La dépêche AFP du 11 février, au sujet du mouvement du 13 février dans l’audiovisuel public, indique que « l’intersyndicale doit être reçue mardi à l'Elysée pour une "première réunion de travail" avec les conseillers de l'Elysée Georges-Marc Benamou, Raymond Soubie, et des représentants des ministères de la Culture et du Budget ».
La CGC Médias n’appelant pas à la grève, bien que très inquiète et très préoccupée vis-à-vis, notamment du désengagement des annonceurs qui d’ores et déjà pratiquent des coupes nettes dans les budgets pub destinés à France 2 et France 3, a demandé également à être reçue par Georges-Marc Benamou pour faire valoir distinctement son point de vue.
C’est à présent, chose faite. Le président de la CGC Médias dont le SNPCA-CGC est plus précisément le syndicat de l’Audiovisuel, a été reçu à 16h.
Le SNPCA-CGC l’a dit et répété, la revendication de la grève quasi unitaire (FO/CFTC ayant choisi un débrayage de 46minutes à 13h) et largement suivie sur France 2, le 24 janvier jour du CE de la chaîne, à savoir « le retrait de la réforme Carolis et de sa charte de fonctionnement » étant totalement absente du mouvement du 13/02, elle n’y participera pas.
La CGC Médias s’est, le cas échéant, étonnée de la communication faite par l’intersyndicale, le 7 février, ainsi rédigée « Les syndicats constatent que la décision du président de la République remet en cause le financement de service public de l’audiovisuel…. ». Elle s’en étonne peut-être moins, à présent, après avoir lu ce jour la conclusion de l’article du quotidien « le Monde » qui indique dans son dernier paragraphe au sujet de la grève du 13/02 : « Jean-François Tealdi, candidat communiste aux municipales à Nice et ami de Georges-Marc Benamou, a bien conscience du ridicule qu'il y aurait à réclamer sur des pancartes : "Maintien de la pub." Alors pour la grève, il a choisi un slogan obscur : "Pour le développement de l'audiovisuel public : pérennité, financement, périmètre, pluralisme." ».
La CGC Médias a également mis en avant l’annonce faite simultanément par Patrick de Carolis PDG de France Télévisions qui a convoqué un conseil d'administration extraordinaire le 27 février sur la suppression de la publicité, demandant aux ministres de tutelle des garanties de compensation dès 2008.
Un Carolis qui ne manque pas d’air en prenant en otage les administrateurs de l’État mais aussi des institutions de représentation nationale [sur l’air de « ma réforme sinon le chaos »] et qui écrivait pourtant 1h après l’annonce du Chef de l’État « en liaison permanente avec notre actionnaire, depuis deux ans à plusieurs reprises, à qui j’ai demandé cette clarification ». Lorsqu’on est en liaison depuis 2 ans avec quelqu’un, on ne le somme pas d’accorder des garanties ; cela ne tient pas debout ! D’ailleurs, le 27 février 2008, Carolis pourrait bien avoir une vraie surprise.
Se positionner en victime, demander des compensations pour soi-disant "maintenir les hypothèses du budget 2008 avec une substitution à la recette perdue." et continuer à marche forcée sa réforme qui est justement basée sur " des hypothèses du budget 2008 caduques", est totalement incohérent.
Aujourd’hui en prônant « la pérennité du périmètre de la télé publique ; la pérennité de son financement et l’impact de la décision présidentielle de supprimer la ressource publicitaire » tout le monde, à part la CGC Médias, fait comme si la régie pub était définitivement liquidée et ses 300 et quelques salariés sacrifiés.
La CGC Médias s’agissant des « des annonces devant avoir lieu dans les jours qui viennent sur la fin de la publicité, prévue pour 2009 » (ce qu’a indiqué la Ministre Christine Albanel) a réaffirmé son analyse à savoir concernant la " la réflexion sur la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qu’a souhaité mener le Président de la République qui, selon lui, pourrait être financée par une taxe sur les recettes publicitaires accrues des chaînes privées et par une taxe infinitésimale sur le chiffre d'affaires de nouveaux moyens de communication comme la téléphonie mobile et l'accès à Internet." , l’annonce d’un calendrier de réduction progressive de la publicité selon les règles en vigueur à Bruxelles.
En effet, Bruxelles sollicité pour intervenir dans un dossier analogue (Bitkom) en Allemagne, démarche soutenue par le groupe de pression EICTA (European Information, Communication Technologies Association) faisant référence aux articles 81 et 82 du traité de la Communauté européenne, sur les taxes arbitraires et injustes devrait émettre un avis plus que réservé sur les mécanismes de taxes nouvelles qui permettraient de financer la télé publique.
De fait, Bruxelles qui avait déjà considéré la redevance comme une «taxe parafiscale», en invitant les états concernés à la transformer en impôt dans la nouvelle constitution budgétaire, estimerait que de nouvelle taxes sur les PC, l’internet, la téléphonie, les nouvelles technologies, si elle venait à être validée, les entreprises privées pourraient se retrouver complètement désavantagées par rapport à leurs concurrentes.
C’est pourquoi, la CGC Médias estime que ce qu’elle défend, a toutes les chances d’aboutir.
A savoir :
Préalablement, un état des lieux de tout France Télévisions (suite logique aux droits d’alerte) votés sur les chaînes.
Une analyse fine autour des chaînes, du périmètre aujourd’hui des plus opaques que compte France Télévisions avec les 40 filiales
Une cohérence avec la réécriture probable du cahier des missions et des charges
La décision de geler pour l’instant avant l’aval de Bruxelles le dossier et de prévoir un calendrier de réduction progressive de la pub dans les chaînes, nous a semblé, la plus pragmatique et la plus rationnelle des solutions.
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