine [de plans, nflr] à laquelle a
déjà procédé l’ex Orange et quelques béni-oui-oui prêts à tout pour
sauver leur place, ces dernières années ».
Le blog CGC Média publiait le commentaire de ce très haut cadre du groupe public qui, sous le sceau de la confidence, lançait « Le ballon d’essai, c’est Tempo. Comme ça, ils devraient avoir une bonne idée du
nombre ‘d’inutiles’ dans le secteur, avant de taper tous azimuts pour un nombre
de départs maximum ».
Les très nombreux lecteurs du blog, n’étaient alors pas au bout des
révélations à venir. Ils
allaient découvrir avec stupéfaction, le point de vue d’Édouard Tétreau essayiste et conseiller qui révèle dans Opinions (*) le dessous des cartes
et l’indigne marchandage que l’État a
passé avec France Télévisions : 200M€/an sur fond de suppression des
rendez-vous d’information nationale quotidiens.
Comme quoi l‘abjection
n’a plus guère de limite !
Extrait :
Lors de négociations estivales en catimini autour du « contrat d’objectifs
et de moyens » (COM) de France Télévisions, loin, très loin de la représentation
nationale et des acteurs du marché (régulateur, consommateurs, concurrents,
annonceurs), l’unité centrale du SPAF a exigé et a priori obtenu du
gouvernement une rallonge budgétaire de 200 millions d’euros par an, tout en
supprimant des rendez-vous d’information nationale quotidiens.
L’auteur de détailler
« Le sujet n’est pas en
soi la ligne éditoriale ou les moyens de France Télévisions, mais leur
confiscation, sans que les élus de la nation aient leur mot à dire.
En affichant une curieuse ambition : « Il est temps de passer d’une
télévision d’audience à une télévision d’impact », a écrit cet été (dans «
Libération ») l’ancien directeur de campagne d’Eva Joly en 2012 [et ex-dircab d’Ernotte,
ndlr]. Et là, on ne comprend plus.
Comment, dans une démocratie et une économie de marché ouvertes, un
aréopage bureaucratique peut ainsi décider de tels niveaux de dépenses impactant
directement la formation de l’opinion des Français, dans un moment de
forte tension démocratique et sociale, comme les émeutes de l’été l’ont rappelé
?...
Que des médias privés, déjà bardés de contraintes réglementaires, montent
leur prix ou changent radicalement leur ligne éditoriale, c’est leur affaire privée
et celle du marché. L’argent des Français destiné à produire de l’information
d’Etat, c’est autre chose.
On ne critiquera pas ici le contenu des programmes de ces chaînes,
auxquelles les Français restent attachés. Surtout les plus âgés d’entre eux
: l’âge moyen des audiences de France 2, France 3 et France 5 est compris entre
62 et 66 ans.
Pourtant, ce franchissement de ligne jaune doit être l’occasion pour le
Parlement de se saisir pleinement du sujet, et d’user de toutes ses
prérogatives pour remettre le service public audiovisuel au service de tous les
Français, pas seulement les plus âgés. Deux voies sont possibles : l’une,
radicale, est celle de la privatisation totale ou partielle (certaines chaînes)
d’un service s’appuyant chaque année davantage sur la recette publicitaire
privée. L’autre voie, plus longue, mais sans doute plus respectueuse de
l’histoire et des très nombreux salariés de ce groupe, est de réécrire de fond
en comble les missions de France Télévisions, sous le contrôle du Parlement,
pour en faire autre chose qu’un Pantagruel bureaucratique se rêvant en
Gulliver numérique…»
Dès lors les
déclarations de la garde de plus en plus réduite et de moins en moins rapprochée
autour de l’ex-Orange sur le soi-disant
passage réussi entre la suppression des éditions nationales de France
3 pour ICI matin, midi et soir, sont non seulement cyniques mais
aussi mensongères.
En l’espèce,
chacun comprend mieux la propagande au quotidien distillée aux salariés et aux
média pour faire avaler la pilule « Tout s’est bien passé», « On est très heureux d’ICI », « A ce stade,
le bilan est positif en dépit du fait qu’il y a eu beaucoup d’embûches et malgré
des mouvements de grève assez peu suivis d’ailleurs, avec 3 à 5 % de grévistes selon
les jours » alors que les coulisses donnent la nausée, est franchement lamentable !
La
conclusion face à cette casse sciemment organisée de la télé publique et
les dizaines de milliards d’argent public dilapidé depuis tant d’années allant
le plus souvent vers une poignées de copains à la tête de méga boites de productions
largement financées par les contribuables et écrasant tous les autres,
le
blog CGC Média la laisse ainsi à Édouard Tétreau :
« Les 40 millions de foyers payant les salaires, producteurs et
fournisseurs de l’audiovisuel public le méritent… »
(*)