Franck Riester s’en
prend à Netflix pour tenter de sauver Ernotte alors que c’est France Télés le
mauvais élève en matière de droits d’auteurs !
Dans une assez long
entretien qu’il a donnés à Capital sur sa réforme de l’audiovisuel voulue par Édouard
Philippe, Franck Riester s’en prenait une nouvelle fois à Netflix en indiquant
qu’il allait le faire payer !
A Claire Bader et
Christophe David qui ont réalisé l’interview publiée le 5 novembre dernier par
le magazine sous le titre « Franck Riester : "Les
chaînes financent la création, il doit en être de même pour Netflix" »
l’actuel ministre de la Culture vilipendait comme il est de bon ton de
le faire, le géant américain qui ne respecterait pas les règles.
Seulement voilà la
réalité est tout autre et Franck Riester est prêt à raconter beaucoup d’histoires
pour faire avaler cette soi-disant réforme au Chef de l’État qui avait
souhaité un big bang et n’hériterait avec un tel empilement d’affirmations
erronées que d’une usine à gaz attendant ma moindre petite étincelle pour
exploser.
Franck Riester aurait dû
lire le dossier d’Automne de 4 pages édité par la SACD s’agissant entre
autres de Netflix (* fin de post, page 2) qui respecte ses obligations
à l’inverse de France Télévisions :
« Depuis
janvier France Télévisions diffuse les œuvres sans autorisation et verse des
droits d'auteur chaque bimestre sur la base de l'ancien contrat dénoncé et des
chiffres 2018…
Aujourd'hui, la SACD n'a aucune problématique contractuelle
avec Netflix ou YouTube.
Les contrats signés sont appliqués et les auteurs reçoivent leurs droits à
intervalles réguliers (les données fournies et les règlements des deux
plateformes permettent à la SACD de procéder à des répartitions semestrielles
pour la première et trimestrielles pour la seconde.
Il n'en va pas de même pour les relations avec les diffuseurs
traditionnels. » écrit clairement
la société d’auteurs avant d’ajouter :
« Exclure
les auteurs de la valeur créée est bien une tendance, de même qu'il est de bon
ton d'écarter leurs représentants des négociations professionnelles nationales
alors qu'ils sont directement concernés. Pour les négociations professionnelles,
la future loi audiovisuelle devrait régler le problème ; c'est en tout cas
ce qu'annoncé Franck Riester… »
Riester qui veut faire
payer Netflix comme les diffuseurs traditionnels dont France Télévisions - « Faire
payer Netflix, autoriser la publicité pour le cinéma à la télé, renforcer
les pouvoirs du CSA : avec son projet de loi, le ministre de la Culture
bouscule les règles établies…mais son idée, explosive, de regrouper France TV
et Radio France n’est pas tranchée. » (dixit Capital) – alors
que la réalité est tout autre, les bras vous en tombent.
Lorsque le Président de la République lira– si ce n’est déjà fait – le dossier de la SACD sur fond d’obstruction de France
Télévisions et par voie de conséquence de médiation du CSA:« A l'heure actuelle, la SACD n'a pas de contrat avec
France Télévisions, la SACD et l’ADAGP ayant dénoncé le contrat signé le 24
juin 2010 dans les délais contractuels prévus. Cette dénonciation était
inévitable au regard des évolutions intervenues depuis sa signature : la
croissance des usages délinéarisés non couverts par le contrat ; les
annonces faites par France Télévisions en 2018 susceptibles de modifier de
manière très substantielle l'utilisation et la rémunération des œuvres
représenté par la SACD; et le déséquilibre de la rémunération existant
entre les différents répertoires utilisés par France Télévisions, notamment entre
les œuvres patrimoniales et œuvres non patrimoniales.
À la suite de la
dénonciation du contrat, il a été difficile pour la SACD de parvenir à entamer
des discussions qui n'ont finalement pu commencer que mi-janvier 2019.
Aujourd'hui
aucun accord n'a encore été trouvé. Les équipes de la SACD ont transmis de
nombreux documents et simulations pour la détermination d'un taux, toutes récusées
par France Télévisions non pas sur le fond mais sur la base
d'interprétations juridiques de l'ordonnance de 2016 sur la gestion collective.
Face à ce
blocage, le principe d'une mission de « bons offices » placée sous l’égide
du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a été proposé par la SACD et acceptée par
France Télévisions. Elle est en cours… », il comprendra aisément que la tentative de ceux qui veulent lui
faire prendre des vessies pour des lanternes, n’a que très peu de chance de fonctionner !
Dès lors, chacun peut sans mal imaginer le niveau de pertinence des soi-disant vérités
que Franck Riester égraine dans tous les média depuis quelques semaines
comme la supposée nécessité de s’adapter aux usages des téléspectateurs
qui à cause du numérique,ne regarderaient plus la télé comme avant et qu’il
justifie avec son irrésistible formule qu’il case à toutes les sauces « aujourd’hui,
nous écoutons la télé et nous regardons la radio (¤)… » !
(¤) Les journalistes de
Capital n’ont pas dû en croire leurs oreilles…que de lieux communs, de clichés,
de contre-vérités et de déclarations à l’emporte-pièce !
« L’utilisation du numérique a déplacé
les frontières : aujourd’hui, nous écoutons la télé, nous regardons la
radio, en direct ou en différé… Il faut donner la possibilité à notre
audiovisuel public de se réorganiser pour s’adapter à cette révolution des
usages et réaffirmer ses missions claires d’éducation et de transmission,
de lutte contre la désinformation, de partage avec le monde de notre
créativité, notre langue, nos valeurs… Pour développer une offre de proximité
plus forte, on doit permettre des rapprochements plus étroits entre France 3 et
France Bleu, par exemple. » lance encore le ministre probablement très fier de cette trouvaille !!!! Au secours....
Il y a tout de même peu
de chance qu’Emmanuel Macron ait eu à l’esprit de tels billevesées lorsqu’il s’est
exprimé sur la situation de France Télévisions et sur l’explosion qu’il prévoyait
pour l’Audiovisuel particulièrement public.
(*)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire