Sybile Veil réunit les salariés de Radio France à qui elle a écrit pour leur présenter la réforme audiovisuelle Riestero-Philippienne !
A peine Franck Riester avait-il parlé au Figaro et l'AFP que Sybil Veil a décidé de réunir les salariés de Radio France pour contredire sur plusieurs aspects le ministre et leur expliquer la réforme dont le Parlement n'est même pas officiellement saisi!
Le blog CGC Média vous propose de découvrir ce courrier (*) au moment où Le Canard enchaîné de ce mercredi en remet une couche.
(*)
Chères toutes, chers tous,
Ce matin [25/09/19, ndlr], le Ministre de la Culture a présenté les grandes orientations du
projet de loi sur les évolutions de l’audiovisuel public qui sera discuté l’an
prochain au Parlement et mis en œuvre à partir de 2021. Je vous propose de nous
retrouver à 11h30 au Studio 104 pour parler des effets de cette réforme pour
Radio France.
Le projet de loi prévoit que nous intègrerons une holding avec France Télévisions, France Médias Monde et l’INA. Il ne s’agit pas d’une fusion : Radio France restera Radio France, la maison de la radio et de la musique que nous sommes, le vaisseau amiral de l’audiovisuel public dans le domaine du son. L’objectif de la réforme est d’amplifier le mouvement des coopérations que nous avons engagé ces dernières années.
Plusieurs pays ont fait le choix d’une organisation semblable de leurs médias publics et cela a deux avantages : celui de la puissance, notamment pour permettre au service public de peser dans le monde numérique, et celui d’une offre de service public qui devient plus lisible pour les citoyens. Dans un contexte où la question de la redevance est régulièrement remise sur la table, mettre en évidence nos complémentarités et l’ampleur de notre utilité à la société peut être un atout pour l’audiovisuel public.
Pour autant, je suis convaincue que pour que l’ensemble soit fort, chacune des entreprises doit être forte. Radio France connaît des succès sans précédent. Les évolutions du numérique nous ouvrent de formidables perspectives. Nous faisons preuve d’une modernité, d’une agilité et d’une capacité d’innovation [les éléments de langage que chacun emploie et qui ne veulent rien dire, ndlr] que beaucoup n’imaginaient pas possible dans le service public. Cette avance, nous devons la conserver. Elle nous permettra demain d’incarner toujours pleinement le pôle audio fort et à l’avant-garde dont l’audiovisuel public a besoin.
L’entité commune devra donc porter une ambition spécifique pour Radio France, ses métiers et ses talents. Je serai à vos côtés pour porter cette spécificité, ainsi que la nécessité que la nouvelle organisation ne s’accompagne pas de rigidités ou de coûts qui viendraient s’ajouter aux efforts importants dans lesquels nous sommes engagés. A cet égard, le projet de loi ne modifie pas notre trajectoire financière jusqu’au 1er janvier 2023 [les économies du PLF 2020 ce n'est pas pour elle, ndlr]. Par conséquent, la mise en œuvre de notre projet stratégique Radio France 2022, qui permet de préserver l’ensemble de nos offres éditoriales et d’adapter nos manières de produire la radio à l’ère numérique tout en répondant à cette contrainte budgétaire, reste indispensable.
Le diagnostic que nous avons fait il y a quelques mois est toujours le même : nous sommes à un moment décisif pour Radio France, car les changements s’amplifient dans le secteur de la radio et de l’audio plus largement avec l’évolution des usages et des formes de concurrence. C’est pourquoi il nous faut faire des évolutions à venir une opportunité pour Radio France. La phase de transition qui s’ouvre jusqu’à la fin de l’année 2022 doit être plus que jamais celle de l’action, et non celle de l’attente.
Face à nos enjeux, un autre volet du projet de loi est central pour Radio France : celui qui vise à adapter notre cadre législatif aux réalités de l’ère du numérique, pour que les médias traditionnels que nous sommes aient toutes les chances de réussite. Depuis que je suis à la tête de Radio France, je défends la valeur de nos contenus, pour qu’elle soit justement reconnue et valorisée, mais aussi les droits des créateurs et la diversité culturelle.
Au total, nous connaissons désormais le cadre qui sera le nôtre : celui de médias de service public qui gardent leurs spécificités et qui coopèrent davantage sous une présidence commune. Nous savons aussi que notre stratégie et notre budget sont confirmés jusqu’à la fin de l’année 2022 et que nous devons continuer pendant cette période à construire l’avenir. Nous savons enfin que l’évolution de la législation doit également nous donner un cadre plus adapté à l’ère numérique [rebelote, les fameux éléments de langage, ndlr] .
Nous devons maintenant construire à partir de là : imaginer les façons de faire rayonner encore plus nos contenus et nos savoir-faire dans le futur ensemble de la holding, penser aux projets que nous n’aurions pas les moyens de développer seuls mais qui pourront voir le jour grâce à cette nouvelle organisation. Les années qui viennent nous amènent donc des changements qu’il ne faut pas craindre. Elles seront aussi celles des possibles.
Le projet de loi prévoit que nous intègrerons une holding avec France Télévisions, France Médias Monde et l’INA. Il ne s’agit pas d’une fusion : Radio France restera Radio France, la maison de la radio et de la musique que nous sommes, le vaisseau amiral de l’audiovisuel public dans le domaine du son. L’objectif de la réforme est d’amplifier le mouvement des coopérations que nous avons engagé ces dernières années.
Plusieurs pays ont fait le choix d’une organisation semblable de leurs médias publics et cela a deux avantages : celui de la puissance, notamment pour permettre au service public de peser dans le monde numérique, et celui d’une offre de service public qui devient plus lisible pour les citoyens. Dans un contexte où la question de la redevance est régulièrement remise sur la table, mettre en évidence nos complémentarités et l’ampleur de notre utilité à la société peut être un atout pour l’audiovisuel public.
Pour autant, je suis convaincue que pour que l’ensemble soit fort, chacune des entreprises doit être forte. Radio France connaît des succès sans précédent. Les évolutions du numérique nous ouvrent de formidables perspectives. Nous faisons preuve d’une modernité, d’une agilité et d’une capacité d’innovation [les éléments de langage que chacun emploie et qui ne veulent rien dire, ndlr] que beaucoup n’imaginaient pas possible dans le service public. Cette avance, nous devons la conserver. Elle nous permettra demain d’incarner toujours pleinement le pôle audio fort et à l’avant-garde dont l’audiovisuel public a besoin.
L’entité commune devra donc porter une ambition spécifique pour Radio France, ses métiers et ses talents. Je serai à vos côtés pour porter cette spécificité, ainsi que la nécessité que la nouvelle organisation ne s’accompagne pas de rigidités ou de coûts qui viendraient s’ajouter aux efforts importants dans lesquels nous sommes engagés. A cet égard, le projet de loi ne modifie pas notre trajectoire financière jusqu’au 1er janvier 2023 [les économies du PLF 2020 ce n'est pas pour elle, ndlr]. Par conséquent, la mise en œuvre de notre projet stratégique Radio France 2022, qui permet de préserver l’ensemble de nos offres éditoriales et d’adapter nos manières de produire la radio à l’ère numérique tout en répondant à cette contrainte budgétaire, reste indispensable.
Le diagnostic que nous avons fait il y a quelques mois est toujours le même : nous sommes à un moment décisif pour Radio France, car les changements s’amplifient dans le secteur de la radio et de l’audio plus largement avec l’évolution des usages et des formes de concurrence. C’est pourquoi il nous faut faire des évolutions à venir une opportunité pour Radio France. La phase de transition qui s’ouvre jusqu’à la fin de l’année 2022 doit être plus que jamais celle de l’action, et non celle de l’attente.
Face à nos enjeux, un autre volet du projet de loi est central pour Radio France : celui qui vise à adapter notre cadre législatif aux réalités de l’ère du numérique, pour que les médias traditionnels que nous sommes aient toutes les chances de réussite. Depuis que je suis à la tête de Radio France, je défends la valeur de nos contenus, pour qu’elle soit justement reconnue et valorisée, mais aussi les droits des créateurs et la diversité culturelle.
Au total, nous connaissons désormais le cadre qui sera le nôtre : celui de médias de service public qui gardent leurs spécificités et qui coopèrent davantage sous une présidence commune. Nous savons aussi que notre stratégie et notre budget sont confirmés jusqu’à la fin de l’année 2022 et que nous devons continuer pendant cette période à construire l’avenir. Nous savons enfin que l’évolution de la législation doit également nous donner un cadre plus adapté à l’ère numérique [rebelote, les fameux éléments de langage, ndlr] .
Nous devons maintenant construire à partir de là : imaginer les façons de faire rayonner encore plus nos contenus et nos savoir-faire dans le futur ensemble de la holding, penser aux projets que nous n’aurions pas les moyens de développer seuls mais qui pourront voir le jour grâce à cette nouvelle organisation. Les années qui viennent nous amènent donc des changements qu’il ne faut pas craindre. Elles seront aussi celles des possibles.
Bien à vous,
Sibyle Veil
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