« Ernotte pourra-t-elle résister
au rouleau compresseur de l’Élysée? » s’interroge la publication suisse « Le
Temps »…La réponse est évidemment NON.
Alors que « Le Canard
enchainé » de ce mercredi 7 février publie une demi-page sous-titrée « Après l’ouragan Gallet, la tempête Ernotte se
rapproche », « Dernier
bulletin météo : débarquement de flics au CSA et convocations des sages… »
ajoute le palmipède, voici que « Le
Temps », pas celui qui se gâte pour Ernotte mais le titre de Presse
helvétique, en remet une couche sur l’ex Orange.
« Disons-le d’emblée: nous aurions préféré,
et de loin, interroger Delphine Ernotte mais nos courriels et nos appels
répétés, motivés par cette tempête sur le service public européen de
l’audiovisuel que pourrait bien préfigurer le vote du 4 mars sur
l’initiative «No Billag», n’ont malheureusement pas percé le mur d’indifférence
aux médias étrangers derrière lequel elle se retranche » écrit le journaliste dans son article
intitulé « Delphine Ernotte, mal
cadrée ».
Richard Werly tout au long de son
papier n’y va pas avec le dos de la cuiller. Il poursuit « Comment, dès lors, tenter de cerner la personnalité de cette
première femme propulsée, à la surprise générale à… France Télévisions en deux
tours de scrutin, le 23 avril 2015? Aux premières loges face à la volonté
d’Emmanuel Macron de réformer en profondeur l’audiovisuel public français, une question
se pose: pourra-t-elle résister au rouleau compresseur de l’Élysée? »
« propulsée
à la surprise générale » écrit-il. Même à l’extérieur de nos frontières, les observateurs
média ne sont pas dupes. Ce qui vaut aujourd’hui donc l’article du Canard mais
surtout le dessin de l’hebdomadaire satirique où Schrameck tel le zouave du Pont de l’Alma a quasiment la tête sous l’eau.
Celle que le CSA que « Schrameck and co » ont parachuté à l’été 2015 dit « Le
Temps » : est devenue « une
femme de télévision qui refuse d’incarner le service public à l’ancienne, sans
savoir définir celui de demain ». Là aussi tout est dit ! Après tout,
il fallait le redouter. Venir de la
téléphonie sans connaissance du secteur et affirmer aux millions de téléspectateurs
que la télé d’hier et d’aujourd’hui n’est
plus, en leur imposant d’aller sur des
tablettes ou des smartphones pour la regarder, comment était-il possible que ça
marche ?
Richard Werly l’a bien compris.
Il écrit encore « L’ingénieure
Delphine Ernotte, pur produit des
télécoms, et notamment d’Orange, où elle fit l’essentiel de sa carrière, à un
producteur qui l’interrogeait sur le malaise autour de Michel Field auquel elle
confia d’abord les rênes de l’information avant de le laisser s’enliser, puis
démissionner face à l’hostilité des journalistes, répondait lors d’un dîner au
Sénat, au printemps 2017 : «Les personnes comptent moins que l’enjeu:
produire une information de qualité face aux ravages des réseaux sociaux.»
Ben
voyons !
Pas
étonnant pour le journaliste suisse de voir ce qui lui arrive en retour de
manivelle « Seule contre tous, Delphine Ernotte reste isolée. Jamais un
morceau de récit télévisuel. Aucune connivence avec les téléspectateurs. Mal cadrée. La greffe cathodique n’a jamais
vraiment pris. En fin d’année, lorsque 84% des membres des rédactions
nationales votent la défiance contre sa présidence, ne l’estimant pas capable «de
préserver la qualité et les moyens de l’information», elle répond imperturbable
quelques semaines plus tard au Journal du Dimanche « Les défis de
la transformation, c’est tous les jours.» avant d’enchérir «Avec un projet ambitieux, innovant et
porteur d’avenir, nous pouvons aller vite »!
Il y en
a encore « La litanie de reproches
fait mal. Delphine Ernotte, nommée par le CSA pour ses compétences managériales
et sa connaissance des tuyaux télécoms, n’a
de toute évidence pas gagné la confiance de sa tutelle. Plus grave dans ce
puits de rumeurs et de règlements de compte qu’est le Tout-Paris médiatique:
elle a perdu à chaque fois la bataille face aux femmes-ministres de la Culture
qui se sont succédé, d’un quinquennat à l’autre.
Fleur Pellerin, peu prisée des milieux
culturels, flirtait avec le secteur numérique qu’elle a fini par intégrer, à la
tête d’un fonds d’investissement. Audrey Azoulay, aujourd’hui patronne de
l’Unesco, avait le Tout-Paris du cinéma à ses pieds. Françoise Nyssen, grande
dame d’Actes Sud, est l’incarnation d’une sorte de service public des lettres… »
Poser la
question de savoir si elle résister va au rouleau
compresseur de l’Elysée c’est dèjà y répondre par la négative. Les quelques lignes du journaliste du Temps que nous vous livrons en guise
de conclusion, ne font qu’appuyer là où ça fait mal
«Le problème de Delphine Ernotte est
qu’elle n’a pas du tout saisi l’enjeu identitaire, estime un administrateur de
France TV. Quand on la côtoie, on se demande toujours si elle aime la
télévision publique.» L’intéressée ne cherche d’ailleurs pas à démentir cette
impression. Comme si la distance était pour elle une arme, au moment où la
foudre budgétaire élyséenne s’apprête à tomber sur le service public. »
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