Comment François Bayrou peut-il se renier à ce point, en n'ayant toujours pas débraqué Rachida Dati ? Spéciale dédicace à Patrick Cohen...
François Bayrou, se présentant comme "fervent défenseur de la moralisation de la vie publique", a souvent prôné l'idée qu'un ministre mis en examen devrait quitter ses fonctions. Cette position s'inscrit d'ailleurs dans son discours de longue date sur "l'exigence de probité en politique", entre autres lorsqu'il fut l'éphémère ministre de la Justice en 2017 où il portait justement un projet de loi sur la moralisation de la vie publique; poste qu'il a été contraint de quitter à cause de ses propres ennuis judiciaires.
Il a en effet dû démissionner après seulement un mois en poste, suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens au sein du MoDem, son parti. Bien qu'il ait nié les accusations, il a appliqué la "jurisprudence Balladur-Bérégovoy", selon laquelle un ministre mis en cause doit quitter le gouvernement, une pratique qu'il soutenait.
Ironiquement, malgré sa ligne stricte sur la probité, Bayrou n'a pas appliqué cette même logique à ses autres mandats, comme celui de maire de Pau, qu'il avait conservé malgré sa mise en examen. En février 2024, il a été relaxé "au bénéfice du doute" dans cette affaire, bien que le parquet ait fait appel, avec un procès prévu pour septembre 2025.
Ainsi, bien que Bayrou ait prôné l'éviction des ministres mis en examen, depuis sa nomination comme Premier ministre en décembre 2024, malgré cet appel en cours, il semble bien qu'il a mis en berne ses principes à savoir que cette "jurisprudence" qu'il défendait ne devrait plus avoir cours l
Quand bien même, la toujours ministre de la Culture et putative maire de Paris a annoncé par la voix de ses avocats former un pourvoi en cassation, comment François Bayrou qui s'assoie de facto sur ses principes peut-il la laisser casser comme elle le fait, le 30 juin prochain voire le 1er juillet à l'Assemblée nationale ?
Il ne s'agit absolument pas de présomption d'innocence mais de "l'exigence de probité en politique" qu'a systématiquement défendu François Bayrou et qu'il doit appliquer, en l'espèce pour tenter de conserver un minimum de crédibilité.
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