Comme
le blog CGC Média l'indiquait le 29 juin jour même de la grande bringue
voulue par l'ex Orange dans un article intitulé "Après
les caprices de Marianne...decouvrez les caprices de Delphine" outre
le ras-le-bol des salariés, les réactions dans la Presse ne se sont pas fait
attendre.
Le
blog CGC Média en a sélectionné deux qui marquent bien la perception
consternée qu'a eu le Presse de ce raout dont
le coût, selon nos informations, tournerait
autour du million d'euros.
L'écran
géant avec les prestations attachées, le "cabine d'avatarisation"
au foyer Jacques Chancel, les moyens techniques, les intervenants Christophe
Maé, Philippe Torreton, Hyphen-Hyphen, Béatrice Uria Monzon, le magicien Éric
Antoine et des acrobates, les coaches, etc... tout ce qui fait aujourd'hui
que certains n'ont de mots assez durs.
Le
premier est signé Isabelle Morini-Bosc : "Ils
étaient tous réunis à France Télévisions pour faire la fête" dont voici un extrait.
Extrait:
"La journaliste de RTL revient sur la
conférence de presse de France Télévisions du jeudi 29 juin, qui selon elle a
manqué d'annonces.
"Petite devinette pas évidente pour commencer. Quel était
hier soir le point commun entre les chanteurs Christophe Maé, Hyphen-Hyphen,
Béatrice Uria Monzon, le magicien Éric Antoine et des acrobates
beaux de face comme de fesses ?
Ne cherchez pas, ils étaient tous réunis à France Télévisions
hier pour un motif noble, "faire la fête ensemble". Mais encore ?...Delphine
Ernotte a en fait d'abord rassemblé la presse dans le foyer du
rez-de-chaussée de France Télévisions.
Là, les 5 directeurs de France Télévisions
dûment entraînés par des coaches (ah oui, vraiment ?) ont
successivement égrainé leur bon bilan et leurs enjeux, nous
balançant chacun de jolis montages d'images kaléidoscopiques inutiles mais
jolies à l’œil.
On a même eu droit à la séquence pédagogique, avec le patron de
l'info, Michel Field, expliquant le journalisme... aux journalistes ! Et
même si c'est en partie de notre faute à nous, les médias, qui traquons
sottement le scoop, force est de constater que l'ensemble manquait un peu
de valeur ajoutée informative : dire France 2 tente, France 3 ose, France 4 innove,
etc, c'était peut-être important mais pas complètement suffisant.
Une annonce sur les programmes à venir aurait été bienvenue.
Un "plus" d'annonces-programmes eut été aussi bien
accueilli qu'un plus de lard dans une choucroute. "Ce n'est ni le
lieu ni l'heure", nous a ainsi répondu Michel Field, interrogé sur la
future chaîne d'info. Mais si avant l'heure c'est pas l'heure,
pourquoi ne pas attendre que ce soit la bonne heure pour communiquer ?
Ce que disait en revanche Delphine Ernotte, c'est qu'elle
voulait fêter avec ses équipes la bonne santé du groupe, et d'une façon
"innovante et différente". En étant "tout sauf identique
aux autres". Un peu comme Guitry disait à propos des femmes "je veux
bien qu'elles nous soient supérieures pourvu qu'elles ne soient pas nos
égales".
Delphine Ernotte a ensuite transporté tout ce petit beau monde dans le hall d'entrée de France Télévisions où, surprise, était donné un spectacle sympa et bruyant assuré par ceux que j'ai cité en préambule, notamment un épatant Christophe Maé, chantant "il est où le bonheur, il est où", alors qu'il devait penser "il est où l'ingénieur, il est où ?" Du son bien sûr. Car il n'y a pas que le lierre, la fièvre ou les audiences qui grimpent et montent, il y a aussi les sons. Qui, mélangés à d'autres sons, formaient une sorte de "gloubigoulba sonore". L'ensemble était pourtant sympa.
Delphine Ernotte a ensuite transporté tout ce petit beau monde dans le hall d'entrée de France Télévisions où, surprise, était donné un spectacle sympa et bruyant assuré par ceux que j'ai cité en préambule, notamment un épatant Christophe Maé, chantant "il est où le bonheur, il est où", alors qu'il devait penser "il est où l'ingénieur, il est où ?" Du son bien sûr. Car il n'y a pas que le lierre, la fièvre ou les audiences qui grimpent et montent, il y a aussi les sons. Qui, mélangés à d'autres sons, formaient une sorte de "gloubigoulba sonore". L'ensemble était pourtant sympa.
"À la limite du dangereux racisme-à-rebours"
Mais à qui était-il, de surcroît, destiné ? C'est la question que
semblaient se poser les vedettes-maison et celles qui allaient le devenir,
en entendant de formidables "Grands Reporters d'images", donc des
journalistes, nous expliquer leur métier, à nous qui sommes également journalistes.
C'était aussi surréaliste que d'entendre un producteur de pommes expliquer
son métier à un producteur de poires. On remercie en revanche Delphine
Ernotte de ne pas avoir dit hier ce qu'elle n'aurait pas davantage dû dire dans Le Parisien ce matin. À la
question "Est-ce fini la télé d'hommes blanc que
vous stigmatisiez", elle a répondu "oui". Et là, on
est à la limite du dangereux racisme-à-rebours. Depuis quand
est-ce devenu honteux de naître en France avec une peau claire
? Méditez, ramassage des copies à la rentrée."
Après ce savoureux moment, voici celui que nous livre Jérôme
Lefillâtre qui écrit pour Libé "France
Télévisions, to be Ernotte to be ?"
"Pour
présenter les émissions qui seront à l’antenne en septembre, France
Télévisions avait décidé d’innover mercredi soir.
Pas
de conférence de presse (c’est so 2015 de répondre à des questions), mais
un «événement joyeux et collectif» (dixit la com de l’entreprise) mêlant
discours de dirigeants - beaucoup de dirigeantes, c’est à saluer -, interludes
artistiques et prises de parole d’animateurs disant à quel point bosser
à France TV est super cool (malgré les grèves et les motions de
défiance).
Face
à cet objet non identifié, mi-séminaire de team building
mi-présentation stratégique, les journalistes avaient surtout été invités à
écouter et regarder le «nouvel état d’esprit» (encore la com) de la boîte...
On
ne peut pas dire que l’on a été gâté en termes d’annonces. Les futures grilles,
dévoilées ces dernières semaines au gré du mercato télé, étaient en grande
partie connues. En revanche, on a eu droit à une collection de
poncifs.
Avec
son «l’information est un combat de tous les jours», le directeur
de l’info, Michel Field, a fait fort, mais il a été surpassé par Delphine
auteure d’un «France Télévisions est une passerelle lumineuse vers la
culture et la création».
NDLR
: Le journaliste a
laissé passer les impayables "On a les
pieds sur terre mais la tête dans l'imaginaire...et on l’impression, les téléspectateurs
et les autres qu'on est tous frères et sœurs"
A peine
avait-on eu le temps de ricaner que Christophe Maé déboulait de nulle part pour
chanter au milieu de l’assistance son dernier tube, le difficilement
supportable "Il est où le bonheur ?"
«Il
est là, le bonheur, il est là», fredonnaient en retour quelques animateurs
ultracorpo. Bref, on a fini par se demander ce qu’on faisait là.
On
s’attendait à apprendre des choses sur la future chaîne d’info
du groupe, mais non, il n’en a quasiment pas été question. Annoncée pour
le 1er septembre, elle est pourtant le plus ambitieux
projet de rentrée de Delphine Ernotte. Mais, bâtie dans l’urgence
et d’une effroyable complexité juridique et éditoriale du fait de la
collaboration avec Radio France, elle n’a encore officiellement ni nom, ni
logo, ni canal TNT. A deux mois de son lancement."
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