Motion de défiance au CDE (*) de France Télés…Les personnel en ont marre des méthodes de gestion brutales à tous niveaux de l’entreprise.
Le ras-le-bol des salariés dans ce secteur est palpable.
Les conditions
totalement abracadabrantes du récent licenciement d’un des leurs ces derniers jours
qui fait, du reste l’objet d’une saisine de la CNIL par la CGC Audiovisuel et en toute logique d’une
procédure judiciaire à suivre, vient d’être le goutte d’eau qui a fait
déborder le vase.
C’est la réintégration immédiate que réclame le syndicat qui a déjà
annoncé, qu’en cas de refus, dès la nomination d’une nouvelle tête à la présidence
de France Télévisions courant mai, il lui demander de revenir sur certains de ces
licenciements qui se multiplient juste avant l’inéluctable départ d’Ernotte qui
selon toute vraisemblance, ne sera pas en mesure de se déclarer !
La coupe est pleine. C’est dans
ces conditions que 98% du personnel du CDE (soit 54 sur un
nombre total de 55 collaborateurs) a voté une motion de défiance contre sa
hiérarchie.
Il semble évident que ce qui prévalu
a franceinfo tv avec une défiance votée à 87%, s’applique dans ce service
interne de l’entreprise et commence redisons-le par la réintégration immédiate
du professionnel viré pour donner une leçon à
tous ceux qui osent s’exprimer et dénoncer des méthodes d’un autre âge.
Le blog CGC Média vous propose de découvrir le texte :
MOTION DE DÉFIANCE DES PERSONNELS DU CDE
« Nous,
salariés du CDE (chefs d’exploitation, chefs de chaînes, chargés de contrôle
qualité, gestionnaires de conduite d’antenne), exprimons aujourd’hui notre
défiance envers notre direction.
Depuis son arrivée, Madame Le Brestec, directrice du CDE,
suscite de vives inquiétudes concernant la gestion des équipes. En effet,
depuis deux ans et demi, nous sommes confrontés à des méthodes de management
aux conséquences néfastes pour notre santé qui ne sont pas sans répercussions
sur la mission du CDE.
Une gouvernance rigide et brutale s'est installée,
engendrant une relation toxique entre nos managers et nous, réduisant nos
capacités à accomplir nos tâches en raison de méthodes contreproductives et
démotivantes sur fond d’autoritarisme.
De
nombreux faits ont été relevés, confirmant l’effondrement de la relation de
confiance entre nous et cette direction. Plusieurs alertes ont été émises, notamment auprès des
instances, la plus significative étant survenue après la grève de décembre
2023. Toutefois, la direction semble ne pas avoir pris la mesure de cette
situation, générant ainsi un sentiment de mépris, d’abandon, certains services
étant livrés à eux-mêmes pour assurer au mieux leurs missions.
Cela s’est traduit par une série de faits non
exhaustifs, qui nous laissent particulièrement inquiets quant aux réelles
intentions de cette direction, dont certains événements ayant conduit bon
nombre d’entre nous à vivre une souffrance psychologique accrue (pleurs,
anxiété, dévalorisation, irritabilité, sentiment d’être poussés à bout).
Voici quelques exemples :
Lors de la mise en place de la "Control
Room", des attitudes autoritaires et dévalorisantes ont été régulièrement
observées, telles que des convocations répétées pour des motifs infondés. Des
entretiens de recadrage ont eu lieu, jugeant certains agissements contraires à
nos prérogatives ou des manipulations de nos outils ne relevant pas, d’après
cette direction, de notre périmètre ou de notre champ de compétence. Toute
initiative faisant régulièrement l’objet de remontrances.
Des menaces explicites ou implicites, concernant la
sécurité de l’emploi ou des sanctions professionnelles ont été proférées à
l’encontre de certains d'entre nous, ressenties comme de l’intimidation.
La dernière en date a concerné notre collègue Yves
Vaillant, reconnu pour son professionnalisme et sa disponibilité indiscutables,
qui a été mis à pied et licencié sans sommation.
Cette décision brutale et arbitraire est intolérable et a
profondément marqué les esprits des équipes du CDE. Elle nous laisse penser que
cette direction souhaite volontairement créer un climat de crainte et de
suspicion au sein du CDE et au-delà.
À la suite de la consultation d’un cabinet de
psychologues du travail, mandaté par la DSQVT, les conclusions ont été sans
appel : souffrance, démotivation et perte de l’estime de soi. Pourtant,
aucune mesure n’a été mise en place depuis la remise de ce bilan plus
qu’inquiétant.
La mise en place d’un médiateur, fortement recommandée
par les membres de la commission de suivi, n’ayant jamais vu le jour, interroge
sur les réelles volontés de la direction d’améliorer la situation.
Les nombreux arrêts
de travail comptabilisés par cette direction devraient interroger sur les
effets dévastateurs de ce management, qui impacte notre santé physique et
mentale. Parmi les signes de mal-être : troubles du sommeil, fatigue excessive
et stress chronique. Nous regrettons que ce management tienne parfois des
propos discriminatoires sur la situation familiale des salariés et ne respecte
pas certaines préconisations médicales.
Le
non-respect du planning de référence, dans certains services, a entraîné des
difficultés pour organiser et concilier vie personnelle et professionnelle. De
plus, de nombreux congés souhaités n’ont pas été acceptés. Mme Le Brestec a
rédigé une note de service sur la gestion des congés, qui était en
contradiction totale avec l’accord d’entreprise.
Ce
n’est qu’après l’intervention d’un syndicat que cette note a été rectifiée. Au sein du service de préparation de la
diffusion, le manque de concertation est flagrant entre les salariés et leur
management concernant les congés, qui sont systématiquement imposés sans
justification ni conciliation.
En ce qui concerne la politique de non-remplacement,
celle-ci nuit à l’équilibre des salariés face à une charge de travail de plus
en plus lourde, dévalorisant ainsi nos métiers. Pour combler les postes
vacants, l’emploi de prestataires formés à la va-vite contribue au malaise.
Le climat de suspicion et de contrôle constant
instauré par la direction, à travers des méthodes infantilisantes, a exacerbé
la situation. Une note de service demandant au chef de chaîne de
surveiller la présence des techniciens en Control Room afin de permettre « une
traçabilité » a fortement marqué les esprits.
Nous considérons
que ces agissements vont à l’encontre des valeurs humaines et professionnelles
que France Télévisions se doit de promouvoir, tant pour ses collaborateurs que
pour ses téléspectateurs. Un environnement de travail respectueux et bienveillant
nous permettant d’exercer nos métiers avec professionnalisme et exigence est
essentiel à l’accomplissement de notre mission collective.
Pour ces raisons, nous exprimons par cette motion
notre refus de continuer à accorder notre confiance à cette direction et
exigeons que toutes les mesures soient prises afin que nous n’ayons plus à
subir ces méthodes dévastatrices.
La motion a été adoptée par 98 % du personnel ayant pris part au vote soit un total de 54 collaborateurs sur un nombre total de 55 collaborateurs .
Paris, le 28 mars 2025 ».