Elle s’en fout, c’est le contribuable qui paie et
continuera de payer la note. La gestion de France Télés, c’est bien la honte….
L’article de Capital « France Télévisions, son abracadabrante gestion du personnel » signé Xavier Monnier et mis en ligne le 6 juin dernier, ne fait pas dans la dentelle s'agissant de la gestion de France Télés – si tant est que le mot ait un sens pour celles et ceux qui ont fait tomber si bas la télé publique jusqu’à toucher le fond depuis l’été 2015 au parachutage de l’ex-Orange – une nouvelle et énième fois épinglée par la Presse.
La note est salée et la déconfiture totale. « Cela ressemble à une fessée déculottée, avec coups de martinet en prime » écrit Capital qui fait référence au jugement de la Cour d’appel de Paris rendu le 5 février dernier qui a condamné France Télévisions pour le licenciement abusif de deux illustrateurs de presse de France 3 qui avaient dix-huit et vingt-cinq ans de maison à une note finale pour le groupe audiovisuel public supérieure à 1 million d’euros, sans compter les cotisations sociales…
« Ce seul procès équivaut à 8.000 redevances audiovisuelles (d'un montant de 138 euros) ! » ajoute le titre de presse qui poursuit enchérit « Le contribuable trouvera, lui, la plaisanterie un peu coûteuse ».
Ils sont des centaines de salariés poussés dehors, à faire valoir leurs droits devant les Prud’hommes et ce en dépit des courriers bidons qu’une majorité de précaires a reçu pour dire combien l’entreprise pensait à eux… Cynisme quand tu nous tiens !
Le blog CGC Média vous propose de découvrir l’article du magazine qui met en avant cette gestion désastreuse qu’Emmanuel Macron avait publiquement dénoncée :
« En abusant
des CDD et des contrats précaires, le groupe audiovisuel public n'a pas
vraiment fait des économies. Au contraire, il se fait régulièrement et
lourdement condamner aux prud'hommes.
Cela ressemble
à une fessée déculottée, avec coups de martinet en prime. Le 5 février dernier,
la cour d’appel de Paris a condamné France Télévisions pour le licenciement
abusif de deux illustrateurs de presse de France 3 qui avaient dix-huit et
vingt-cinq ans de maison : 150.000 euros pour licenciement sans cause
réelle et sérieuse + 150.000 euros pour perte de chance de perception de
retraite + 37.492 euros pour rappel de prime d’ancienneté +
45.666 euros pour travail dissimulé, etc. Au total, chacun des protagonistes
a perçu plus de 500.000 euros. Soit une note finale pour le groupe
audiovisuel public supérieure à 1 million d’euros, sans compter les
cotisations sociales…
On serait
tenté de se réjouir pour ces deux journalistes illustrateurs, qui ont bataillé
dix ans, de cour d’appel en Cour de cassation, avant de toucher leur énorme
chèque. Collaborateurs permanents de la télé publique – donc salariés de
fait – mais payés sur factures, ils avaient été écartés en 2009 lors du
regroupement sous une même holding de toutes les chaînes publiques. Le
contribuable trouvera, lui, la plaisanterie un peu coûteuse. Ce seul
procès équivaut à 8.000 redevances audiovisuelles (d'un montant de
138 euros) !
"D’autant plus
que France Télés est coutumière du fait et se fait régulièrement punir devant
les prud’hommes. « C’est un montant exceptionnel, mais il montre
l’agacement des juges" commentent les avocats des deux journalistes Oury
Attia et Joyce Ktorza. Leur cabinet traite entre 50 et 100 procédures par an
depuis 2009 en lien avec France Télévisions.
Pour la seule année 2017,
60 décisions favorables à leurs clients ont été rendues, pour un montant
de 2,34 millions d’euros.
Et il y aurait
au moins 160 procédures encore pendantes. "Le plus étonnant, c’est que
nos clients demandent toujours à transiger avec France Télévisions qui s’y
refuse et, dans une logique jusqu’au-boutiste, se pourvoit souvent en
cassation ", s’étonne Oury Attia.
Bien sûr, par
nature, l’activité audiovisuelle exige une certaine souplesse dans la gestion
du personnel. Et le statut d’intermittent, pour les métiers techniques, joue le
rôle d’amortisseur. Mais, en l’occurrence, le groupe public semble avoir géré
ses ressources humaines en dépit du bon sens. Selon les avocats, TF1 anime bien
moins souvent les prétoires que son concurrent.
"France
Télés, c’est un peu comme l'hôpital, raconte un ancien responsable RH. Avec
dans le rôle des médecins qui tiennent les services, les animateurs, grands
journalistes et rédacteurs en chef… Et, dans le rôle des infirmiers, des
aides-soignants et des brancardiers, les précaires qui font tourner la machine,
jeunes rédacteurs et personnel technique."
Thierry
Vildary, reporter à la direction des sports, confirme : "C’est sur les
gens qui sont en bas de l’échelle que pèse l’essentiel des économies. Actuellement,
je gère le cas d’une monteuse d’émissions. Cela fait vingt ou vingt-cinq ans
qu’elle travaille pour France Télévisions, elle n’a jamais été régularisée. Et
à partir du moment où elle a saisi les prud’hommes, on l’a moins fait
travailler."
Mais est-ce au
moins une façon d’économiser les deniers publics ? Même pas. Dans un rapport de
2016, la Cour de comptes pointait un « recours aux salariés non
permanents, juridiquement risqué et économiquement coûteux ». Cette année, un nouveau rapport pointait d'autres
dysfonctionnements. Avec 14,1% de ses salariés
embauchés sur des contrats courts à l’époque, une centaine de milliers de CDD
signés par an, « un contrôle fiable est impossible (…), les risques au
regard de la législation du travail apparaissent substantiels »,
estimaient les magistrats financiers. Et de citer l’exemple d’une scripte
accumulant 650 CDD en douze ans auprès du journal de France 3, ou encore
de cette maquilleuse, embauchée de façon non permanente depuis 1975…
"Entre
2010 et 2015, 207 salariés en CDD ont vu leur contrat de travail requalifié en
CDI par décision du juge, dont 152 ont été réintégrés dans l’entreprise",
indiquait encore la Cour des comptes. "Pour la direction, il est plus
simple d’expliquer à la tutelle (l’Etat, et en particulier Bercy, NDRL) que
l’on doit payer une grosse somme après une décision de justice, plutôt que
d’argumenter sur un départ négocié », décrypte notre ancien DRH. Ou
d’afficher un effectif en CDI trop important.
Sollicitée, la
direction de France Télévisions réfute toute forme de cynisme. Elle se félicite
au contraire d’avoir ramené le taux de précarité à 12,6% contre 18% en 2012. Et
de maintenir le recours à l’intermittence (les CDD dits « d’usage »)
à 7,4%. De même conteste-t-elle toute « politique de
judiciarisation » de ses conflits salariaux. « Le taux de contentieux
annuel est de l’ordre de 1 à 1,5% », indique-t-elle dans une note. Dans
les rédactions, la situation semble effectivement en partie apurée. « Au
service montage de l’actu, il y avait auparavant beaucoup d’intermittents, mais
ça s’est fortement réduit », témoigne Manuel Tissier, président de la
Société des journalistes…
En 2018, le
groupe a tout de même essuyé 6 millions d’euros de condamnation (de quoi produire une cinquantaine d’épisodes de Plus belle la vie) et
provisionné 20 millions pour la suite….
Déjà amputé de 800 postes depuis 2012, le nouvel
objectif de la maison, 9840 emplois équivalents temps plein, consiste à en
supprimer 1.000 dans les quatre ans, dont 200 dès 2019. Voilà pourquoi
France Télévisions s’est emparé du nouveau dispositif légal de rupture
conventionnelle collective, a priori moins coûteux qu’un plan social en bonne
et due forme.
Ce projet vise à supprimer 2.000 emplois sur la base d’un volontariat d’un côté – prioritairement les plus de 55 ans – et à effectuer 1.100 recrutements de l’autre, en titularisant, à 50%, les CDD réguliers. Bref à réduire la masse salariale en jouant à la fois sur les effectifs et la pyramide des âges. [D'la pipe tout ça...les CDD dit historiques l'entreprise n'en a cure, ndlr!] ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire