Ernotte la porteuse d’eau « en service commandé »…une mission d’État soi-disant !
Payée près d'un demi million par an par le contribuable français, celle que Le Canard
enchainé avait épinglée pour arrondir copieusement ses fins de mois en tant
qu’administratrice de Suez environnement (*)
se trouvait bien dimanche 11 avril, vers 21 heures au Bristol, aux
côtés du président du conseil de Suez Philippe Varin.
(*)
Que faisait donc dans
ce palace du 8ème arrondissement de Paris celle qui accueillait Édouard
Philippe le 5 avril dernier à la même heure sur le plateau de « 20h30 le
dimanche » le supplément dominical de Delahousse après JT ?
Elle aurait été selon
certaines mauvaises langues « en service commandé » !
Commandé par qui ?
« Par un proche de l’Élysée » pensent savoir certains observateurs ?!
Ah ! bon ?
Pour quoi faire ? Pour tenter
de mettre des bâtons dans les roues de Veolia ou pour essayer de conserver son
poste d’administratrice chez l’absorbé au sein de l’absorbant ?
Non mais allo quoi !
« On la
verra probablement aux cotés de Hollande ou d’Hidalgo à moins que ne soit
derrière Éric Piolle ou Yannick Jadeau, histoire
de les accompagner sino les porter pour la présidentielle de 2022 ! » ironise
cette spécialiste de l’Audiovisuel.
Le blog CGC Média vous propose
de prendre connaissance de l’article signé Isabelle Chaperon et Jean-Michel Bezat
« Les coulisses de l’accord entre Veolia et Suez » publié
dans les colonnes du Monde de ce 14 avril.
Extrait :
« Les coulisses de
l’accord entre Veolia et Suez.
L’entente entre les numéros un
et deux mondiaux des services à l’environnement doit être conclue d’ici au 14
mai
RÉCIT
Il s’en passe des
choses, au Bristol ! C’est dans ce palace du 8ème arrondissement
de Paris que la fin des hostilités a été signée, dimanche 11 avril, vers 21
heures.
Il y avait là Antoine
Frérot, PDG de Veolia, accompagné de l’ex-patron de Renault, Louis Schweitzer,
administrateur-clé du numéro un mondial des services à l’environnement. Face à
eux : Philippe Varin, président du conseil de Suez, flanqué de Delphine Ernotte,
une administratrice de poids…
Et, au milieu, Gérard
Mestrallet, presque étonné d’avoir bouclé aussi vite une médiation qui
s’annonçait longue et difficile entre les dirigeants des numéros un et deux
mondiaux des services à l’environnement (eau, déchets, énergie). Les
deux maisons sont en concurrence depuis la fin du XIXe siècle. Et en guerre
ouverte depuis ce 30 août 2020, jour où M. Frérot a annoncé le grand projet de
sa vie de chef d’entreprise : absorber l’ex-Lyonnaise des eaux pour créer en
France le « champion mondial de la transformation écologique ». Sans
doute ignore-t-il alors qu’il vient de déclencher une bataille politique,
judiciaire et médiatique comme le capitalisme français en a rarement connue
dans son histoire.
Médiation
Au fil des mois, le conflit
autour de cette offre publique d’achat (OPA) hostile devient si délétère que de
plus en plus de protagonistes sentent qu’il faut en sortir au plus vite.
Veolia n’est-il pas prêt à aller jusqu’à assigner en justice les
administrateurs de Suez, hostiles à l’opération, en réclamant à chacun
une pénalité de 20 millions d’euros ? Une médiation s’impose. Celle du
ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, et du directeur du Trésor,
Emmanuel Moulin, avait échoué, à l’automne 2020. Afin d’assurer cette délicate
mission, M. Varin propose le nom de M. Mestrallet, qui vient de s’associer avec
Maurice Lévy, ancien patron de Publicis, et l’Italien Enrico Letta, pour
soutenir la création par deux avocats d’une plateforme internationale de médiation,
Equanim International.
M. Frérot accepte le choix de
l’ex-PDG de Suez parce que « c’est un industriel ». Sans doute est-il aussi le
plus qualifié pour trouver une voie de sortie, même s’il était opposé à l’OPA
de Veolia. M. Mestrallet ne cache pas qu’il a, lui aussi, rêvé d’un tel
mariage, qui avait donné lieu, en 2012, à des négociations avancées avec M.
Frérot. Dès jeudi 8 avril, M. Mestrallet reçoit les deux parties séparément.
Durant trois jours, il les consulte sur le prix de l’action Suez et le périmètre
d’activité qui restera à son ex-société. M. Frérot ne lâche rien sur les «
actifs stratégiques » qu’il veut arracher à Suez : Agbar, le géant de l’eau de
Barcelone, les activités au Chili, aux Etats-Unis, en Australie et au
Royaume-Uni. Tout juste concède-t-il une partie de l’eau en Chine. Ces
actifs sécurisés, il accepte de porter son offre de 18 euros à 20,50 euros par
action Suez. Un minimum réclamé par la « cible », qui correspond à l’état
d’un marché boursier euphorique. De son côté, Bruno Le Maire demande à Laurent
Burelle, président de la puissante Association française des entreprises
privées, de ramener Veolia et Suez à la raison. Il reçoit le directeur général
de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Éric Lombard, jeudi, et lui
indique qu’il souhaite que l’établissement public, déjà actionnaire de Veolia
(6,5 %), se renforce dans ce qu’il reste de Suez, aux côtés des salariés, des fonds
français Meridiam et Ardian, et de l’américain GIobal Infrastructure Partners,
tenus à l’écart de ces ultimes négociations. Ce que la CDC devrait faire, et
qui donnera à l’opération une coloration publique susceptible de rassurer des
syndicats, défavorables, dès le départ, à l’opération Veolia.
Le ministre de l’économie se
réjouit immédiatement, lundi, d’un « accord à l’amiable » qui, selon lui,
préserve la concurrence en France, les capacités de développement futures de
Suez à l’échelle internationale et les emplois dans l’Hexagone. Un accord à
l’arraché dont il cherche aussi à s’attribuer les mérites, après avoir été incapable
d’empêcher Engie, début octobre 2020, de vendre à Veolia l’essentiel de ses
actions dans Suez, rendant la contre-offensive de Suez presque impossible. M.
Varin l’admettra quelques heures après l’« accord du Bristol » : durant six
mois, Suez a actionné tous les leviers juridiques et boursiers possibles « pour
défendre les intérêts de l’entreprise face à une situation hostile ». Aller
au-delà devenait « contre-productif », relève-t-il. Choix du compromis Le 2
avril, l’Autorité des marchés financiers l’avait sèchement prévenu que la
direction de Suez avait enfreint le droit boursier et que leur contre-offre
avec le consortium Ardian GIP « portait atteinte aux principes de transparence
et d’intégrité des marchés ». « On ne pouvait pas entrer dans une guerre que
l’on ne gagnerait pas », reconnaît-il aujourd’hui, tout en assurant que le coup
de semonce du « gendarme » de la Bourse n’est pour rien dans son choix du
compromis.
L’opération doit être
définitivement conclue d’ici au 14 mai, avant d’être soumise à l’examen d’une
vingtaine d’autorités de la concurrence, dont celle de la Commission
européenne. Elle laisse subsister dans le paysage deux
groupes aux profils très différents, qui resteront en concurrence sur le marché
hexagonal (avec la Saur) et dans les quelques pays étrangers où Suez pèsera
encore. D’un côté, le mastodonte Veolia, présent sur cinq continents dans
l’eau, les déchets et l’énergie, fort d’un chiffre d’affaires de 37 milliards
d’euros et de 220 000 employés ; de l’autre, un « nouveau Suez », qui gardera
une forte empreinte nationale, des actifs dans les technologies de l’eau et une
présence sur quelques marchés importants (Chine, Inde, Australie, Italie…),
avec 40 000 salariés et une activité de 7 milliards d’euros (contre 17
milliards en 2020), qui doit néanmoins lui permettre de se développer sur les
secteurs de l’eau et des déchets complexes. S’il y a un grand gagnant dans
cette affaire, c’est Veolia. La persévérance de son PDG a payé. Longtemps snobé
par une partie de ses pairs du CAC 40, M. Frérot partira à la retraite sur un
coup de maître. Les dirigeants de Suez n’ont pu que sauver les meubles.
L’avenir du groupe dépendra de la capacité de la future direction à jouer de
l’agilité de cette société qui se veut plus technologique, à condition que ses
nouveaux actionnaires accompagnent son rebond…
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