L’ex Orange
parviendra-t-elle à tuer la télé publique sous Hollande, face à « une
mobilisation inédite » qui enfle?
Le ras-le
bol est à présent général. Les « Pingaud’s twins » remontent
les salariés les uns derrière les autres quelle que soit leur société de
rattachement.
La question se pose de plus en plus : qui aura la
peau de l’autre ?
Il y a deux jours, « La Croix »
publiait un article au titre plus que parlant « Grand
malaise à la rédaction de la radio France info ».
Ils sont
donc de plus en plus nombreux les journalistes de Radio France comme de France Télévisions,
à unir leur voix avec celles de la soixantaine de journalistes de la « Maison
Ronde » qui ont voté, il y a peu, une « motion pour alerter la
direction ».
« Ils craignent notamment de perdre leur crédibilité à cause
d’informations qu’ils jugent « non vérifiées » diffusées sur la
chaîne et le site qui portent leur nom.
Le nouveau média « franceinfo : » est
dans la tourmente. Un conflit sur le recours à des
journalistes multitâches (texte et montage vidéo) pour la chaîne d’info
publique… [pour lequel] FO et la CGT (mais pas le SNJ) un accord avec la direction de France
Télévisions » fut le
premier épisode d’une probable longue série.
« Un
autre front s’est ouvert lundi 19 septembre 2016 à la Radio France Info. Une soixantaine de journalistes (sur
environ 130), dont plusieurs rédacteurs en chef et la majorité des chefs de
service, ont signé une « motion » intitulée « la naissance de « franceinfo » met en danger la
crédibilité de notre station ».
Les signataires ont afflué après un épisode survenu
samedi 17 septembre.
« À 16 h 30, la
chaîne « franceinfo : » annonçait, sans employer le conditionnel, qu’une prise d’otages était en train de
se dérouler dans l’église Saint-Leu à Paris, sur la base du témoignage
d’une commerçante du quartier citant les réseaux sociaux », détaille Celia Quilleret, déléguée du personnel du Syndical national des
journalistes (SNJ). Un quart d’heure plus tard, nous démentions
sur la radio la rumeur d’une prise d’otages, en parlant de fausse alerte ».
Sans être repris par la
chaîne.
« Peur de perdre nos sources »
« Nous
avons déjà relevé de nombreux exemples d’incohérence éditoriale entre les
informations données sur notre radio et celles circulant sur la chaîne et le
site « franceinfo : », poursuit la
journaliste. Mais, là, nous craignons de perdre notre crédibilité.
Plusieurs sources ont alerté des journalistes qu’ils pourraient cesser de leur
donner des informations, si le site et la chaîne du même nom traitaient le même
sujet de façon erronée ».
« Nous avons développé sur
notre radio une culture de précaution, de vérification, à laquelle nous tenons
et qui s’est encore renforcée » après les
attentats de janvier 2015, confie un autre journaliste signataire. Lors de l’attentat du 13 novembre,
nous avions bloqué beaucoup d’informations en attendant de les vérifier. Et les
faits nous ont donné raison ». Une « agence de
vérification », créée au sein de la radio, devait être le « centre
névralgique » de la radio, de la télévision et du site « franceinfo ».
Or ce ne serait pas le cas selon des journalistes de la station.
« Le vrai problème, c’est le nom. Nous ne sommes pas cohérents avec nous-même puisque nous ne diffusons pas les mêmes infos sur la radio, la télévision et le
site du même nom !, résume Celia Quilleret.
Notre grand
souci est de sauver la crédibilité de notre station. Il y a une grande
inquiétude. Et notre mobilisation est inédite ».
À cette fin,
les journalistes signataires demandent « une
plus grande coordination et davantage de mainmise éditoriale de la radio sur le
site et la télévision ». Ils souhaitent aussi « une présence réelle » des
contenus de la radio sur le site et l’application « franceinfo ». Précisons que la Radio France Info ne
dispose plus de site spécifique depuis la fin août, et que ses contenus sont
peu repris, selon la rédaction, sur le site commun avec France Télévisions.
D’autres
dispositions portent sur les modalités d’une contribution des journalistes de
la radio à la chaîne de télévision (droit à l’image et pige rémunérée pour un
travail supplémentaire)…
Plusieurs journalistes soulignent que les rédactions
de Radio France et de France Télévisions ne disposent d’aucun moyen pour se
parler directement. Il est surtout prévu que leurs
responsables puissent se concerter en cas de conflit important.
Les
signataires de la motion…souhaitent qu’un processus d’harmonisation puisse
s’engager pour que « toutes les
antennes parlent d’une même voix ». Les différentes directions
(radio, chaîne et site) ont fait savoir que des groupes de travail, avec
recueil des suggestions des salariés, seraient prochainement mis en place.
Mettront-ils rapidement et suffisamment d’huile dans les rouages de
franceinfo ? »
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