Contactez-nous!

Par téléphone au 06.14.06.44.36 ou par mail en Cliquant Ici!

lundi 21 septembre 2015

Comment l’ex Orange Delphine Ernotte peut-elle encore faire illusion?

Certes, le CSA a publié le 24 avril, sur son site, les 28 pages d’un document très aéré – il faut bien le constater – intitulé « projet stratégique de Delphine Ernotte Cunci pour France Télévisions » que l’ex Orange a soutenu dans des conditions éprouvantes (« au bord des larmes » à l’oral, selon elle) devant un jury « impitoyable » mais personne ne peut croire que « L'alliance des quatre, Nathalie Sonnac,  Nicolas Curien, Sylvie Pierre-Brossolette et Olivier Schrameck » [dixit « l’Opinion » avec son feuilleton de l’été en 5 actes signé Cyril Lacarrière : "Qui veut gagner France Télévisions (4/5)."] », ait pu craquer pour ça !  

Alors même que Marc Schwartz rendait son volumineux rapport de 148 pages et qu’elle y a effectivement eu accès et s’en serait inspiré pour élaborer ses « 3 chapitres et sa conclusion », ses déclarations intempestives prouvent évidemment le contraire.

Certains osent même prétendre, hier soir encore dans une rubrique média sur « France info », qu’ « elle n’aurait pas été au courant de la situation financière de France Télévisions avant de s’y installer » !? FAUX, ARCHI FAUX, bien entendu.

Ce que montre, en réalité, les propos et autres annonces faites depuis près de trois semaines par  celle que "Schrameck an co" propulsait le 23 avril dernier pour remplacer Pflimlin, c’est qu’elle ne connaissait absolument rien au dossier. 

En fait, si elle avait pris le temps de lire le rapport Schwartz sur l'avenir de France Télévisions publié bien avant son audition que le CSA a dû prendre le temps de décortiquer, elle aurait pu éviter de se fourvoyer aussi lourdement et l’instance de se ridiculiser de la sorte.

A ce niveau de responsabilité – pour un groupe de plus de 10.000 personnes - cela n'est tolérable pour personne : ni pour l'État actionnaire, ni les salariés, ni les acteurs privés qui dépendent du groupe.

Est-ce pour convenir « d’éléments de langage » communs qu’Olivier Schrameck l’actuel président du CSA a été reçu en catimini, mercredi dernier, par l’ex conseiller de Cécile Dufflot Stéphane Sitbon-Gomez parachuté dircab [un poste qui n’existait pas dans l’organigramme et qui dans la situation de faillite que connaît France Télé, est estimé à environ 200.000€ par an] et raccompagné par l’ex dga/drh du groupe Patrice Papet sur le départ mais toujours « conseiller spécial » pour quelques semaines une fois ses indemnités négociées [on parle de la somme exorbitante de 900.000€…alors que, né en janvier 1951, il y a belle lurette qu’il aurait pu faire valoir ses droits à retraite !] 

Ou pour inviter, celle qui ne l’a pas reçu, à plus de prudence concernant la situation de France Télé ou bien pour aborder les discussions qui vont intervenir autour du COM que Delphine Ernotte n’évoque qu’en 2 maigres lignes (page 11)  « la feuille de route sera déterminée par les enjeux quantitatifs et qualitatifs issus du contrat d’objectifs et de moyens avec l’État qui constitueront des intangibles » ?

En tout cas, tout ça n’est pas très courant et « peu protocolaire » à moins de compléter la chanson « Quand un vicomte…. » avec un nouveau couplet « Quand un dircab rencontre un autre dircab, qu’est-ce qu’ils se racontent ?... »

Chacun aurait pu imaginer que celui qui a un peu « géré la France » comme directeur de cabinet de Lionel Jospin aurait plus de considération de la part de l’ex Orange qu’il poussé jusqu’au 23 avril avec trois autres de ses collègues…Bien non.

Quant à ce document publié par l’instance, s’il ne nous renseigne guère sur le COM (Contrat d'Objectifs et de Moyens) – ossature pourtant fondamentale qui fixe  les relations France Télé/Actionnaire –  que l’ex Orange aura peut-être le temps de signer avec l'État, il semble que cela s’annonce mal.

Il semblerait, en effet que Delphine Ernotte ait cru que l'État avait les poches profondes et qu'elle allait avoir "fromage et dessert" (élargissement de la redevance et retour de la pub) au menu. Seulement voilà, elle a depuis compris que ce n’était pas le cas.

Manque d'analyse ou défaut de connaissance du secteur…ou les deux ? 

Qu’elle soit passée totalement à côté est une chose mais que le quatre membres du CSA ne l’ai pas relevé, cela confine au tragi-comique. 

- Comment a-t-elle pu (et quatre membres du CSA avec elle) ignorer que le lancement d'une nouvelle chaîne d'info en continu nécessiterait un budget supplémentaire conséquent ? 

- Comment pouvait-elle ignorer le rapport Schwartz dans lequel il est explicitement indiqué "qu'une stabilisation en valeur des moyens affectés à l'ensemble de l'audiovisuel public sur la période 2015-2017 a été décidée". Ce rapport qui indique pourtant clairement que la loi de programmation des finances publiques prévoit la poursuite de l'ajustement structurel devant permettre à la France de respecter ses engagements en matière de déficits publics. 

- Comment pouvait-elle penser sérieusement (et quatre membres du CSA avec elle) que la fête allait continuer et que l'État n'était plus à un déficit près ? 

Amateurisme, incompétence ou ignorance ? Cela pose quand même de sérieuses questions sur les critères d'appréciation du projet qui a été porté le CSA !?

Mais ce n'est pas fini, le même rapport Schwartz indique dans plusieurs graphiques (*), que non seulement les recettes publiques de France Télévisions ont augmenté substantiellement sur la décennie écoulée (+23%), fermant donc la porte à de nouvelles augmentations de redevances, ou pire d'élargissement d'assiette jugé injuste pour les plus jeunes) mais qu'en outre les charges décaissables ont fortement augmentées sur la même période. 

Au rang de ces charges, l'incroyable augmentation des programmes achetés (que le blog CGC avait déjà dénoncé dans l'analyse des comptes 2014) : Une augmentation de près de 210 M€ !!

Cette augmentation qui traduit la politique entamée par de Carolis en 2005 et poursuivie à outrance par Pflimlin à grands coups  (et/ou coûts) de  transfert d'activité interne vers les sociétés de production privée. Un véritable appauvrissement du groupe dont l’ex Orange a fait fi en remerciant notamment Pflimlin pour le travail accompli !

Alors que le rapport de M. Scwhartz pointe avec pertinence les responsabilités de la faillite du système actuel sur la mauvaise gestion du budget de France Télévisions (et non de ses recettes), indiquant au passage que la BBC encaisse 1,5 Milliards d'euros du produit de la vente de ses droits, alors que France Télévisions, du fait des décrets Tasca, en fait cadeau aux producteurs (alors qu'elle finance plus de 70 % des œuvres produites), la Pingaud’s girl s'acharne à vouloir trouver des solutions de "régime" qui pointe clairement du doigt les salariés et qui dessine un avenir rempli de charrettes.

Ce serait donc sur l’ignorance totale des enjeux et des opportunités que qu’elle aurait  été choisie par un CSA coupé en deux; placée à la tête d'une entreprise pour jouer un jeu de poker menteur avec l'État perdu d'avance et pour expliquer aux salariés ensuite, qu'ils devront se serrer la ceinture et passer à la trappe, pour que se poursuive le petit jeu de tiroir-caisse et de transfert de droits vers le privé ?!

Comment certains ont-ils même pu imaginer que cela continue sans opposition ?

Pauvre télévisions publique qui se retrouve placée ici sur un programme insensé et indigent, en total décalage avec les presque 150 pages du rapport d'une commission interministérielle pourtant très clair qui n'a visiblement pas été lu ou alors pas compris...ce qui est encore plus grave!

(*)
 
 
 
 

Aucun commentaire: